À une lointaine époque, que Madeleine qualifierait de ALE (Avant Les Enfants), celui qui n'était alors que mon amoureux et moi faisions de la radio étudiante avec une bande de joyeux gourmands.
Philippe nous recevait souvent chez lui. On passait l'après-midi à cuisiner pour une dizaine de personnes. On mangeait ensuite tous ensemble en rêvant au monde des médias à l'aide de quelques bouteilles payées à même notre budget d'universitaires créchants sur le Plateau.
Temps lointain
où les grands 6 et demi s'y trouvaient encore
en bas de 600$.
Le couscous royal était l'un des plats que Philippe nous proposait. Convial, goûteux et nourrissant.
Par la suite, je n'osais pas en faire seule. Un couscous royal pour deux, ça finissait par marcher tout seul dans frigo. J'avais cependant cette adresse de resto berbère où le proprio le faisait si bon qu'il nourissait mes complexes de cuisinière.
Puis j'ai connu Nadja.
Intelligente, raffinée, affirmée, rieuse
ET
cuisinière absolument hors pair.
Allemande, elle a passé une partie de sa jeunesse en Algérie et a étudié en France où elle a eu cette drôle d'idée de tomber amoureuse d'un Québécois
......avec qui nous avions fait de la radio étudiante!
Petit monde où tout finit mieux que dans les films d'Hollywood.
À l'époque où ils habitaient Rimouski, j'ai souvenir de ce couscous partagé à la bonne franquette dans une cuisine bleue comme le Bas-Saint-Laurent.
Assûrément le meileur à l'ouest d'Agadir!
Nadja, sans même le savoir,
m'a redonné le goût de mitonner le couscous.
Surtout que je le sers toujours dans cette immense assiette achetée à rabais dans un souk de Rabat alors que fils numéro 2 nichait dans mon bedon.
Bien plus que les plats, il y a de ces gens qui entrent dans nos vies pour ne plus en sortir.