Quelle est la responsabilité de l'industrie chimique dans cette épidémie de maladies chroniques? C'est la question sur laquelle a enquêté pendant deux ans la journaliste française Marie-Monique Robin, celle-là même qui nous avait donné Le monde selon Monsanto. J'ai eu la chance de la rencontrer et de parler avec elle de son travail.
Son enquête retrace le mode de production, de conditionnement et de consommation des aliments depuis le champ du paysan jusqu'à notre assiette. Elle décortique le système d'évaluation et d'homologation des produits chimiques et démontre qu'il est défaillant et inadapté. C'est le constat qui me renverse le plus: la complicité des organismes publiques sensés protéger les gens.
On pourrait arguer que nous n'avons jamais été aussi abondamment nourris et que l'espérance de vie n'a jamais été aussi élevée. On dira aussi qu'il est impossible d'établir un lien directe entre une molécule à laquelle nous avons été exposée à un moment de notre vie et le cancer que nous développerons à un autre. Bien sûr.
En même temps, le tout-à-l'industrie doit cesser. Il n'est plus pensable de penser que les produits que l'on utilise dans les champ n'ont aucun effet sur notre santé et celle de notre planète. Nos sociétés démocratiques doivent avoir la liberté de mettre en place des agences de réglementation efficaces et libres d'influences.
Le documentaire de Marie-Monique Robin sera présenté dimanche 5 juin à Télé Québec. Notre poison quotidien, c'est aussi un livre, publié chez Stanké.