qu'elle a grandi?
dimanche 31 janvier 2010
vendredi 29 janvier 2010
Il fait froid
Et moi, je fais de la marmelade.
Avec la machine à pain. Tu sais, celle que je n'utilise plus?
La marmelade,
légende d'une femme du XVIIIe siècle,
qui
ne voulant pas perdre la belle cargaison d'oranges de son mari
décida d'en faire une confiture.
Avec la peau,
pour gagner du temps.
M a i n t e n a n t
Voici comment une femme du XXIe siècle s'y prend
pour faire une marmelade rustique.
Avec sa machine à pain,
pour gagner du temps.
Ça prend, disons, un gros pamplemousse.
Deux belles oranges.
Un citron dodu.
Elle les lave.
Les coupe en quartiers
enlève sommairement les pépins
et la grosse chair blanche du pamplemousse.
Elle met les fruits au robot.
Bien sûr, avec la pelure!
Pulse quelques bonnes secondes.
Elle verse la purée dans la machine à pain.
Ajoute 4t 1/2 de sucre.
Enclenche le cycle "jam".
Et en moins de 2h ta-dam,
cette dame du XXIe siècle a de la marmelade!
Des pots pour elle.
Un peu pour ses parents.
Encore un peu pour un collègue gourmand.
Et dis-moi, dans le bleu de ta cuisine,
tu crois qu'il y aurait de la place
pour encore un peu de soleil?
jeudi 28 janvier 2010
Luminothérapie
L'hiver, comme 3 à 8% de la population adulte nordique, je souffre de dépression saisonnière. Ce trouble, je l'ai hérité de mon père, reconnu pour sa condamnation de l'hiver québécois et pour cette phrase célèbre qu'il prononce tous les 21 juin: "C'était la journée la plus longue de l'année, ma fille, à compter d'aujourd'hui, on sombre vers l'hiver."
Cela fait au moins une dizaine d'années que j'ai compris que je souffrais de trouble affectif saisonnier. Ça ne prend pas la tête à Papineau pour le comprendre. Chaque hiver, je deviens une marmotte. Je dormirais 12 heures par nuit. Je suis plus maussade, moins énergique le jour. Heureusement, avec le temps, j'ai découvert plein de trucs qui m'aident à passer au travers: prendre l'air le plus souvent possible, faire des sports d'hiver ou même du sport tout court, célébrer chaque rayon de soleil (même si une journée ensoleillée signifie habituellement une journée bien froide) et continuer d'espérer, d'avoir confiance, qu'un jour, l'hiver sera derrière moi.
Je me suis acheté dernièrement une lampe à large spectre. Ça m'aide. Mais la lumière que je préfère l'hiver, est celle qui pénètre dans ma cuisine.
La providence a voulu que la propriétaire précédente installe une immense porte-patio dans ma cuisine. Entre décembre et mars, en 11h et 13h, les rayons du soleil sont dans l'angle parfait pour frapper ma porte-patio et inonder ma cuisine de délicieuse lumière. Beaucoup de lumière. Presque trop de lumière. Tellement de lumière que, la plupart du temps, mes enfants me demande de fermer un peu les rideaux pendant qu'ils mangent. Tellement qu'ils me demandent également de manger avec leurs lunettes fumées.
Pour ma part, c'est la fête. À chaque rayon de soleil qui touche mon visage, j'ai l'impression d'être réénergisée.
En attendant le printemps, et à défaut de partir dans le sud, chaque jour qu'il fait beau (et tous les autres aussi), je me paie un petit séjour dans le soleil de ma cuisine bleue.
Cela fait au moins une dizaine d'années que j'ai compris que je souffrais de trouble affectif saisonnier. Ça ne prend pas la tête à Papineau pour le comprendre. Chaque hiver, je deviens une marmotte. Je dormirais 12 heures par nuit. Je suis plus maussade, moins énergique le jour. Heureusement, avec le temps, j'ai découvert plein de trucs qui m'aident à passer au travers: prendre l'air le plus souvent possible, faire des sports d'hiver ou même du sport tout court, célébrer chaque rayon de soleil (même si une journée ensoleillée signifie habituellement une journée bien froide) et continuer d'espérer, d'avoir confiance, qu'un jour, l'hiver sera derrière moi.
Je me suis acheté dernièrement une lampe à large spectre. Ça m'aide. Mais la lumière que je préfère l'hiver, est celle qui pénètre dans ma cuisine.
La providence a voulu que la propriétaire précédente installe une immense porte-patio dans ma cuisine. Entre décembre et mars, en 11h et 13h, les rayons du soleil sont dans l'angle parfait pour frapper ma porte-patio et inonder ma cuisine de délicieuse lumière. Beaucoup de lumière. Presque trop de lumière. Tellement de lumière que, la plupart du temps, mes enfants me demande de fermer un peu les rideaux pendant qu'ils mangent. Tellement qu'ils me demandent également de manger avec leurs lunettes fumées.
Pour ma part, c'est la fête. À chaque rayon de soleil qui touche mon visage, j'ai l'impression d'être réénergisée.
En attendant le printemps, et à défaut de partir dans le sud, chaque jour qu'il fait beau (et tous les autres aussi), je me paie un petit séjour dans le soleil de ma cuisine bleue.
mardi 26 janvier 2010
Trois fois par semaine
Je mange sans eux.
Photo de mon bureau pendant le souper, prise avec mon cell.
Mon travail comporte toutes sortes d'avantages. Mais pour que je profite de ceux-ci, il implique que trois fois par semaine, ils soupent sans moi.
Ainsi, ces trois jours, vers 10h30, je planifie leur souper. Souvent, je le cuisine aussi. En pensant à eux. Surtout en pensant que je ne serai pas avec eux. En préparant leur souper, je prépare aussi mon lunch. Parfois avec le même souper, parfois avec le souper de la veille.
Ces trois soirs là, mon chum est à la maison. Il les accueille de l'école, il va les chercher à la garderie. Il regarde les agendas, vide les sacs d'école, câline et gronde. Il met la table avec eux, réchauffe la nourriture et sert le souper. Puis, ils mangent ensemble. En famille, mais sans moi.
Parfois par contre, ils m'appellent.
- Blanche a mangé 4 bols de soupe aux haricots!- À combien je fais réchauffer le pâté?- C'est très bon ton dîner maman!
Et je suis devant mon ordi. Et j'engloutis mon repas entre deux entrevues. Et j'aime avoir de leurs nouvelles. Sentir toute cette vie de toutes mes vies au bout du fil, dans le calme qui englobe l'étage déserté où je travaille.
Parfois j'y pense que trois fois par semaine, je soupe sans eux. Parfois non aussi.
Ils disent que c'est important les soupers en famille.
The statistics are clear: Kids who dine with the folks are healthier, happier and better students, which is why a dying tradition is coming back.Il paraît que ça disparaît aussi.
Chez nous en tout cas, trois fois par semaine, je soupe sans eux.Repas familial : un rituel qui se perd
- Environ 40 % des enfants de 6 à 14 ans regardent régulièrement la télé pendant le repas du soir.
- Près de 8 % des enfants de 9 ans disent manger seuls six ou sept fois par semaine.
- Pour 31 % des enfants, le repas familial n'est pas considéré agréable : 16 % le perçoivent comme une occasion de dispute.
Sérieux. Ça me fait d'autan plus apprécier les quatre autres fois.
dimanche 24 janvier 2010
Le curry et moi
Dans ma vie ALE (Avant Les Enfants),
j'étais une reporter intrépide qui pouvait partir n'importe où sur une pinotte. Je suis toujours une reporter intrépide qui peut partir n'importe où, mais moins sur une pinotte, mettons.
Enfin.
À cette époque, il m'a été donné de passer un mois en Australie. Un mois où je devais pondre un topo par jour et le livrer live-en-vie à 8hrs heure du 514, ce qui fait que j'avais des horaires de fou afin d'être prête chaque soir pour une diffusion à minuit heure de Sydney.
Mes journées se divisaient en trois parties: terrain, montage, studio. Je ne semblais jamais avoir assez de temps. Je travaillais sans relâche de ma chambre d'hôtel et malheureusement, il m'arrivait d'avoir faim. Ce qui n'était pas sans me retarder.
Juste à côté de l'hôtel se trouvait un minuscule "take out" thaïlandais. Le comptoir donnait directement sur le trottoir. Ça été le coup de foudre. Si je n'ai pas commandé dix curry à cet endroit, je n'en ai pas commandé un. Crevettes, porc, végé, poulet. Chaque jour j'y allais. Je revois encore le plat d'aluminium carré et le riz qui venait dans un bol.
De retour à la maison, pendant des années, cent fois j'ai essayé de reproduire ce curry sans jamais y arriver. Vaincue, j'ai abandonné et préféré chérir mon souvenir. On mangeait encore du curry de temps à autre, mais ce n'était jamais "ça".
Puis cet automne, Vancouver et ce restaurant thaïlandais près de l'hôtel. De nouveau cette compulsion du curry: trois en sept jours.
Cette fois-ci par contre, j'étais investie d'une mission. Je devais reproduire ce curry. Je le prenais personnel, c'était entre lui et moi et ça durait depuis des années.
J'ai fait des recherches.
J'ai comparé. J'ai fouillé.
J'étais d'attaque, j'avais un plan.
Ainsi ne reculant devant aucun défi, jeudi avant midi, je suis partie avec ma fille vers une des plus incroyable épicerie asiatique du 514: le Marché Hawaï. Je soupçonnais que si mon curry n'avait jamais fait le poids, c'était à cause de deux ingrédients clés:
le "sweet basil"
et la lime kaffir,
trouvés pour deux fois rien à l'épicerie asiatique.
Déterminée cet après-midi là, je cuisinai sans relâche avec comme seul but la plus haute marche du podium. Je crois que j'ai même impressionné mes fils avec mes histoires, eux qui voyaient à la cuisine tous mes efforts à vouloir maîtriser le curry tel un cowboy montant le taureau.
J'adore raconter à mes naïfs de fils les mythes de ma vie ALE.
Quoiqu'il en soit, la nervosité était palpable à table, mais je savais que j'avais gagné. Y'avait qu'à sentir la lime kaffir. On a tout vidé. Un gros curry comme ça. Avec des tas de riz. Mon chum flottait, moi j'étais à Sydney. Lys s'est resservi, Chinette a mangé du porc, Éloi a léché son assiette et Albi a lancé :"C'est très bon ton dîner maman!".
Ma victoire était totale. Ça m'a pris 10 ans, mais j'ai dompté le curry.
****
vendredi 22 janvier 2010
jeudi 21 janvier 2010
Quand je fais la vaiselle Annie...
mercredi 20 janvier 2010
Tu parlais de cuisine traditionnelle l'autre jour...
... t'ai-je déjà parlé de ma jarre à bines?
C'est ma belle-mère qui me l'a donnée. C'était la sienne.
- Tiens, m'avait-elle dit, c'est toi qui a la plus grosse famille.
Cette jarre est plus vieille que moi. Plus vieille que mon homme. Ma belle-mère l'a achetée pour 2 ou 3 dollars en 1968. À l'époque, elle n'avait que 4 enfants. Et même pas idée que bientôt elle en aurait un cinquième, qui serait suivi quelques années plus tard d'un sixième (mon homme).
À l'époque, elle vivait à Limoilou, dans un appartement, au 3e étage. Chez elle vivait aussi sa mère, Rose. Rose avait 66 et 67 ans et une santé fragile. C'était, à l'époque, une vieille dame malade. Sous ordre du médecin, et pour préserver ses vieilles artères, elle ne devait pas manger gras. Quand ma belle-mère faisait ses bines blanches au lard, la recette de Rose, on la retrouvait en pleine nuit, dans la cuisine, au-dessus de la jarre à bines, en train de manger la couenne.
Elle est morte pas longtemps après. Peut-être que si elle n'avait pas manger autant de couenne, elle aurait vécu assez longtemps pour connaître son dernier petit enfant. Peut-être pas non plus.
Inutile de préciser que j'ai été très touchée lorsque ma belle-mère m'a donnée sa jarre.
- Je vais lui faire honneur, que je lui ai dit.
Je n'ai pas encore développé de recette à proprement parler. Quand l'envie de bines me prend, je fais une petite recherche sur internet pour me rafraîchir la mémoire, puis je fais à ma tête: un peu de ketchup, un peu de moutarde, parfois de la mélasse, toujours de la cassonade et impérativement du lard. Du vrai lard salé que je rince avant de mettre dans les bines, sinon c'est immangeable. Les bines, on peut les faire blanches (du lard et des oignons), ou brunes (voir ci-dessus), ou même de luxe (avec de la pancetta et des tomates fraîches). Oublie le bacon, c'est pas assez gras. Ah! y'a certainement moyen d'en faire des végétariennes, mais moi, mes bines, je les veux avec du lard.
Elles étaient déjà bonnes quand je les faisais à la mijoteuse, mais elles le sont encore plus depuis qu'elles mijotent dans ma jarre.
- C'est certain, me dit ma belle-mère, c'est fait pour.
Mes enfants ne sont pas encore de grands amateurs de bines. Quand j'en fais, donc, je les congèlent dans des petits plats de yogourt. Et quand j'invite pour le brunch, je ne suis jamais prise au dépourvu.
Ce midi, justement, un restant de quiche avec un peu de bines. Non mais, il est parfois si simple de me rendre heureuse!
C'est ma belle-mère qui me l'a donnée. C'était la sienne.
- Tiens, m'avait-elle dit, c'est toi qui a la plus grosse famille.
Cette jarre est plus vieille que moi. Plus vieille que mon homme. Ma belle-mère l'a achetée pour 2 ou 3 dollars en 1968. À l'époque, elle n'avait que 4 enfants. Et même pas idée que bientôt elle en aurait un cinquième, qui serait suivi quelques années plus tard d'un sixième (mon homme).
À l'époque, elle vivait à Limoilou, dans un appartement, au 3e étage. Chez elle vivait aussi sa mère, Rose. Rose avait 66 et 67 ans et une santé fragile. C'était, à l'époque, une vieille dame malade. Sous ordre du médecin, et pour préserver ses vieilles artères, elle ne devait pas manger gras. Quand ma belle-mère faisait ses bines blanches au lard, la recette de Rose, on la retrouvait en pleine nuit, dans la cuisine, au-dessus de la jarre à bines, en train de manger la couenne.
Elle est morte pas longtemps après. Peut-être que si elle n'avait pas manger autant de couenne, elle aurait vécu assez longtemps pour connaître son dernier petit enfant. Peut-être pas non plus.
Inutile de préciser que j'ai été très touchée lorsque ma belle-mère m'a donnée sa jarre.
- Je vais lui faire honneur, que je lui ai dit.
Je n'ai pas encore développé de recette à proprement parler. Quand l'envie de bines me prend, je fais une petite recherche sur internet pour me rafraîchir la mémoire, puis je fais à ma tête: un peu de ketchup, un peu de moutarde, parfois de la mélasse, toujours de la cassonade et impérativement du lard. Du vrai lard salé que je rince avant de mettre dans les bines, sinon c'est immangeable. Les bines, on peut les faire blanches (du lard et des oignons), ou brunes (voir ci-dessus), ou même de luxe (avec de la pancetta et des tomates fraîches). Oublie le bacon, c'est pas assez gras. Ah! y'a certainement moyen d'en faire des végétariennes, mais moi, mes bines, je les veux avec du lard.
Elles étaient déjà bonnes quand je les faisais à la mijoteuse, mais elles le sont encore plus depuis qu'elles mijotent dans ma jarre.
- C'est certain, me dit ma belle-mère, c'est fait pour.
Mes enfants ne sont pas encore de grands amateurs de bines. Quand j'en fais, donc, je les congèlent dans des petits plats de yogourt. Et quand j'invite pour le brunch, je ne suis jamais prise au dépourvu.
Ce midi, justement, un restant de quiche avec un peu de bines. Non mais, il est parfois si simple de me rendre heureuse!
mardi 19 janvier 2010
Pourquoi ils ont tué le poisson?
m'a demandé mon fils de 3 ans.
C'était samedi soir. J'apprêtais une vraie belle pièce de saumon, Albi grimpé à mes côtés qui touchait la chair crue de temps à autre avec son petit index. Puis, très sérieux "Pourquoi ils ont tué le poisson?"
Je ne sais toujours pas quoi lui répondre. Sa question me renvoyant dans un abîme où s'entremêlent morale et philosophie à un moment où toutes mes réflexions sur la nourriture semblent converger et prendre sens.
Mon fils, comment voit-il ce "ils"? Comment imagine-t-il cette action de "tuer le poisson"? Mais surtout, pourquoi est-ce que l'évidence ne lui a pas sauté aux yeux? C'est-à-dire qu'ils ont tué ce poisson essentiellement et uniquement pour que tu puisses manger, Albert. Plus encore, ce poisson n'a existé que pour que tu puisses manger. Ça été l'unique objet de sa destinée.
Mais pourquoi?
Existe-t-il une position morale qui défend le fait de manger de la viande? Cette viande.
Lorsque j'ai décidé de faire du poulet haïtien, j'avais déjà fait mon épicerie de la semaine. C'était un plat qui s'ajoutait en plus de ce qui était déjà prévu. Je voulais aller à la boucherie du marché, peut-être même en profiter pour faire quelques provisions de cette si bonne viande qu'on y trouve. Mais c'est un peu loin. Ça demande un détour. J'étais fatiguée. Alors je suis allée à l'épicerie, acheter ces minuscules pilons de poulet pour trois fois rien.
Puis le repas a été chaotique, les enfants mal concentrés, les parents à bout de patience. Une recette à laquelle je pensais depuis 24 heures et pour laquelle j'ai consacré six heures de "mitonnage" nous a pris top chrono 12 minutes à ingurgiter. Un poulet pas très bon auquel je n'ai pas goûté, au fond.
Pourquoi ils ont tué le poulet Albert?
Est-ce que le coût de sa vie
était proportionnel
au plaisir qu'on a eu à le déguster?
Il y a deux semaines, je me suis fâchée après mon fils. Le grand. J'avais passé quelques heures à préparer son repas, notre repas. Il y avait du vin, du jus, une belle table. Nous étions tous ensemble, tout le temps devant nous. À peine assis devant son assiette pleine, encore cette phrase: "C'est dégeu, je ne vais pas manger". Une fois de plus, une fois de trop. La tension était horrible et ma colère a été terrible. Ouais, avec une vraie voix forte et l'obligation de goûter, absolument de force, et des larmes pour lui et une soirée terminée. Bonne nuit, bonsoir.
On choisi ses batailles, dit-on. Celle-là méritait d'être faite. Il y a quelque chose de sacré dans la nourriture. Il doit y avoir quelque chose de sacré. La nourriture ne vient pas de rien. Elle est un travail, un savoir-faire, un fruit de cette planète. Un miracle, au fond. Elle demande du temps, elle coûte des sous parce qu'elle est faite d'efforts. Mais on ne le voit plus, on ne le reconnaît plus parce qu'elle est partout, tout le temps, surabondante, gaspillable, jetable et toujours à nos ordres.
Collectivement, nous n'avons pas assez faim pour comprendre à quel point la nourriture devrait se placer au-dessus tout.
Je m'attends à ce que mes enfants soient habités par cela. Maintenant et pour toujours. Je veux manger moins de viande parce que le respect m'oblige à reconnaître le prix moral payé par les animaux qui se retrouvent dans mon assiette. Je veux savoir d'où viennent mes grains pour pouvoir remercier ceux qui les ont mis en terre. Je veux être consciente de ces cycles de vies qui nourrissent nos vies.
Je veux continuer à passer du temps
à cuisiner pour eux
parce que je les aime.
"Qu'est-ce qu'on mange?"
a demandé Ulysse samedi en me voyant préparer le repas.
Avant que je ne puisse lui répondre, j'entends la petite voix d'Albert qui lance:
"Du poisson. Mort."
samedi 16 janvier 2010
Là-bas
Ils ne mangeront pas de poulet haïtien ce soir.
Ils dépendront plutôt de l'aide alimentaire de première urgence. Eau. Biscuits hyper protéinés. En m'imaginant à quoi on pourrait ressembler, tous les six dans une rue de Port-au-Prince, notre maison effondrée et cherchant de quoi nourrir mes petits, j'ai voulu en savoir plus.
Comprendre l'aide alimentaire du point de vue de celle qui la reçoit. Celle qui l'apprête pour les siens. Qui le fait jour après jour.
Et je suis tombée sur cette vidéo.
Ils dépendront plutôt de l'aide alimentaire de première urgence. Eau. Biscuits hyper protéinés. En m'imaginant à quoi on pourrait ressembler, tous les six dans une rue de Port-au-Prince, notre maison effondrée et cherchant de quoi nourrir mes petits, j'ai voulu en savoir plus.
Comprendre l'aide alimentaire du point de vue de celle qui la reçoit. Celle qui l'apprête pour les siens. Qui le fait jour après jour.
Et je suis tombée sur cette vidéo.
vendredi 15 janvier 2010
Manman mwen grangou
Mes enfants sont tombés là-dessus.
Alors j'ai fouillé internet pour préparer ceci.
Qu'on va manger avec du riz national.
Et on va proposer aux garçons d'ouvrir chacun leur tirelire
et nous notre carnet de chèques.
Pour faire un don ici.
Le poulet haïtien qui sera à ma table
et les quelques pièces offertes
ne viendront rien changer
r i e n
à ce qu'ils vivent là-bas, maintenant.
Ni donner de l'eau à une mère.
Ni nourrir ses enfants.
Ni permettre à son mari de trouver un toit pour leur famille.
Ce soir.
Mais pour souper,
on mange haïtien.
Parce qu'il arrive que la cuisine familiale
soit une façon d'inviter l'humanité entière
à la table des enfants.
Quand je pense à Haïti...
... je pense à Issa.
Issa était mon ami. Un bon ami. Le seul garçon que j'avais invité à mon huitième anniversaire. Il vivait avec sa mère, Rita, son frère, Abdul, et sa cousine, Martine.
De lui, je me souviens du sens de l'humour. Et qu'il était plutôt bagarreur aussi. Je me souviens que je l'aimais bien. Que je le trouvais amusant.
Nos mères étaient amies. Nos familles se fréquentaient. Si bien qu'un soir, Rita nous avait invités à souper. Elle nous avait reçus dans le petit appartement qu'elle partageait avec ses enfants. Il n'était peut-être pas si petit après tout. Probablement tout à fait assez grand pour quatre personnes. Mais pas tout à fait assez spacieux pour en ajouter six autres.
Elle avait mis une grande table dans le salon. Si grande, que la porte ne fermait plus. Dessus, il y avait des plats en abondance. Je ne me souviens même pas avoir mangé. Seulement avoir trouvé qu'il y en avait beaucoup. J'ai de cette soirée un souvenir diffus de bonheur absolu.
Dehors, il faisait froid.
Dedans, il faisait chaud. C'était Haïti.
Issa et sa famille sont retournés en Haïti. Me reste de lui quelques photos dont une prise peu de temps avant son départ. Nous les avions invités à souper. Ma mère avait fait une séance de photos sur le perron.
Alors que l'horreur de la catastrophe en Haïti devient de plus en plus clair, je ne peux m'empêcher de penser à eux. J'ai Haïti dans le coeur et une boule dans la gorge.
Issa, Rita, Abdul, Martine, je pense à vous...
Issa était mon ami. Un bon ami. Le seul garçon que j'avais invité à mon huitième anniversaire. Il vivait avec sa mère, Rita, son frère, Abdul, et sa cousine, Martine.
De lui, je me souviens du sens de l'humour. Et qu'il était plutôt bagarreur aussi. Je me souviens que je l'aimais bien. Que je le trouvais amusant.
Nos mères étaient amies. Nos familles se fréquentaient. Si bien qu'un soir, Rita nous avait invités à souper. Elle nous avait reçus dans le petit appartement qu'elle partageait avec ses enfants. Il n'était peut-être pas si petit après tout. Probablement tout à fait assez grand pour quatre personnes. Mais pas tout à fait assez spacieux pour en ajouter six autres.
Elle avait mis une grande table dans le salon. Si grande, que la porte ne fermait plus. Dessus, il y avait des plats en abondance. Je ne me souviens même pas avoir mangé. Seulement avoir trouvé qu'il y en avait beaucoup. J'ai de cette soirée un souvenir diffus de bonheur absolu.
Dehors, il faisait froid.
Dedans, il faisait chaud. C'était Haïti.
Issa et sa famille sont retournés en Haïti. Me reste de lui quelques photos dont une prise peu de temps avant son départ. Nous les avions invités à souper. Ma mère avait fait une séance de photos sur le perron.
Alors que l'horreur de la catastrophe en Haïti devient de plus en plus clair, je ne peux m'empêcher de penser à eux. J'ai Haïti dans le coeur et une boule dans la gorge.
Issa, Rita, Abdul, Martine, je pense à vous...
mardi 12 janvier 2010
Si j'étais cannibale...
Mon bébé est en phase intense d'exploration.
Il ouvre et vide les tiroirs de vêtements, s'empare des spatules et cuillers de bois dans la cuisine, s'amuse à tremper des petits morceaux de papiers dans la toilette pour le laisser s'égoutter sur le plancher, ouvre et éteint le téléviseur pendant les heures d'écoute, grimpe sur la table de la cuisine, la table du salon, ma chaise de bureau, mon bureau, dans l'échelle des lits superposés, ouvre, ferme, claque les portes, se cache dans le garde-manger, vide les sacs d'amandes mal fermés par terre, essaie toutes les chaussures qui traînent et les abandonne on-ne-sait-ou, vole les téléphones et les télécommandes, crayonne sur les murs, sur les planchers, sur les meubles, sur les couvre-lits, lance sa nourriture et vide son verre à bec sur la table juste-pour-voir-ce-que-ça-fait.
C'est le bébé qui rend fou.
Heureusement, il y a des stratégies pour l'immobiliser.
Avec ma vaste expérience, je crois pouvoir affirmer, sans crainte de me tromper, que mon bébé mange beaucoup. Pendant les fêtes, d'ailleurs, il a su impressionner toute la parenté avec son appétit dévorant. Encore ce weekend, dans une fête d'amis, je n'ai cessé d'entendre des "Ah, mais il a bon appétit, n'est-ce pas?"
Ouais.
Mon bébé mange beaucoup. Il mangerait tout le temps. Il aime manger. Quand il a faim, il me regarde et dit: "Menoum, menoum". Et il a le gros bedon qui va avec son appétit. Mon bébé est gros. Avant, on disait dodu ou grassouillet ou joufflu ou en-santé. Maintenant, on l'affirme d'emblée: il est gros.
À vingt mois, il pèse 30 livres. Son frère de quatre ans, en pèse 32. Sa soeur de 6 ans, 36.
Ouais.
30 livres de délicieuse chair à bébé.
Si j'étais cannibale, c'est lui que je mangerais pour souper.
D'ailleurs, je crois qu'il est prêt pour la marmite.
Et, du coup, ça règlerait mon problème de bébé qui rend fou.
Il ouvre et vide les tiroirs de vêtements, s'empare des spatules et cuillers de bois dans la cuisine, s'amuse à tremper des petits morceaux de papiers dans la toilette pour le laisser s'égoutter sur le plancher, ouvre et éteint le téléviseur pendant les heures d'écoute, grimpe sur la table de la cuisine, la table du salon, ma chaise de bureau, mon bureau, dans l'échelle des lits superposés, ouvre, ferme, claque les portes, se cache dans le garde-manger, vide les sacs d'amandes mal fermés par terre, essaie toutes les chaussures qui traînent et les abandonne on-ne-sait-ou, vole les téléphones et les télécommandes, crayonne sur les murs, sur les planchers, sur les meubles, sur les couvre-lits, lance sa nourriture et vide son verre à bec sur la table juste-pour-voir-ce-que-ça-fait.
C'est le bébé qui rend fou.
Heureusement, il y a des stratégies pour l'immobiliser.
Avec ma vaste expérience, je crois pouvoir affirmer, sans crainte de me tromper, que mon bébé mange beaucoup. Pendant les fêtes, d'ailleurs, il a su impressionner toute la parenté avec son appétit dévorant. Encore ce weekend, dans une fête d'amis, je n'ai cessé d'entendre des "Ah, mais il a bon appétit, n'est-ce pas?"
Ouais.
Mon bébé mange beaucoup. Il mangerait tout le temps. Il aime manger. Quand il a faim, il me regarde et dit: "Menoum, menoum". Et il a le gros bedon qui va avec son appétit. Mon bébé est gros. Avant, on disait dodu ou grassouillet ou joufflu ou en-santé. Maintenant, on l'affirme d'emblée: il est gros.
À vingt mois, il pèse 30 livres. Son frère de quatre ans, en pèse 32. Sa soeur de 6 ans, 36.
Ouais.
30 livres de délicieuse chair à bébé.
Si j'étais cannibale, c'est lui que je mangerais pour souper.
D'ailleurs, je crois qu'il est prêt pour la marmite.
Et, du coup, ça règlerait mon problème de bébé qui rend fou.
dimanche 10 janvier 2010
Bouillon
Madeleine me disait,
qu'on devrait parfois se servir du blogue pour partager notre patrimoine culinaire. Bonne idée. Non seulement le savoir-faire culinaire disparaît, mais on perd la trace des recettes les plus simples, celles que s'échangeaient autrefois les mères et les filles. Les recettes de base, celles que l'on fait sans même y penser.
Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, on fait face à une génération d’illettrés culinaires
Oui, bonne idée. Mais je ne vais quand même pas me mettre à transcrire comment faire le bouillon! Si on se moquait? Si les hordes de lectrices en quête de nouvelle cuisine fusion full tendance se mettaient à fuir?
Et pourtant.
Conversation avec ma belle-mère. Vision d'une nièce qui se débarrasse d'une dinde à moitié entamée. Hop dansle sac vert, la carcasse. Promesses de deux ou trois pâtés et d'une dizaine de litres de bouillon qui engraissent le site d'enfouissement.
g a s p i l l a g e
tristesse
perte
Puis, cette semaine, rencontre avec des jeunes de la DPJ qui suivent une formation en bases culinaires de façon à pouvoir se débrouiller un tant soit peu une fois leurs 18 ans arrivés. Jeunes de la DPJ qui se remettent douloureusement d'une enfance qui manque de tout. Jeunes sans aucun souvenir de cuisine familiale.
Une société qui développe son autonomie culinaire est plus joyeuse.
Le moyen le plus simple de faire le bouillon de poulet, c'est de faire une poule à l'eau. Placer le poulet dans un immense chaudron, le couvrir d'eau et y jeter quelques légumes et fines herbes. On mange la poule et on congèle le précieux liquide.
Sauf que j'aime ma poule grillée
(et que je n'ai plus vraiment de chaudrons adaptés aux bestioles qui nourrissent ma smala).
Quand on mange une poule, je la décortique.
Garde la viande d'un côté (pour les pâtés et autres hot chick)
et la carcasse de l'autre.
Une carcasse sur laquelle je prends soin de laisser quelques bouts de viande et d'y ajouter la peau. Comme la poule est surtout le repas du soir, je réserve la préparation du bouillon pour le lendemain. Si je sais que je n'aurai pas le temps, je la congèle dans un immense sac ziploc et voilà un squelette de plus dans mon placard.
Dans un grand chaudron,
je place toujours au moins deux oignons coupés en quartier.
Deux ou trois carottes coupées très grossièrement.
Une dizaine de grains de poivre noir.
Une ou deux feuilles de laurier.
Deux ou trois clous de girofle.
De là, tout est possible.
On peut aussi y jeter deux ou trois gousses d'ail.
Deux panais.
Un poireau.
Du céleri avec les feuilles.
Truc: quand je prépare du poireau, je congèle toujours le haut du poireau dans un grand sac ziploc. Oui, le haut là. Les grosses et raides feuilles vertes. Quand je fais du bouillon, je prends mon ziploc et je jette le tas de feuilles dans mon chaudron.Je fais la même chose avec les pieds de brocoli trop raides et les herbes fraîches qui finissent par flétrir au frigo. Hop au congélo dans mon grand sac de "déchets". Mon bouillon n'en sera que mmmm, mmmm +.
De retour à mon chaudron,
j'ajoute en masse d'eau
pour tout recouvrir d'au moins cinq centimètre.
Jamais de sel.
Le bouillon est une base.
J'apporte à ébullition
puis laisse mijoter toujours à découvert pendant 2h,
souvent plus pour que la bête me donne tout ce qu'elle a donner.
Ensuite j'égoutte,
je laisse refroidir
et verse dans des pots.
Quand j'y pense, je laisse les pots au frigo pour la nuit.
Le lendemain, tout le gras est à la surface,
en couche épaisse qu'il est facile d'enlever
pour avoir un bouillon totalement dégraissé avant d'être congelé.
Autrement je congèle aussitôt.
Le gras s'enlève quand même facilement
quand on ouvre un pot de bouillon congelé.
Je congèle en pots de différents formats.
Gros pour les soupes.
Petits pour les sauces,
peut-être même dans un contenant à glaçons.
Mes cubes sont ensuite mis dans un ziploc, prêts à servir.
Faire le bouillon, c'est se trouver à la base de la cuisine familiale et du savoir-faire culinaire. Regarder sa mère faire le bouillon, c'est apprendre que jeter une carcasse de poule, ça ne se fait pas.
vendredi 8 janvier 2010
Le meilleur repas végétalien
Vaganomicon
Le Père-Noël m'a entendu et j'ai reçu le fameux livre. Avant d'en parler, je voulais tester. Eh bien j'ai du faire une dizaine de recettes jusqu'à maintenant et c'est vraiment the ultimate vegan cookbook, comme le dit son sous-titre. Plein de découvertes et d'idées.
Ce qui fait que depuis les fêtes, nous sommes à quatre repas sans viande par semaine, dont deux repas vegan, au moins. J'ai décidément plus la fibre talienne que tarienne. J'aime le côté novateur, gourmand et rebelle de la cuisine vegan tandis que le "oeuf/fromage" de bien des livres végétariens me blase.
Pour partager ma joie, je fais comme Madeleine en laissant ici mon plus grand succès végétalien à vie, tiré de Veganomicon. Du vegan des grands jours qui se mange avec un couteau à steak et qui s'accompagne d'un bon vin rouge. Servi avec une sauce moutarde, des pommes de terre grillées au citron et des haricots verts.
Mon chum s'est servi deux fois, les enfants étaient contents et moi, j'invoquais l'existence de Dieu. Un bel exemple d'inspiration puisque la recette intègre légumineuses et gluten, ce à quoi je n'aurais pas pensé mais qui me donne plein d'idées pour la suite. C'est ce que j'aime d'un livre de recettes, qu'on puisse en sortir et voler de nos propres ailes.
Côtelettes de pois chiches
pour 6 côtelettes
1t et demi de pois chiches cuits ou en boîte
2 c. à table d'huile d'olive
1/2t. de farine de gluten
1/2 t. de chapelure
1/2t. de bouillon de légumes
2 c. à soupe de sauce soya
1 gousse d'ail pressées ou hachée très finement
1/2 c. à thé de zest de citron
1/2 c. à thé de thym
1/2 c. à thé de paprika
1/4 c. à thé de sauge
Das un bol, verser l'huile et les pois chiches
et écraser à la fourchette jusqu'à obtenir une mixture lisse.
Ajouter le reste des ingrédients
et pétrir environ 3 minutes,
jusqu'à ce que le gluten prenne comme il faut.
Diviser la pâte en 6
et former les côtelettes à la main
en leur donnant une forme ovale bien aplatie (environ 2cm d'épaisseur).
Faire chauffer un peu d'huile d'olive dans une poêle
et à feu moyen vif,
faire revenir les côtelettes 5 ou 6 minutes de chaque côté.
Sauce moutarde
Donne 1 tasse 1/2
1c à table de fécule de maïs
3/4 de t. de bouillon de légumes
1 gousse d'ail émincée
1/2 c à thé de thym
1c à table d'huile d'olive
1/2 t. de porto (ou de sherry et je pense que ça marcherait même avec du vin rouge)
1 c. à table de sauce soya
1 c à table de jus de citron
2 c à table de moutarde de Dijon à l'ancienne ou moutarde de Meaux
1 c à soupe de câpres
Dans une tasse à mesurer,
mélanger la fécule de maïs au bouillon et mettre de côté.
Dans un poêlon à feu moyen,
sauter l'ail et le thym dans l'huile d'olive pendant environ 1 minute.
Ajouter le porto et la sauce soya et amener à ébullition.
Baisser le feu et laisser réduire 3 ou 4 minutes.
Ajouter la préparation de bouillon de légumes,
la moutarde, le jus de citron et les câpres.
Augmenter le feu et brasser au fouet jusqu'à épaississement.
Baisser le feu et laisser frémir pendant 2 ou 3 minutes.
Pommes de terre grillées au citron
6 portions
5 pommes de terre Russet
1/3t d'huile d'olive
2 gousses d'ail hachées finement
1/2t de jus de citron fraîchement pressé
1t. de bouillon de légumes
2 c à thé d'origan
2 c à thé de sel
1 c à table de pâte de tomates
poivre
Chauffer le four à 375 degrés
Peler les pommes de terre
et les trancher en sur le long en quatre ou huit larges quartiers.
Dans un plat qui va au four verser l'huile d'olive,
l'ail, le jus de citron, le bouillon, la pâte de tomates,
l'origan, le sel et le poivre.
Couvrir le plat et placer au four environ 40 minutes
en remuant quelques fois pendant la cuisson.
Découvrir le plat, remuer une nouvelle fois
et laisser cuire à découvert pour encore 15 à 20 minutes,
de façon à ce que le liquide s'évapore
et que les pommes de terres commencent à peine à griller.
Les deux auteures de Veganomicon sont vraiment trop cool. Leur site, postpunk kitchen est une source d'inspiration quotidienne. Leurs desserts sont particulièrement dé-ca-dents, mais j'y reviendrai.
Elles s'étaient aussi amusées à faire quelques shows de cuisine que Bob le chef ne renierait pas.
Vegan rules!
mardi 5 janvier 2010
Je ne suis pas drosophile.
Connaissez-vous les drosophiles? Vous savez, ces minuscules mouches noires, agaçantes, qui se régalent des fruits et légumes laissés à murir sur le comptoir?
Lorsque nous sommes revenus de notre tournée des fêtes, nous en avons trouvé des tonnes dans la maison. DES TONNES. Si je me suis habituée à les supporter tant bien que mal en été, j'étais pour le moins déboussolée d'en retrouver en plein hiver.
Je me suis d'abord accusée: pendant notre absence, j'avais laissé sur le comptoir des fruits bien mûrs. Les petits drosophiles s'en régalaient. Pourtant, même après avoir éliminé toutes sources de nourriture, je continuais à en trouver tout plein qui voletaient dans la maison. Et même, me semblait-il, de plus en plus!
Mais d'ou venaient-ils donc?
J'ai enfin compris: en lançant dans la grosse poubelle de la salle de lavage le contenu du filtre de la sécheuse, j'ai vu des dizaines de drosophiles s'envoler.
FLASHBACK
En octobre, nous sommes allés aux pommes. J'ai mis notre réserve de pommes dans le frigo du sous-sol. Les enfants s'y servaient. Je les trouvais fort mignons à se balader dans la maison en croquant des pommes que je n'avais même pas eu à leur servir. "L'autonomie, me disais-je, on aime ça." J'ai bien retrouvé à l'occasion des moitiés de pommes grugées abandonnées, mais pas plus que ça. Et je ne me suis jamais vraiment demandé ce qui était advenu des autres. J'imagine que ça faisait mon affaire de ne pas vraiment me poser la question...
Eh bien, là, j'ai tout compris. Mais enfants bien élevés avaient jeté leurs restants de pommes dans la poubelle de la salle de lavage. Et cette poubelle, je la change rarement puisqu'en principe, elle ne contient que le contenu du filtre à sécheuse.
Mon homme a également trouvé un paradis à drosophiles dans la poubelle de son établi. Ils sont bien élevés, mes enfants, je vous le dis!
Après avoir agité leurs nids douillets, nous avons laissé nos petits amis retourner dans leur quartier. Puis, avec soin et délicatesse, nous avons refermé les sacs et envoyer les drosophiles rencontrer l'hiver québécois.
Allez! Droso, à cet été!
Lorsque nous sommes revenus de notre tournée des fêtes, nous en avons trouvé des tonnes dans la maison. DES TONNES. Si je me suis habituée à les supporter tant bien que mal en été, j'étais pour le moins déboussolée d'en retrouver en plein hiver.
Je me suis d'abord accusée: pendant notre absence, j'avais laissé sur le comptoir des fruits bien mûrs. Les petits drosophiles s'en régalaient. Pourtant, même après avoir éliminé toutes sources de nourriture, je continuais à en trouver tout plein qui voletaient dans la maison. Et même, me semblait-il, de plus en plus!
Mais d'ou venaient-ils donc?
J'ai enfin compris: en lançant dans la grosse poubelle de la salle de lavage le contenu du filtre de la sécheuse, j'ai vu des dizaines de drosophiles s'envoler.
FLASHBACK
En octobre, nous sommes allés aux pommes. J'ai mis notre réserve de pommes dans le frigo du sous-sol. Les enfants s'y servaient. Je les trouvais fort mignons à se balader dans la maison en croquant des pommes que je n'avais même pas eu à leur servir. "L'autonomie, me disais-je, on aime ça." J'ai bien retrouvé à l'occasion des moitiés de pommes grugées abandonnées, mais pas plus que ça. Et je ne me suis jamais vraiment demandé ce qui était advenu des autres. J'imagine que ça faisait mon affaire de ne pas vraiment me poser la question...
Eh bien, là, j'ai tout compris. Mais enfants bien élevés avaient jeté leurs restants de pommes dans la poubelle de la salle de lavage. Et cette poubelle, je la change rarement puisqu'en principe, elle ne contient que le contenu du filtre à sécheuse.
Mon homme a également trouvé un paradis à drosophiles dans la poubelle de son établi. Ils sont bien élevés, mes enfants, je vous le dis!
Après avoir agité leurs nids douillets, nous avons laissé nos petits amis retourner dans leur quartier. Puis, avec soin et délicatesse, nous avons refermé les sacs et envoyer les drosophiles rencontrer l'hiver québécois.
Allez! Droso, à cet été!
Heureusement
que les bébés,
ont des parents vifs et alertes, prompts à leur sauver la vie de temps à autre.
L'espace où l'on mange est, après tout, source de dangers quotidiens dont il faut préserver nos petits!
dimanche 3 janvier 2010
Mon yogourt
Te souviens-tu Madeleine?
C'était l'hiver dernier, chez toi. On s'était organisée un petit lunch. Ou alors on travaillait sur notre livre? Peu importe. Nous étions dans ta cuisine lorsque tu aperçois mes yeux qui s'interrogent à la vue d'un bol sur ton comptoir. Tu rougis puis tu avoues, parce que tu ne peux plus reculer. Je t'ai pris la main dans le sac.
- Ben oui, je fais mon yogourt...
Fous rires.
Bien sûr. Parce qu'on s'était déjà moquée de ces femmes qui faisaient leur yogourt (en pleine nuit, avec leur écharpe, tout en allaitant en tandem leurs trois enfants). Ça dépanne pour les collations, te défendais-tu. Mais j'étais très curieuse! Et impressionnée, quand même.
Cette même semaine, en allant chez mes parents, que vois-je sur le comptoir? Une yaourtière! Puis ce souvenir refoulé toutes ces années de mes parents qui ont fait leur yogourt! Je me rappelle vaguement ce pot au four et le petit goût surette de ce yaourt maison. Il n'en fallait pas plus pour que je vois dans ces événement Un Signe, que je reparte avec la yaourtière de ma mère et que je me mette à tester le yogourt maison à mon tour.
Aujourd'hui, j'annonce fierpètement que dans quelques semaines, ça fera un an que je fais mon yogourt et qu'on n'en achète plus du commerce. Avec deux de mes garçons qui lunchent à l'école et deux petits qui en sont friands, faire mon yogourt est économique, pratique et satisfaisant.
Voici ma yaourtière.
Elle comporte un gros contenant de 2 litres
pratique pour notre gang.
Je fais du yogourt chaque semaine et demi environ.
Avec deux litres de lait 3,5%.
Bio quand on a un peu plus d'argent et que ça me tente.
Sans sucre parce que je me sers souvent de mon yogourt
pour faire des vinaigrettes et des trempettes.
Par contre, les puristes hurleront peut-être,
j'y ajoute plus ou moins 1/4 de tasse de lait en poudre.
Ça le rend plus épais.
Si d'aventure mon yogourt est plus liquide,
je le filtre tout simplement à l'étamine pendant 30 minutes.
Les enfants aiment le yogourt avec de la confiture, simplement.
Parfois, je sucre avec du sirop d'érable,
j'ajoute des petits fruits surgelés et du granola.
Ils adorent.
J'ai aussi ma recette des grands jours.
Un secret que je te livre parce que le yogourt, c'est un peu à cause de toi.
Dans ma recette des grands jours,
ça prend un ingrédient vedette.
Oui, tu as bien vu.
Tout un carton de crème 15%
qui remplace une partie du 3,5%.
Avec ça, oublie le lait en poudre,
ton yogourt va se tenir tellement tout seul,
qu'il sera prêt à marcher.
Ensuite, tu filtres à l'étamine pour le rendre encore plus crémeux.
Tu ajoutes le jus d'une ou deux oranges,
de la vanille
et du miel, au goût.
Puis tu garnis avec des amandes grillées,
et te voilà plus près de la Grâce.
******
Passeport santé a une page complète sur le yogourt,
L'épicerie a testé ceux du commerce
et j'aime bien cette page sur le yogourt maison.
vendredi 1 janvier 2010
Tradition des fêtes
J'ai une tradition du temps des fêtes. À chaque année, comme j'ai un peu de temps libre, je sors ma machine à coudre. Il y a 3 ans, j'ai fait des bas de Noël. L'année dernière, j'ai fait une robe de chambre pour ma fille et une petite robe pour sa poupée. Cette année, je me suis fait une tablier.
Je n'ai pas de petit coin de couture, encore moins de chambre à moi. Quand je couds, je mets tout mon bardas sur la table de la cuisine. Y'a des fils partout, des épingles qui tombent par terre, des rallonges électriques qui barrent le chemin.
Avec beaucoup de collaboration de mon homme, j'ai fêté mon premier de l'an en passant la journée à mon moulin. C'était la journée idéale pour ce genre d'entreprise: dans le frigo, plein de restes. Ainsi, quand, à 13h37, les enfants ont réclamé leur dîner, je n'ai pas eu à me ramasser. Et nous avons pu les envoyer manger au sous-sol, devant la télé, sans surveillance parentale.
Je suis une couturière remarquablement botcheuse. Mais cette fois-ci, j'ai fait beaucoup d'efforts. Je voulais qu'il soit beau mon tablier. Et solide pour survivre à toutes les brassées de lavage qui ponctueront son existence. J'ai donc repasser quand on me disait de repasser, épingler avec diligence, utiliser ma règle pour bien mesurer. Et voici ce que voilà.
Je me suis empressée de tout terminer avant 17h pour qu'il soit prêt pour la préparation du souper. Après seulement quelques heures d'existence, il a su se rendre indispensable. Il a déjà protéger mes vêtements contre les éclaboussures de sauce de tomate, séché mes mains mouillées et savonneuses et même essuyé un bout de comptoir.
Je crois que je ne vais pas redescendre tout de suite ma machine à coudre au sous-sol. Je sens qu'il va me falloir un autre tablier avant la fête des rois.
Celui-là est déjà sale.
Je n'ai pas de petit coin de couture, encore moins de chambre à moi. Quand je couds, je mets tout mon bardas sur la table de la cuisine. Y'a des fils partout, des épingles qui tombent par terre, des rallonges électriques qui barrent le chemin.
Avec beaucoup de collaboration de mon homme, j'ai fêté mon premier de l'an en passant la journée à mon moulin. C'était la journée idéale pour ce genre d'entreprise: dans le frigo, plein de restes. Ainsi, quand, à 13h37, les enfants ont réclamé leur dîner, je n'ai pas eu à me ramasser. Et nous avons pu les envoyer manger au sous-sol, devant la télé, sans surveillance parentale.
Je suis une couturière remarquablement botcheuse. Mais cette fois-ci, j'ai fait beaucoup d'efforts. Je voulais qu'il soit beau mon tablier. Et solide pour survivre à toutes les brassées de lavage qui ponctueront son existence. J'ai donc repasser quand on me disait de repasser, épingler avec diligence, utiliser ma règle pour bien mesurer. Et voici ce que voilà.
Je crois que je ne vais pas redescendre tout de suite ma machine à coudre au sous-sol. Je sens qu'il va me falloir un autre tablier avant la fête des rois.
Celui-là est déjà sale.
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