vendredi 23 juillet 2010

La nageuse

Puisque tu parles de course à pied.
Je nage depuis toujours. J'aime être dans l'eau. Vraiment. Beaucoup. Ouais, autant que ça et même plus.

Moi lors d'une p'tite saucette

Cependant depuis quelques semaines, bin je cours.

Je ne voulais pas courir. Je n'ai jamais voulu courir. À propos de la course à pied, je partage plutôt l'avis de Neil Armstrong. Tout ça m'inquiète même un peu. Beaucoup. Sans compter qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver pendant un jogging et que mon chum pourrait le prendre personnel.

Mais voilà.

Avec les beaux jours, les enfants en vacances et mon horaire de travail différent, c'est moins facile d'aller s'enfermer quatre heures par semaine dans une piscine intérieure. Alors un bon matin, j'ai pris mon Ipod et mes runnings et au lieu d'aller marcher, je me suis mise à courir.

Au fond, peut-être que je ne cours pas vraiment non plus. Avec mes 10 km par semaine, on se moquerait de moi dans ton club de course.

Autant je peux enfiler avec aisance les heures à nager à pleine puissance, autant mes quelques milliers de mètres de course me tuent. Un combat constant contre moi-même.

Un marathonien d'expérience me disait qu'il courait avec plaisir une heure. Le reste n'étant que souffrance. Je ne sais trop s'il pensait m'encourager. Décidemment, quelque chose m'échappe et je ne suis pas certaine de vouloir comprendre.

Reste que je cours quand même. Juste pour voir jusqu'où je peux aller. Et en combien de temps.

Sauf que depuis que je cours, j'ai pris 3 kilos! Alors du coup, ça ne va plus. Je n'ai pas envie de prendre quelques kilos. Pas envie du tout. Je ne fais pas d'exercise pour perdre du poids, de toute façon, ça ne marche pas comme ça. Mais quand même!

Je tombe dans le piège de la faim. J'ai bien essayé de courir le matin. Ou avant mes repas. Ou tout de suite après. Ou en milieu d'après-midi.

J'ai faim, que veux-tu.

Fait chier.

Reste que je cours quand même.
Jusqu'à ce que les gars retournent à l'école, que je reprenne mon horaire habituel, qu'il se mette à faire un peu moins beau et que se dégagent quatre belles heures où l'appel de l'eau sera
plus
fort
que
tout
.

4 commentaires:

Madeleine a dit…

Ah oui, c'est vrai que c'est parfois douloureux courir. Peut-être plus que d'autres sports. Justement, hier, j'étais ultra crevée et j'avais un peu mal à l'estomac. Mais 65 minutes d'entraînement prévu à mon calendrier (je me prépare pour le demi marathon de Montréal). Ben j'y suis allée quand même. Je me suis traîné les pieds pendant 20 minutes, puis j'ai fait un intervalle de 20 minutes plus rapide, pour terminer avec 25 minutes de traînage de pieds. Ce n'était pas particulièrement enthousiasmant. Mais bon, je l'ai fait. Et après, je me suis dit intérieurement: Je suis fière de toi.

Quand on discrédite la course (ou le sport) simplement parce que c'est douloureux, tu ne trouves pas que ça ressemble à discréditer une femme qui veut accoucher sans épidurale? Ça ressemble à ton billet sur le bonheur, aussi, non?

Pour ce qui est du monde qui meurt en courant, c'est vrai. Mais lit cet article plus nuancé que celui que tu as mis en ligne: http://www.runnersworld.com/article/1,7124,s6-238-244-255-12968-0,00.html

Et pour la prise de poids, c'est aussi un phénomène connu chez les nouveaux coureurs. Voit ici: http://beginners.runnersworld.com/2009/01/why-am-i-gaining-weight.html

J'ai eu ce même problème lorsque j'ai commencé à m'entraîner régulièrement. Ma solution est de manger plus de protéines (surtout des amandes). Je trouve que j'ai moins de "crash" d'énergie.

Et puis finalement, oui, on peut devenir tout à fait obsessif avec la course et avec le sport en général. J'ai BESOIN de courir. Mais je suis heureuse d'avoir tellement d'autres choses dans ma vie qui me préviennent de seulement me concentrer là-dessus. La course, c'est un ajout. Pas le centre de mon existence. Et c'est très bien comme ça. Connais-tu Ceci St. Geme? Une coureuse américaine, mère de 6 enfants. Elle dit: "J'aime mieux courir des 5km. Comme ça, je suis de retour vers 10h à la maison."

unautreprof a dit…

Tiens, ce billet me fait penser à cet article qui me parle beaucoup :

http://www.cyberpresse.ca/dossiers/courir-pour-la-forme/200905/01/01-852331-parce-que-jaime-nager.php

Anonyme a dit…

Ne faudrait-il pas simplement aller à l'essentiel? Ce n'est pas la performance qui est important, c'est simplement de rester actif.
A chacun son seuil de tolérance à la douleur sans jugement.
Ce n'est pas accoucher avec ou sans épidurale qui est important , c'est la rencontre avec un nouvel enfant....Voilà l'essentiel!
Je connais une marathonnienne qui, habituée à une certaine forme de douleur a pourtant mal vécu la naissance de son 1er enfant et a exigé la péridurale pour les 2 autres et a vécu ces 2 naissances plus sereinement. Et qui a été fière d'elle tout autant.

Annie a dit…

Du muscle, ouais, ça doit être ça. Trois kilos de mollets :lol

En tout cas pour ma part, non je ne fais pas du sport simplement pour rester active, mais bien pour la performance - en ce sens, ça n'a rien à voir avec un accouchement.

Alors du sport non pas pour perdre du poids (ce qui est aussi une performance au fait), mais bien pour me sentir mieux. Me sentir mieux pour en tirer plus de ma vie. Ben oui. Dans le sens de mieux performer.

Ça reste un loisir, choisi. Rien que ça et tout ça à la fois. Reste que je n'ai pas le goût de souffrir pendant mes loisirs, bon :lol

Hier je suis allée courir. Un bon petit bout de temps. Plus tard, j'avais mal aux chevilles. Ce matin, j'ai mal dans le bas du dos. C'est pas cool. Alors après m'être fait vilipender par mon chum qui me voit courir avec mes bons vieux souliers de marche, je vais me les payer les bons souliers de course...

Je pense que ce n'est pas mal d'éviter d'avoir mal.