Annie, toi, en saison régulière, tu manges seule trois fois par semaine? Moi, c’est une fois. Le mardi.
Pendant que l’homme sert le repas que j’ai préparé, moi, je me sauve, oui, à toutes jambes. Je me sauve à mon club de course.
Je ne fais pas de jogging. Je cours. Pas bien vite, mais quand même, 4 fois semaine pour un total de 40 km. L’avantage de ce sport est qu’il se pratique partout, en tout temps, en toute condition. Parfait pour moi qui doit négocier avec des horaires chargés. Deux fois semaine, je cours le soir, après le coucher des enfants. Le dimanche, je cours avant que tout le monde se lève. Mais le mardi, c’est mon soir à moi. Le soir le plus reposant de la semaine.
Je sais, je sais. C’est étrange de dire ça. Tu ne trouves pas ça fatigant courir, Madeleine? Si ce n’est pas fatigant, peut-être que c’est parce que tu ne cours pas assez vite? Oui, c’est vrai. C’est fatigant physiquement. Mais tellement reposant mentalement.
Dans cette vie quotidienne, je prends constamment des décisions, pour moi-même et pour les autres : quoi manger pour souper, quoi acheter à l’épicerie, quand laver le plancher, bref, tu vois où je veux en venir. Mais à l’entraînement du club, je ne décide rien, je fais ce qu’on me dit. Quand le coach dit de courir 400 mètres en 1 min et 45 sec., c’est ce que je fais, sans me poser de question. Quand il dit de faire des sprints, ben j’en fais. Je ne m’obstine pas. Je ne discute pas. Je ne réfléchis pas. Je cours. Même pas besoin de me motiver, les autres le font pour moi. Cours plus vite Madeleine. Cours moins vite Madeleine. J’écoute et j’obéis.
Ça me fait un bien fou, tu ne peux pas savoir, de ne rien décider comme ça. Ça recharge mes batteries. C’est comme prendre des vacances loin, loin. Enfin, presque.
Quand c’est terminé, je rentre. Habituellement, les enfants sont couchés. La cuisine est un peu bordélique, mais on s’en fout. Je suis zen. Je ramasse le plus gros puis je saute dans la douche. Après, et bien, je suis af-fa-mée. Sur la table, ma place est encore mise. Je ramasse mon assiette, je me sers et je réchauffe au micro-onde. Et j'apporte le plat et un grand verre d'eau devant la télé.
C'est très chouette.
J’adore la course, Annie, et j’adore les mardis.
4 commentaires:
Ma soirée de repos s'est abruptement terminée quand je suis revenue du club pour constater que les enfants n'étaient pas couchés et qu'ils avaient mangé tout le maïs qui devait aussi me servir de souper. Ouf ! C'était pire que 4 sprints de 100 m à 75 %...
Aaaargh, Germaine! Ça brise tout le trip!
Inspirant ;-)
Moi qui commence la course, j'adore ton billet !
Oui, inspirant! Je me demande si je pourrai un jour faire cela, avec mes trois 'couche-tard'...
Enregistrer un commentaire