mercredi 14 juillet 2010

Tous les jours, vers 16h30, après ma journée de boulot...

J’entre dans ma cuisine bleue.

Sur la table, il y a les assiettes du déjeuner, et autour, des chaises déplacées, un comptoir et un évier plein de vaisselle sale, un plancher parsemé de bouts de pain, avec un ou deux splatchs de lait. Toujours à peu près la même chose, selon que l’épreuve du matin ait été plus ou moins chaotique pour mon homme qui gère notre petit monde seul alors que je suis partie depuis longtemps au bureau. (Dans ce temps-là, on pare à l’essentiel.)


C'est le moment le plus décourageant de ma journée.


J’inspire profondément, je revêts mon tablier puis je me mets au boulot. J’avance vite et bien. Je vide le lave-vaisselle, je remplis le lave-vaisselle, je coupe mes légumes et pendant que ça mijote, je fais la vaisselle, je nettoie les comptoirs et la table, je passe le balai, je demande aux plus vieux de mettre la table.

Quand mon homme arrive avec les petits, le souper est prêt, une jolie table est mise et je me sens comme une bonne ménagère des années 50. Bon feeling. Oui, j’aime ça.


À table!


Les voilà qui se ruent dans la cuisine comme des bêtes sauvages. On mange, on rit, on se dispute, on discute. Trente minutes plus tard, tout au plus, c’est terminé.

Ma belle table est à nouveau pleine d’assiettes sales. Il y a au moins un verre renversé. Des chaises toutes croches. Un évier plein à craquer.


Profonde inspiration.


Tout en gérant les douches et les bains, mon homme et moi, on vide la table, on remplit le lave-vaisselle, on fait la vaisselle, on met les restants dans des plats Tupperware, on nettoie la table et les comptoirs, on passe le balai, et si on est bien vaillants, un petit coup de moppe sur le plancher et je termine ça en faisant briller mon évier.

Et puis, là, j’accroche mon tablier, je tamise les lumières sur ma cuisine nette.

C’est le moment le plus satisfaisant de ma journée. J’ai alors un grand sentiment d’accomplissement. J’ai réussi une autre journée. J’ai fait ce que j’avais à faire. J'ai gagné de l'argent pour mettre du pain et du beurre sur la table. J'ai nourri mon monde et maintenant, mes enfants sont propres, heureux, repus, grâce à moi, grâce à nous.

Et puis, ma cuisine, elle va rester en ordre...

toute

la

nuit.
C'est ça que j'aurais dû répondre, Annie, à ton billet sur le bonheur.

6 commentaires:

Bilounne a dit…

C'est tellement vrai. MOi aussi voir ma cuisine propre me comble de bonheur. On dirait que si ma cuisine est sale, ma journée n'a pas été productive. Et voir aucun jouet qui traine au milieu du salon me permet de dormir sur mes deux oreilles.

Anonyme a dit…

Ah oui..... C'est ça....

Anonyme a dit…

Il y a un moyen très simple d'avoir une cuisine propre et un salon sans jouet qui traîne (et accessoirement tous les objets où vous les avez laissés la dernière fois): il s'agit de virer vos enfants.

Je suis sûr de la recette: je l'ai essayée... Et j'ai consulté quelques autres qui en ont fait autant.

Réussite garantie...

G

Madeleine a dit…

Bilounne et Anonyme:
Chouette de voir que ça vous rejoint et que je ne suis pas seule avec ce sentiment!

G: Jusqu'à ce qu'ils débarquent en visite avec leurs propres enfants? Tu vois, ta recette est imparfaite!

Rosemarie Allard a dit…

Une cuisine propre TOUTE LA NUIT. Oui. Voilà pourquoi j'aime que tout soit ramassé en soirée et non le matin. Je vais faire lire ce billet à mon tendre époux afin qu'il comprenne ma manie de tout ramasser le soir alors que, lui, aimerait bien plutôt se la couler douce (ce que je comprends aussi). Les hommes et les femmes, c'est pas pareil là-dessus, pas chez nous en tout cas.

Tartine a dit…

A-M-E-N! ;)