samedi 29 janvier 2011

Un samedi égyptien

Finalement, j'ai troqué ma nuisette pour le keffieh. Ça me va mieux.
La révolution du peuple tunisien m'a peut-être prise par surprise pendant que je mangeais ma tourtière, il est hors de question que je manque celle des Égyptiens.

Alors depuis hier que je suis branchée sur le live stream d'Al Jazeera English et que j'écoute la BBC World dans la cuisine (merci iPad).

En Égypte, 40% de la population vit avec 2$ par jour.

Dans les rues du Caire hier, on a vu des mères marcher avec leurs enfants. Mouvement populaire et spontané. "Assez!", crient les jeunes. Surprenant pour nous, occidentaux, habitués à voir cette région du monde dominée par des idéologies religieuses.

J'ai montré ça aux gars. Les gens dans la rue malgré le couvre feu. Les symboles d'un pouvoir qui plie tranquillement les genoux. La police qui recule devant un peuple qui se demande s'il doit fraterniser avec l'armée. Je leur ai montré le pillage. La chaîne humaine autour du musée du Caire. Les blessés. Les morts.

La liberté.

Ils ont aussi vu les gens qui s'organisent. Comme en Tunisie, des comités citoyens de vigilance qui assurent la sécurité des maisons et des quartiers.

Hier à table, on s'imaginait ça avec les enfants. On serait pas si mal avec mon chum qui arriverait à rallier tout le monde. Mme Germain serait très inquiète, mais Laurent, un médecin, saurait bien la rassurer. Les enfants continueraient de jouer avec Gabriel et ses soeurs. Et les petites filles d'en face. Les jeunes Alex et Hans se feraient peut-être blesser. Un de nos voisins a fait la guerre du Liban, il en aurait vu d'autres. Nos réunions stratégiques se dérouleraient chez Azrak, le pâtissier, qui s'assurerait que tout le monde puisse avoir un peu de pain. Je prendrais soin des miens mais je n'hésiterais pas à aller lancer une pierre ou deux.

Regardez les enfants, regardez ce qu'on est prêt à sacrifier pour la liberté.

mercredi 26 janvier 2011

Tequila Sunrise

Ces temps-ci, je porte du vernis à ongles et je bois des Tequila Sunrise.
As-tu déjà bu ça Madeleine, un Tequila Sunrise?

C’est que j’écoute en rafale la série américaine Mad Men. Ça se déroule dans les années 1960. La série raconte les histoires professionnelles et personnelles des publicitaires de Madison Avenue, à New York. À travers ces histoires, se déploient les changements sociaux et moraux qui ont lieu à cette époque aux Etats-Unis.

Ce qui saute aux yeux, c’est la vie des femmes, évidemment. Petite épouse confinée au foyer à éduquer les enfants ou secrétaire célibataire qui se fait peloter les seins, impossible de ne pas voir tout ce dont elles sont privées.

Sauf qu’au moment où on est censé réaliser tout ce qu’on a gagné, de mon côté je vois quand même un peu tout ce qu’on a perdu…

Je sais, elles vont hurler...

T’es-tu déjà mise belle pour accueillir ton chum qui revient du boulot avec un bon repas? As-tu déjà choisi la taille de ton décolleté en fonction de qui tu allais rencontrer au bureau?

As-tu ça, une nuisette, Madeleine?

Aujourd’hui, qu’est-ce que c’est être une femme?

En laissant tomber certains codes, certains rôles définis entre les sexes, n’a-t-on pas aussi laissé tomber un certain art de vivre?

Je ne sais pas.

C’est peut-être le printemps imaginé qui me donne soif de féminité. L’envie d’avoir un peu moins de chaos poussiéreux et plus de souper aux chandelles en talons hauts.

Ché pas.

Sais-tu, je vais y penser en lavant la vaisselle. Avec mes nouveaux gants en latex, la vaisselle.

Faut bien protéger son vernis à ongles.


La série Mad Men est diffusée en français à Télé Québec. Sur le site de CTV, on peut aussi regarder tous les anciens épisodes, en anglais.

lundi 24 janvier 2011

Dead of winter

C'est pas chaud, t'as dit, Annie?

Tellement froid, en fait, que, depuis deux jours, Hydro demande aux citoyens de réduire la consommation d'électricité aux heures de pointe, soit entre 6h et 9h, et 16h et 20h.

Alors, j'attends.

J'attends pour faire mon lavage.

J'attends pour prendre une longue douche chaude.

J'attends pour partir le lave-vaisselle.

En anglais, on appelle ce moment "the dead of winter". En français, j'imagine que ça se traduirait par "au coeur de l'hiver".

Ça ne me dérange pas d'attendre. Moi, habituellement si impatiente, j'aime bien l'hiver pour le repos qu'il m'autorise. Je pourrais hiberner comme ça encore longtemps. Pourvu qu'on me laisse dormir.

Et ne pas faire de lavage.


vendredi 21 janvier 2011

Les crèmes

Ce n'est pas chaud hein?
Il fait froid et je suis très contente. Parce que je peux enfin constater l'efficacité de mes crèmes pour le corps. Maison mes crèmes. Ouaip.

Tout à commencé cet automne avec le livre de Martine. Entre deux recettes d'agneau, on y trouve une recette de crème pour le corps. Et de baume à lèvres. "Si vous savez faire une vinaigrette, vous savez faire une crème pour le corps", qu'elle dit.

Ben là!

Je suis pas pire en vinaigrette. Je fais de la mayo aussi! Et j'aime bien les crèmes pour le corps. Alors je n'ai pas été très difficile à convaincre. Surtout que Noël approchait, quelle belle idée cadeau!

C'est comme ça que j'ai commandé mes ingrédients sur internet et que je me suis lancée dans la production de mes tout premiers produits de beauté.

C'est vraiment très amusant à faire. Simple. Pour une fraction du prix en plus. Et comme tous les produits maison, tu sais ce qui entre dedans: que du bon stock.

J'ai fait un baume à lèvres aux fraises, à l'huile de coco, à la cire d'abeille et au beurre de karité.
Bien huileux. Hydratant un maximum et parfum gourmand pour les enfants (Blanche a tout mangé son pot). J'ai mal travaillé avec la couleur par exemple. J'aurais pu en mettre beaucoup plus pour un plus beau rendu. En durcissant, la couleur devient vraiment plus pâle.

Mon coup de coeur a vraiment été pour la crème corporelle. Comme dans le livre de Martine, je l'ai fait à l'eau de fleur d'oranger et à l'huile de noix du Périgord. Ça a donné un riche beurre corporel, parfait pour les grands froids.

Martine donne ici la technique de base pour la fabrication des crèmes.

Au départ, j'ai commandé mes ingrédients sur internet, mais depuis j'ai découvert à Montréal un endroit où on peut se procurer tout ce qu'il faut, même les contenants: Savon populaire, sur Saint-Zotique.

Je me suis vraiment amusée et le résultat me plaît tellement que ça m'a donné le goût d'expérimenter encore plus.

Par les temps qui courent, on a jamais été aussi bien crémé chez nous. Jamais eu la peau aussi douce. Question que je finisse mes pots au plus vite pour faire d'autres crèmes!

mardi 18 janvier 2011

Le petit garçon et le Ziploc

Avant Noël, comme toujours, j'ai fait des beignes avec ma mère. Des dizaines et des dizaines de beignes que l'on a ensuite séparés équitablement. Placés dans d'innombrables sacs Ziploc, ils ont été congelés amoureusement en prévision des vacances et des grands froids.

Chez nous l'hiver, on adore les beignes de Noël. Surtout Albi.

Ce 3e fils, Albert, est né une semaine avant la date prévue. Moi qui avait pondu d'énormes bébés, je le trouvais si fragile avec son minuscule 9 livres et 2 onces et si petit avec ses 54cm. Pendant les premières semaines de sa vie, on l'appelait d'ailleurs avec tendresse: notre petit prématuré.
Notre petit prématuré en mai 2006, le jour de sa naissance

Je n'ai jamais eu conscience de le nourrir plus que les autres mais reste qu'Albert a très vite montré de belles rondeurs. Alors on s'est mis à l'appeler amoureusement: notre petit dodu.

Depuis qu'Albert mange de la nourriture solide, il grignote. Toujours. Comme Alceste dans le Petit Nicolas, il a constamment de la nourriture dans les mains. C'est comme ça que je retrouve des pelures de clémentines dans les fentes du sofa, des coeurs de pommes dans son lit, des boîtes vides de biscuits plein mes armoires.

Ou bien des sacs Ziplocs dans le sous-sol.

À presque 5 ans, ses petites mains sont toutes rondes et l'on perçoit encore son bedon de bébé. Ce qui fait qu'aujourd'hui, on le surnomme avec affection: Chubby Bert.
Chubby Bert jouant sur la plage de l'Ile Verte, en 2009

Cet automne, Albi a été malade. Une grippe, puis une gastro. Je le trouvais chétif. À la garderie, jour après jour son éducatrice me confiait avec inquiétude: "Au dîner, il n'a demandé que deux portions!" Bon sang. Aussi bien dire qu'il n'avait rien mangé, pauvre petit chou! Il avait maigri, ça se voyait.

J'étais heureuse pendant les Fêtes de constater qu'il profitait bien, sans doute aidé par mon abondante et savoureuse cuisine maison.

Samedi, les gars sont allés patiner. En attendant leur retour, je me suis dit que de les accueillir avec un chocolat chaud et des beignes de Noël, cela maintiendrait mon image de mère aimante.

Prépare le chocolat chaud.
Allume le four pour réchauffer les beignes.
Descends au sous-sol chercher un sac de beignes.

Sauf qu'il n'y avait plus un seul beigne dans le congélo. Juste un sac Ziploc. Vide.

Confuse et horrifiée, je me suis alors souvenue de ce Ziploc trouvé sur le sofa. Puis de cet autre sac aperçu dans la poubelle de la toilette. Et de celui-là dans ma salle de lavage...

Chubby Bert aura été le seul à manger des beignes de Noël cet année. Paraît que pour les petits prématurés, c'est très fortifiant.

samedi 15 janvier 2011

Recette de pâte d'amande

En septembre, Victor m'a demandé de faire de la pâte d'amande. Il est revenu tout excité de chez son ami Zachari avec une recette. "C'est hyper simple!" m'a-t-il. Des amandes moulues, du sucre en poudre, des oeufs, de l'extrait d'amande. J'avais même tout ce qu'il fallait dans mes armoires. "Est-ce qu'on peut en faire, s'te plaît, s'te plaît, s'te plaît!" "Ce weekend, promis, juré." aie-je répondu.

Puis octobre a passé.

Novembre aussi.

Décembre.

Chaque mois, Victor reformulait sa demande. Chaque fois poliment. Chaque fois la mine plus basse.

"Ce weekend, promis!" lui répondais-je.

Et puis, finalement, éclair de génie, j'ai compris que mon fils de neuf ans était bien capable de s'en occupé tout seul du projet de pâte d'amande. En janvier, donc, enfin, je lui ai proposé:

" Tu sais quoi? Tu vas la faire tout seul ta pâte d'amande, ok? Tiens, les amandes moulues, le sucre en poudre. On n'a pas d'extrait d'amande, mais de la vanille ça va faire l'affaire. Voici une tasse à mesurer, un bol, une cuiller de bois. Il te faut 2t. d'amandes, 1t. de sucre, quelques gouttes de vanille et un blanc d'oeuf. Je te le prépare. Ah, pis un deuxième blanc. Brasse. Brasse bien là! Plus fort. Super. Mets-le au frigo. Et dans une heure, tu t'amuseras à faire des formes avec tes frères et ta soeur."




Victor a fait un transformer, Rosanna, un personnage de Ben-10. Achille, je sais pas trop, un hockey peut-être?

L'assiette de Flash McQueen, c'est celle de Léopold. Elle est vide. Y'a pas de forme. Y'en a jamais eu. Popol a tout mangé sa pâte d'amande avant de faire des formes.

Ça me fait penser que, quand il était nouveau-né, on le surnommait "petite pâte d'amande". C'est mon voisin Éric qui avait commencé à l'appeler comme ça. Parce que Léopold, à plus de dix livres à la naissance, était bien dodu. Sa petite peau blanche, ses bras bien gras, on ne se lassait jamais de les pétrir.

"Ma petite pâte d'amande!" s'exclamait Éric quand il le voyait. Et lui qui n'a pas eu de fils me disait: "Est-ce que ça te va si, pour moi, c'est un petit peu mon garçon?" Bien sûr Éric, j'en ai trop d'enfants de toutes façons. Et je le lui tendais mon bébé, il le nichait au creux de ses bras d'homme, bécotait le front de sa petite pâte d'amande pendant que j'en profitais pour discuter avec sa femme.

Pour cette pâte d'amande là, toutefois, je n'ai pas de recette. Un camion d'amour? Dix longs mois de gestation (sans blague)? Beaucoup de lait maternel? Et une pincée de mystère?

Faudrait expérimenter.

Enfin, vous, j'veux dire, pas moi.

jeudi 13 janvier 2011

Ce soir à table,
mes fils et moi, on s'est obstiné solide sur le statut de la tomate.

Un fruit?
Ou
Un légume?

(je sais, je sais que du point de vue botanique, la tomate est un fruit, mais à l'épicerie, on la classe avec les cristies de fruits ou les cristies de légumes ta tomate, han, han?)

Alors pour dessert, je leur ai servi une fondue au chocolat
avec des tomates.
Non seulement ils ont tout mangé
ils ont dit que c'était bon.

samedi 8 janvier 2011

De la vraie bouffe

Es-tu confuse parfois Madeleine?
Quand tu fais l'épicerie par exemple. En choisissant les produits qui nourrissent ta famille.

Est-ce que ce que j'achète est bon? Est-ce nutritif? Qu'est-ce que ça contient au juste?

Est-ce bien de la nourriture?

Eh bien, voici un simple graphique pour enfin nous simplifier la vie.

dimanche 2 janvier 2011

Résolutions 2011

As-tu pris des résolutions pour 2011 Annie?

Paraît que les résolutions les plus populaires sont: faire plus d'exercice, manger mieux et perdre du poids. Paraît aussi que la plupart des gens n'arrivent pas à tenir leurs résolutions souvent trop irréalistes. Qu'à cela ne tienne, j'aime bien en prendre chaque année. Cette année, j'en ai aussi prises quelques-unes pour ma cuisine. Les voici:

Résolutions 2011 de la cuisine bleue

Appeler M. Plouffe, ou encore ton Jean-Guy Rochette, pour qu'il vienne réparer la cuisinière, que j'adore, mais dont la porte reste légèrement ouverte et qui ne ferme que si j'utilise l'ingénieux dispositif créé par l'homme, composé d'un œillet et d'un élastique à crochet.



Tant qu'à inviter M. Plouffe, lui faire également examiner le lave-vaisselle qui lave à moitié, et qui rince surtout très mal, malgré les tentatives de réparations de l'homme. En 2011, plus de verres sales pour les invités.

Convaincre l'homme de laisser faire les réparations d'électro et de se concentrer plutôt sur des petites rénovations dans la cuisine. Ça ne sera pas trop difficile. Parce que l'homme est ostineux mais il aime surtout que sa femme soit heureuse.

Remplacer le poêlon qui n'a plus de manche depuis... fort longtemps.



Tant qu'à remplacer des affaires, remplacer également les deux chaises pliantes qui devraient normalement seulement servir pour les invités parce que, apparemment, les deux visiteurs arrivés en 2005 et 2008 ont décidé de rester finalement.


Cesser de déposer mes mitaines de four SUR les ronds de poêle brulants.

Faire du ménage dans les tablettes qui ramassent toutes les patentes qu'on ne sait pas ou mettre. Je suis à peu près certaine que les souliers de Popol pourraient être mises ailleurs. Le galon à mesurer de l'homme aussi. Bon, ok, peut-être aussi mon portefeuille.

Mais le panier plein de gogosses dans le coin, dont un répondeur que ma famille se meurt que je branche, je ne l'attaque pas tout de suite. Baby steps.

Continuer à garder le plancher propre même si cela signifie d'engager de nouveau employés bon marché. Annie, est-ce que tes enfants se cherchent un job? Tsé, pour payer tes rénos? Continuer également à respecter le fichier Excel.

Recommencer à faire mon pain parce que, d'après les miches que j'ai faites hier, je n'ai pas perdu la main.

À la fin de 2011, acheter 75% de ma viande directement des producteurs. J'ai déjà l'agneau. Je cherche maintenant tout le reste.

Et puis, continuer à raconter Aventures de la cuisine bleue plus souvent, ici, sur ce blogue.


Et toi Annie? Et vous?

Jean-Guy Rochette

Un héros obscur.
Le 31 décembre au soir, on se faisait une fondue et je la voulais avec des pommes de terre au four. Ouan, les patates au four, ça fait quelque chose à patienter pour l'appétit des enfants pendant que leurs viandes cuisent.

Alors je les place au four les patates, dresse la table, prépare les sauces, dispose les viandes dans des assiettes et juste avant d'inviter la smala à se mettre à table, je viens pour sortir mes pommes de terre et saint-sicroche que je me dis, j'ai oublié d'allumer le four!

Merde, c'est que je les veux vraiment ces patates. Alors replace les tubercules, reprogramme le four et attends.

Sauf que rien. Parce que bon sang, le four ne marche plus!

Catastrophe.

Mon chum me dit de ne pas m'inquiéter, qu'il va le réparer lorsqu'il aura cuvé son mousseux. Je sais pas pourquoi mais ça m'a encore plus foutu les boules.

Ce matin, il téléphone à son frère, électronicien en avionique. Discussion interminable à quatre pattes devant le four puis abdication. Ça l'air que les avions, c'est moins complexe en circuits électriques que les cuisinières, genre.

Va falloir appeler quelqu'un, soupire mon intellectuel de chum.

Ben oui toi, essaye de trouver un technicien GE dispo un 2 janvier. Putain d'année qui commence mal.

J'étais prête à sauter de mon balcon lorsque mon chum, se servant avec dextérité de mon nouveau iPad, hurle qu'il a trouvé quelqu'un.

Au point où j'en suis, on n'a rien à perdre.

L'homme finit par se pointer avec une camionnette bringuebalante. Il doit bien mesurer trois pieds et il est rond comme une boule de quille. Sérieux, je suis certaine que c'est un gnome. Il entre avec un coffre à outils plus grand qu'Albi qu'il déploie tel une serviette sur du sable doré. Le coffre qu'il déploie, pas Albi, qui s'est plutôt enfui à la vue du farfadet.

Mon chum a des yeux grands comme ça et moi je commence à me dire que ça ferait un chouette billet de blogue mais je dois aller couper le braker au sous-sol.

Le souffle court, Jean-Guy Rochette observe ma cuisinière. Derrières ses lunettes, ses yeux sont piquants et vifs. Ses doigts ronds et agiles dévissent un tas de vis à la fois et met rapidement la machine à nue. Cristie que mon four est sale, la honte. Heureusement, Jean-Guy Rochette est un professionnel et il restera coi à ce sujet.

Les grandes manoeuvrent n'empêcheront pas Blanchette de continuer à jouer avec sa petite ferme. Préserver les enfants des grands drames des adultes, voilà une de mes qualités de parenting.

Finalement, c'est l'élément. Jean-Guy Rochette en a des tas dans sa camionnette, je n'en ai jamais vu autant.

Mais
il n'a pas celui conçu spécialement pour mon modèle de cuisinière.
Sauf
qu'il PEUT patenter quelque chose qu'il nous dit.

Patente mon homme, patente. J'ai des fèves au lard à faire demain moi là.

Tout en s'activant, Jean-Guy Rochette s'en prend aux fabricants de cuisinières qui s'arrangent pour faire de l'obsolescence programmée. Bon, ce ne sont pas tout à fait ses mots, mais c'est bien ce qu'il voulait dire: créer des objets en planifiant d'avance leur date de désuétude. Ma cuisinière n'a pas 3 ans, pourquoi est-ce que l'élément lâcherait comme ça?

L'expression n'est pas nouvelle, elle apparaît aux États-Unis dans les années 1930. Elle prend aujourd'hui différentes formes. Jean-Guy Rochette déplore qu'avant, les fabricants utilisaient des pièces universelles, des pièces qui allaient sur n'importe quel modèle. Aujourd'hui chaque fabricant a ses spécifications ce qui fait que le consommateur devient otage du service du fabricant.

Avoir voulu la pièce exacte, il aurait fallu la commander puis attendre ou alors contacter et attendre un technicien GE. Je sais c'est écoeurant, l'obsolescence programmée est la fondation de la société de consommation.

Jean-Guy Rochette lui, est un artisan. Il connaît son métier et il sais patenter. Et il est dispo un 2 janvier. Ça en prend plus comme lui ou alors ils existent déjà et on ne leur rend pas assez justice

125$, four réparé.

Jean-Guy Rochette, résolument en lice pour la personnalité de l'année 2011.
Mais comme Julian Assange, il est beaucoup trop subversif aux yeux du système dominant pour espérer faire la une du Time.