Finalement, j'ai troqué ma nuisette pour le keffieh. Ça me va mieux.
La révolution du peuple tunisien m'a peut-être prise par surprise pendant que je mangeais ma tourtière, il est hors de question que je manque celle des Égyptiens.
Alors depuis hier que je suis branchée sur le live stream d'Al Jazeera English et que j'écoute la BBC World dans la cuisine (merci iPad).
En Égypte, 40% de la population vit avec 2$ par jour.
Dans les rues du Caire hier, on a vu des mères marcher avec leurs enfants. Mouvement populaire et spontané. "Assez!", crient les jeunes. Surprenant pour nous, occidentaux, habitués à voir cette région du monde dominée par des idéologies religieuses.
J'ai montré ça aux gars. Les gens dans la rue malgré le couvre feu. Les symboles d'un pouvoir qui plie tranquillement les genoux. La police qui recule devant un peuple qui se demande s'il doit fraterniser avec l'armée. Je leur ai montré le pillage. La chaîne humaine autour du musée du Caire. Les blessés. Les morts.
La liberté.
Ils ont aussi vu les gens qui s'organisent. Comme en Tunisie, des comités citoyens de vigilance qui assurent la sécurité des maisons et des quartiers.
Hier à table, on s'imaginait ça avec les enfants. On serait pas si mal avec mon chum qui arriverait à rallier tout le monde. Mme Germain serait très inquiète, mais Laurent, un médecin, saurait bien la rassurer. Les enfants continueraient de jouer avec Gabriel et ses soeurs. Et les petites filles d'en face. Les jeunes Alex et Hans se feraient peut-être blesser. Un de nos voisins a fait la guerre du Liban, il en aurait vu d'autres. Nos réunions stratégiques se dérouleraient chez Azrak, le pâtissier, qui s'assurerait que tout le monde puisse avoir un peu de pain. Je prendrais soin des miens mais je n'hésiterais pas à aller lancer une pierre ou deux.
Regardez les enfants, regardez ce qu'on est prêt à sacrifier pour la liberté.
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