jeudi 19 janvier 2012

Puck Mommy

AYOYE Madeleine! As-tu vu ÇA?
Cuisiner avec Canadien!

Une patente de profits pour un livre de recettes avec Ricardo pis les femmes des joueurs. Clairement, quelqu'un s'est inspiré de Vers la Coupe®. Tk...

Savais-tu ça toi, que la femme de Gionta s'appelle Harvest. Pis qu'elle Cuisine avec Canadien?



Moi ces jours-ci, je Cuisine avec Futur Canadien.
Souper de Futur Canadien au retour de sa Classique hivernale

Avec la saison de hockey, c'est rendu que faut toujours que je garde un repas au chaud pour celui qui est sur la glace cette journée là. Quand ce n'est pas les deux qui sont sur la glace la même journée, à des heures différentes... Pfffiouf, heureusement que j'ai deux fours.

Tu penses qu'elle lui prépare quoi, toi, Harvest à Brian? Tu sais, quand il revient d'une cuisante défaite de 3-0, mettons.

Sérieux, tu iras avec quoi? Tu le punirais avec du seitan ou tu tenterais de lui faire oublier sa journée de bureau avec un dry martini, une nuisette pis de l'entrecôte?

Comme femme de joueur, je serais très pour la nuisette je pense.

Futur Canadien de son côté, je crois que ça lui plait drôlement de manger seul avec sa mère tout à lui alors que les autres sont au lit. Cubes de tofu frits, nouilles japonnaises et vieux restant de bok choy? Pas de problème, l'assiette est vidée et on en redemande.
- Mange ton tofu mon homme si tu veux être dans Canadien!
*soupir*

Je t'avais déjà dit ça hein Madeleine que j'ai passé à ça d'être une femme de joueur? Han han. Si la carrière d'ailier gauche de mon chum n'avait pas été interrompue par des études en littérature au cégep St-Laurent, bin c'est moi qui serait avec Ricardo sur le front page de Cuisiner avec Canadien!

Quand j'y pense, notre vie aurait été différente quand même. On aurait commencé par habiter un quartier modeste, comme l'île-des-Soeurs, pis ensuite on se serait fait bâtir à Brossard, près du Dix-30...

Je me serais gardée occupée tsé. Bin, pour ne pas avoir à regarder tous les matchs et à me languir pendant les voyages à l'étranger de mon ailier gauche étoile. Je sais pas, j'aurais lancé ma ligne de cosmétique ou amassé de l'argent pour une cause vachement importante.

... Ah, c'est ben pour dire hein comme le chemin de ta vie peut bifurquer...

Je suis pas mal comme puck mommy, mais je te le dis => comme femme de joueur, j'aurais été formidable je trouve.

vendredi 13 janvier 2012

Quand la faim n'est plus


Il y a de ses événements qui vous coupent l'appétit : les grands deuils, les grandes maladies, les grands bonheurs. Et les échanges dans la LNH.

" Tu sais pas quoi, est venu me dire mon homme hier soir. Mike Cammalleri s'est fait échangé. Comme je vais annoncer ça à Chichou?"

" Pauvre petit coeur. Il va avoir de la peine, que j'ai répondu, mais il va s'en remettre."

"Moi, je pense qu'il va le prendre durement."

Parfois, je me demande ce que je ferais si je n'avais pas mon homme pour comprendre et élever mes petits hommes.

Mon Achille, grand amateur de hockey devant l'éternel, Mike, c'était son joueur. Faut dire qu'il avait si bien joué en 2010, l'année où Achille, 5 ans, avait déjà un an et demi de hockey sous les patins. Faut dire aussi que leurs tirs puissants étaient comparables, selon mon homme. Faut dire aussi qu'on lui disait toujours qu'ils se ressemblaient.




Mon homme est arrivé, solennel, à la table du déjeuner.

"J'ai quelque chose à vous dire les enfants, a-t-il commencé." Puis prudemment, il leur a annoncé. "Shnout!" s'est exclamé Victor. "Est-ce que je peux avoir un autre verre de lait?" s'est exclamé Rosanna. "Qui ça, papa?" s'est exclamé Léopold. Mais Achille, rien. Il n'a plus parlé.

Heureusement, qu'il avait déjà avalé son gruau, parce qu'il n'a plus rien avalé non plus. Pas sa tartine que son père lui a gentiment préparé en l'encourageant à manger encore un petit peu et qu'il a tassé d'un geste brusque de la main. Pas son deuxième verre de lait habituel. Plus rien.

"Je comprends ta peine, lui a dit son père. Moi, je l'aurais pas échangé Mike. Et puis, c'est le hockey surtout qu'on aime, non?" a-t-il ajouté en prenant tendrement dans ses bras son fils qui sanglotait.

" Tu vas en aimer d'autres joueurs!" aie-je dit maladroitement en ajoutant ses collations préférées dans sa boîte à lunch.

Anéanti qu'il était, on a dû le débarbouiller, l'habiller. Quand mon homme lui a mis sa tuque, il s'est remis à pleurer. J'avais quasiment envie de le garder à la maison. Après tout, les maux de l'âme sont de réels maux. Mais bon. C'était sans doute mieux de l'envoyer se changer les idées avec ses amis.

Alors on l'a laissé partir. On l'a regardé se traîner les pieds derrière son frère et sa soeur, en route vers l'école. Pis je me suis demandé si quand on pleure l'hiver, les larmes glacent sur nos joues.

Méchant Pierre Gauthier. Quand mon fils, à trente ans, ira démêler ses grands traumatismes dans un bureau de psy, je t'envoie la facture.