dimanche 28 février 2010

Les gaufres

On adore!
À notre époque ALE, on achetait des gaufres surgelées. Bio hors de prix, mais ça ne nous faisait pas un pli puisque nous étions des tourtereaux bien naïfs.

Avec deux enfants, je trouvais que ça commençait à faire cher du p'tit déj et je me voyais dire adieu à nos repas gaufres. C'est un peu après la naissance d'Albi que je me suis offert un gaufrier pour trois fois rien. L'appareil est devenu chez nous l'électro-ménager le plus utilisé - après la mini-balayeuse, mais ça, ça ne compte pas.

Depuis trois ans j'ai adopté plusieurs recettes de gaufres, mais aucune ne me donne plus de satisfaction que celle que j'ai découvert un peu avant Noël.

Les gaufres à la levure
La pâte demande à reposer toute la nuit,
mais une fois qu'on y goûte,
c'est une bien mince exigence.
Jamais je ne retournerais à mon ancienne recette.

Pour une famille de 6
3 t de farine
3 t de lait
un bon gros 1/3 de tasse de beurre, fondu
1 1/2 c. à soupe de sucre
1 c. à thé de vanille
3/4 c. à thé de levure
2 oeufs

Mettre les ingrédients secs dans un grand bol.
Mélanger le lait, le beurre et la vanille et incorporer à la farine.
Couvrir d'un linge et laisser reposer toute la nuit.

Le lendemain, séparer les jaunes d'oeufs des blancs.
Brouiller les jaunes et les ajouter à la pâte.
Mixer les blancs jusqu'à l'obtention de pics mous.
Incorporer délicatement à la pâte en pliant.

Faire cuire dans un gaufrier huilé.

Servir avec du sirop d'érable
des fruits
de la crème fouettée
du chocolat
...
!et profitez de la vie!
(Albi, à l'époque lointaine où il ne mangeait qu'une seule gaufre)

jeudi 25 février 2010

Maman, j'ai faim se lance en affaires...

Vous trouvez vos repas trop tranquilles? Vous vous demandez comment animer votre table?

Ne cherchez plus! Avec le Kit de conversation autour de la table Maman, j’ai faim ©, vous ne craindrez plus de mourir d’ennui.

Dans le kit spécialement élaboré pour les mamas de Maman, j’ai faim, vous trouverez une foule de sujets, de jeux et d’idées originales pour créer de l’ambiance et animer vos soupers.

Pour lancer votre soirée, allez-y avec une valeur sûre. Le sujet no 1 qui a été testé et éprouvé depuis des millénaires : Qu’est-ce qu’il y a pour souper maman?

Enfant : Qu’est-ce que t’as fait pour le souper?
Mama : Un ragoût de boulettes végétarien.
Enfant : * gulp * Et pour dessert?
Mama : Un gâteau triple chocolat avec coulis de fraise.
Enfant : Ah… Mmmmmm… Il est délicieux ton ragoût maman d’amour. Merci!

Le sujet no 1 a été épuisé, ne craignez rien. Passez au sujet no 2 : Comment s’est passé ta journée mon petit Lapin?

Papa : Et puis, mon trésor, comment s’est passé ta journée?
Enfant1 : Euh… Ben… Je sais pas… Ben… J’m’en souviens plus…
Mama : Et toi mon chaton?
Enfant2 : Ben, à la garderie, y’avait Téo. Y’avait Lianne. Y’avait Boubou. Y’avait Vivianne. Y’avait Madeleine. Pis y’avait Marijo.
Mama : Pis toi mon petit bébé d’amour?
Bébé : Boubou… ‘Ianne… ‘ Ijo…
Papa : Pis toi, mon grand?
Enfant3 : Ben, ce matin, je me suis levé. Pis là, j’ai pu constaté que j’avais bien dormi. Alors j’suis allé aux toilettes, comme tous les matins-là, pis là…
Papa : Peux-tu passer aux faits saillants?

Malgré tous ces sujets stimulants, votre souper manque d’un peu de piquant? Pas de problème, amorcez le jeu : Je fais dire des niaiseries à mon petit frère!

Enfants : Popol… Je mets le poulet sur leeeeee …?
Bébé : Cacaaaaaaa.
Enfants : Wouhahahahpfffwouhahah. Je mets le jus sur leeeee …?
Bébé : Pipiiiiiiii.
Enfants : Wouhahahapfffffffwouhahahahaha.

Vous craignez encore l’ennui que susciterait la paisible tranquillité? Passez à l’action sans tarder et lancez des consignes au hasard!

Mama et Papa : Victor, assis-toi comme il faut… Rosanna, t’as encore échappé ta fourchette? Achille, mange. Voyons, Victor, t’as un couteau messemble? Tu pourrais peut-être l’utiliser? Léopold, si tu lances encore de la bouffe, j’enlève ton assiette. Non, tu peux pas te lever tout de suite… J’m’en fous que tu aies envie de pi… Bon, ok, vas-y. Mais lave tes mains après pis reviens. Voyons, Rosanna, pourquoi t’as renversé ton verre? Popold… (yeux menaçant).

Procurez-vous sans tarder le Kit de conversation autour de la table Maman, j’ai faim ©. Un outil indispensable!

lundi 22 février 2010

À la rescousse!

Madeleine, on a besoin de nous.

J'échangeais avec cette chère Marypa quand elle m'a lancé:
J'aimerais ça savoir comment tu bâtis tes menus, je nage dans le noir total, donc ça niaise ben trop pis j'ai besoin de cet outil pour nous sortir du marasme alimentaire !
Est-ce que tu bâtis tes menus Madeleine?
Il existe bien sûr des outils sur la toile, mais j'ai longtemps pensé à la question de mp afin de lui trouver une réponse intelligente. En fait, ce n'est pas tout le temps que je planifie nos menus. Ce n'est pas non plus une tâche qui me prend énormément de temps. Pourtant, j'ai ma méthodologie complexe, mais complètement intégrée. Je veux dire que j'ai tout ça en tête.

Des petites cases que je remplis mentalement chaque semaine.

Si je planifie mes menus, je le fais par nécessité. Le travail qui fait en sorte que, surtout trois fois par semaine, on n'a pas de temps à perdre à faire les courses quotidiennes, ni même le loisir d'ouvrir le frigo et de contempler son intérieur en méditant sur ce qu'on pourrait bien manger ce soir. Quand je ne travaille pas par contre, on peut très bien vivre à l'européenne et faire nos courses au gré de notre appétit.

Comment décides-tu de ce que ce que vous mangez?

Chez nous, aie-je expliqué à Marypa, j'y vais par cases. De mémoire, je sais que j'ai trois ou quatre cases de repas végé, une case de congélo (lire: on pige dans les réserves), une case de fin de semaine (lire: on se paye la traite), trois cases de "trois fois par semaine" (lire: hyper simple), une case de poisson, une case kids friendly (lire: les gars suggèrent), une case brunch et ensuite, je jongle avec tout ça pour à peu près arrêter 7 soupers et notre brunch du dimanche.

Ah oui! autre critère, j'essaie d'avoir au moins deux repas qui font des restes pour mes lunchs et un dîner chaud pour mes écoliers.

Oui ça demande une certaine discipline mentale, mais en même temps, depuis la question de Marypa, je réalise que ça facilite ma vie. Ça n'a rien de routinier non plus. Les classiques reviennent oui, mais en même temps, la journée des courses, j'aime fouiller les livres et les sites à la recherche de recettes alléchantes. C'est peut-être moins spontané, surtout pour mon chum qui parfois me lance un:
m'semble que je mangerais ça ce soir...
auquel je dois répondre que
chéri, c'est que tu aurais dû me le dire jeudi...
ce qui lui coupe invariablement l'élan.

En revanche, c'est vachement économique.
Mais pour mp ce n'est pas un critère, elle bat tous les records de ce côté.

Au fond, en y pensant bien, c'est vrai que ça sort du marasme alimentaire de prendre le temps, une fois par semaine, de vraiment penser à ce qu'on va manger.

Des idées pour aider Marypa? Nos lectrices ont sûrement aussi leur avis là-dessus.
On se retrouve dans la section commentaires?

samedi 20 février 2010

Miss Étiquette

En janvier, dans une fête d'enfant, j'ai rencontré Marcela Barragan. Il faut dire que dans une fête, Marcela est difficile à manquer. Vêtue d'un jean, arborant un joli collier de perles et parfaitement maquillée, elle parlait à tout le monde avec aisance, une bonne humeur contagieuse et un charmant accent espagnol.

Marcela est une jolie femme d'origine colombienne. Dans son pays, elle a étudié en relations internationales et diplomatie. À Montréal, elle a décidé de fonder une compagnie de relations publiques et de gestion d'événements. Elle donne également des cours d'étiquette aux adultes... et aux enfants.

Toi, Annie, tes enfants, crois-tu qu'il saurait se comporter à peu près normalement dans un événement, disons, semi-officiel? Tsé, genre, la reine d'Angleterre débarque chez vous pour le souper, tu es confiante ou un vent de panique s'empare de toi?

Je dois admettre que par chez nous, le comportement à table est quelque peu problématique. Oublie leur apprendre à ne pas mettre leurs coudes sur la table, on en est encore à leur rappeler d'utiliser leurs fourchettes... On est vraiment loin, à des années lumière, de ceci:




Je crois que Marcela tient quelque chose. Le savoir-vivre, le respect de certaines convenances, simplement suivre un code social, ce sont des choses importantes. L'étiquette est une façon de montrer aux autres qu'on se préoccupe d'eux. Et puis, y a-t-il quelque chose de plus charmant qu'un jeune homme qui a des manières impeccables? Tu les vois, nos fils, tirer notre chaise à table? Tu crois que leurs pères finiraient par le faire aussi?

L'étiquette n'est pas pour autant synonyme de rigidité. Avoir de l'étiquette, c'est aussi mettre les autres à l'aise. C'est être comme Marcela: s'assoir par terre et jouer avec les enfants, avec son collier de perles; butiner d'une conversation à l'autre en ayant toujours le mot juste; faire sentir à tout un chacun qu'il importe, que sa présence est appréciée; en faire ni trop ni trop peu. Elle est comme ça Marcela. Que veux-tu. Marcela elle l'a.

Après la saison de hockey, quand les choses dans ma maison redeviendront un peu plus calme, j'ai bien envie d'inscrire mes plus vieux à une formation d'étiquette. Et puis, moi-même, d'ailleurs, j'aurais besoin de me faire rafraîchir la mémoire...

Ça t'intéresse, Annie?

vendredi 19 février 2010

Reçu dans ma boîte courriel

La ferme du Mont Marcil à St-Didace dans Lanaudière
Bonjour,
nous sommes une jeune famille qui produisons des légumes biologiques (sans certification). Nous offrons un service de livraison hebdomadaire à Montréal de la fin mai à la fin octobre. Certaines conditions s’appliquent.

Pour une réservation, une visite ou de plus amples renseignements contacter :
Jean Sébastien ou Fleure via lachapellejs@yahoo.fr

mercredi 17 février 2010

Élisabeth Badinter (Ajout)

Elle n'aimerait pas notre blogue.

Dans son plus récent livre, la philosophe féministe dénonce la "tyrannie de la maternité qui renvoie les femmes à la maison". Elle note également "la montée en puissance d'une idéologie naturaliste qui, par son exaltation de la maternité, tend à les renvoyer à leur seule fonction de mère nourricière".

Non, elle n'aimerait pas notre blogue. Nos recettes de pain maison. Nos entrées sur la nourriture bio. Nos réflexions sur le savoir-faire des ménagères. Que dirait-elle de nos photos en tablier? Et bon sang, si en plus elle savait qu'on publie un livre sur l'allaitement!

C'est clair, nous sommes les porte-paroles de ce puissant lobby de régression.

Heureusement, on a un travail rémunéré. Ça nous sauve du jugement dernier.

Es-tu féministe Madeleine?

Pour ma part, je croyais bien que oui. Jusqu'à hier.

Je croyais que d'avoir mes enfants au moment où je les ai voulu était un choix féministe.

Que de les avoir chez moi, comme je le voulais, était une position féministe.

Que de les allaiter selon mes termes était féministe.

Que de pouvoir organiser ma vie en fonction de tout ce qui me tient à coeur était un leg féministe.

Je croyais que de définir ma maternité selon mes valeurs était une façon d'être féministe.

Je n'ai pas lu le livre de Badinter, mais hier en fouillant les articles, les blogues et les commentaires sur le sujet, j'en suis sortie confuse.

J'allaite comme une guenon.

Mes bébés sont une manifestation de la domination masculine.

Mes accouchements sont un refus du progrès.

Mes couches lavables sont un acte terroriste.

Ma cuisine maison est une régression.

Ma maternité est une défaite.

Mes choix sont des aliénations.


Te sens-tu aliénée Madeleine?

On me dit que je ne suis plus féministe et me voilà un peu mêlée.


Alors je vais arrêter de faire mon pain.

Je vais sevrer ma fille.

Je ne vais plus m'inspirer de mes grand-mères.

Je ne chercherai plus à me voir aussi à travers les yeux de mes enfants.

Je ne les appellerai plus mes enfants.

Je ne me ferai plus appeler maman.

Je vais arrêter de bloguer.

Je vais retirer mon nom de notre livre.

Je vais me débarrasser de mon tablier (désolée Madeleine).

Ainsi, je serai

L

I

B

R

E m a n c i p é e .



Madeleine dit:

Ce discours féministe me rend folle. C'est le même discours qui proclame que les congés de maternité qui ont été mis en place par plusieurs pays sont une conspiration pour écarter les femmes du marché du travail. Ce même discours qui nie la maternité comme manière valable de vivre sa vie de femme. L'instinct maternel n'existe pas. La femme ne serait qu'une construction sociale. Badinter est la fidèle héritière de Beauvoir.

D'aussi loin que je me souvienne, je suis féministe.

Depuis l'adolescence, je ressens un malaise profond face à ce refus de la maternité de certaines féministes. Déjà, je vivais au fond de moi les contradictions alors que s'entrechoquaient mes désirs les plus vifs: être mère (oh oui mère de plusieurs, plusieurs enfants) et m'épanouir professionnellement. J'ai lu Badinter et Beauvoir sur les bancs d'université. Heureusement, j'ai aussi lu Greer et Houston. Heureusement, mon besoin d'être mère était plus fort que tout. Heureusement, j'ai aussi su que j'avais le droit d'avoir des aspirations professionnelles.

Heureusement, je suis née à une époque ou tout est possible.

Ce qui me choque le plus dans ce premier discours féministe est le quasi culte qu'il voue à l'émancipation professionnelle. N'est-ce pas là aussi une aliénation? Un besoin de recevoir l'approbation du monde masculin? Un besoin presque maladif de reconnaissance?

Et ce qui me choque encore plus est ce besoin de certaines féministes de dire aux femmes ce qu'elles doivent faire de leur propre vie: n'est pas là une forme de paternalisme? Ont-elles si peu confiance en l'intelligence de ces femmes qui font d'autres choix que les leurs?

Bien sûr, la maternité vécue comme unique épanouissement a ses écueils. Il faut aussi le dire. Mais pourquoi faut-il toujours qu'on le dise sans nuances?

Et si l'équilibre était plutôt à privilégier?

Je l'ai trouvé, mon équilibre, grâce à l'amour et l'énergie que je mets dans tout ce que je fais: dans mon travail, dans ma cuisine, dans la vie de mes enfants, dans ma chambre à coucher (oh!). L'amour génère l'amour. La vie génère la vie.

Annie, elle est là, la liberté... et elle s'habille très bien d'un joli tablier.

lundi 15 février 2010

Le feu

Nous l'avons échappé belle en fin de semaine.
Si j'arrive à écrire, c'est que c'est un miracle.

Samedi matin, alors que tout le monde était occupé à autre chose, seul dans la cuisine mon fils de trois ans a pris le petit escabeau de bois jaune construit par son père, l'a placé devant le frigo, a grimpé jusqu'au congé, a ouvert la porte, a pris les framboises congelées, est redescendu, s'est trouvé une soucoupe, a mis les framboises congelées dans la soucoupe puis les a mis au micro-ondes.

Quatorze (14) minutes qu'il les a mis au micro-ondes les framboises.
Quand ça a flambé, il a quand même eu peur, nous ont ensuite dit ses frères. Après que nous les ayons presque torturés pour qu'ils parlent! Parce que quand l'un d'entre eux gaffe, c'est l'omerta. Ils se protègent, bien sûr. Regardent par-terre, se regardent l'un l'autre, pincent les lèvres. Sauf qu'un feu, ça méritait quand même qu'on sache un peu ce qui s'était passé. D'où la presque torture pour prendre connaissance du fil des événements.

Toute la journée ensuite, mon fils de trois ans m'a parlé du feu dans le micro-ondes. Et toute la journée ensuite, ils ont joué aux pompiers.
On a bien voulu mais on n'a pas pu chicaner Albert d'avoir mis le feu à six petites framboises congelées dans le micro-ondes.

Peut-être qu'on devrait retenir de cette histoire le seul fait qu'un enfant de trois ans ait mis le feu dans un micro-ondes. Moi, je n'y arrive pas. Ce que je ne peux m'enlever de l'esprit, c'est qu'un petit garçon a eu tellement envie de framboises qu'il s'est servi lui-même et les a, lui même, fait réchauffer dans le micro-ondes.

Au fond, je retiens que mon petit garçon de trois ans grandit. Et que ça m'attendrit comme c'est pas permis.

vendredi 12 février 2010

Merci Madeleine!

Je n'ai pas de soeur,
mais j'ai Madeleine. Dans mon coeur c'est tout comme.

Parce que quelqu'une
qui vous offre
comme cadeau d'anniversaire
un magnifique tablier
c'est nécessairement
beaucoup plus
qu'une amie,
non?

mercredi 10 février 2010

La petite bière du vendredi

Le vendredi, la plupart du temps, vers 17h, après ma journée de travail, je rencontre mes amies de parc.

Mes amies de parc, ce sont les filles avec qui j'ai passé le plus gros de mon temps pendant mon dernier congé de maternité. Ce sont mes girls, celles que j'appelle à la dernière minute pour dire: "J'vais patiner à 10h avec les enfants? Toi, tu fais quoi?"

L'avantage avec mes amies de parc, c'est qu'elles vivent dans le quartier et qu'elle ont le même rythme de vie que moi, au quart d'heure près. Mais ce n'est pas leur seule qualité: elles sont drôles à mourir de rire, intelligentes, empathiques, généreuses. Et elles sont de foutues bonnes mères. Je ne pourrais pas me passer d'elles.

Le vendredi, donc, on finit la semaine en prenant une petite bière ensemble. Pas "ensemble dans un bar tranquille" non "ensemble avec tous nos enfants chez l'une ou chez l'autre". Et quand je dis "tous nos enfants" ça veut dire 14 enfants, âgés de 20 mois à 9 ans.

À nous seules, on explique le baby bump que vit le Québec.

Quand je dis aux gens que je prends un verre avec mes amies et nos 14 enfants, ça surprend toujours. "Quatorze?" Et oui. Étonnamment, ça se gère plutôt bien. Les mêmes règles pour tout le monde. On n'est pas vraiment quatre mères avec leurs enfants respectifs: on est quatre mères de quatorze enfants. Ils constituent un petit groupe, une deuxième famille avec sa propre logique, sa propre dynamique.

Pendant que les mères se débouchent une bière à l'étage, les enfants jouent dans le sous-sol ou encore ils écoutent des films. On ne sait pas vraiment en fait. En tout cas, ils sont occupés.

Habituellement, comme notre rencontre a lieu à peu près à l'heure du souper, on les fait manger. Le plus souvent, un macaroni au fromage ou de la pizza maison. Quand le repas est prêt, on les appelle. Si on est vraiment d'attaque, on les appelle tous en même temps. Y'a alors des enfants qui mangent assis à deux sur une chaise, d'autres debout et certains assis par terre. Aussitôt fini, ils repartent dans leur sous-sol, repus et heureux.

Et puis nous, les quatre, on continue notre petite bière, on mange des chips. On se raconte notre semaine. Et, immanquablement, on finit par rire comme des collégiennes.

Parfois, surtout si des hommes s'en mêlent, la petite bière du vendredi se transforme en gin/tonic du vendredi, ou en petite bière et shots de tequilla du vendredi, ou encore en trois bouteilles de vin du vendredi. Quand ça arrive, les trois qui quittent la maison de l'autre vers 20h00 avec leur trâlée d'enfants (à pied bien sûr) finissent par se dire des "maudit qu'on s'aime" sur la rue comme des adolescentes qui ne savent pas gérer leur alcool.

Qu'importe. C'est la fête. Parfois, c'est ce qui me donne le courage de traverser une semaine particulièrement chargée. De rencontrer mes chums de fille, de passer une soirée ensemble, de voir leurs enfants, de les voir s'occuper des miens, c'est véritablement précieux.

***************

Vendredi dernier, mon fils Achille n'a pas voulu m'accompagner à ma soirée hebdomadaire. Après la garderie, il a préféré entrer à la maison avec son père. Quand je suis arrivée chez moi avec les trois autres, en ouvrant la porte, je suis tombée sur cette scène:




Mon homme et son garçon mangeaient un bon steak frites, à la table du salon, devant des épisodes de superman.



"Cet enfant-là a besoin de manger de la viande" m'a dit mon homme. "Y'en a mangé autant que moi."

Comme tu veux, mon chéri. Fuck le végétarisme. Du steak tous les soirs pour te voir dans un tablier.

mardi 9 février 2010

Feed me Bubbe

Voici Bubbe.


Bubbe (dire "Bobi"), veut dire grand-mère en yiddish. Cette Bubbe a plus de 80 ans. Elle a aussi un petit fils de 20 ans, super techno-digital-branché.

Un jour son père lui a dit:
- La cuisine de Bubbe est la meilleure. Pourquoi ne la partagerais-tu pas avec le monde entier?

Ainsi naquit Feed me Bubbe, une web télé créée par le petit-fils où l'on voit la grand-mère partager ses recettes de toujours. Dès le premier épisode, des courriels du Japon, de l'Europe, de partout en Amérique. La cuisine de Bubbe, c'est toute leur enfance. Tous ces plats perdus, ces saveurs retrouvées. Ils en redemandent.

Quand je pense à l'histoire de Bubbe, j'explose de joie, mais je dissimule aussi ma tristesse. Pourquoi ces recettes se perdent? Quand est-ce qu'on a arrêté de trouver important de les transmettre? Ma mère, sa mère avant elle et toutes les autres en amont, je veux dire, elles ont aussi eu à nourrir leur famille?
Comment?
Avec quoi?
Ça venait d'où?
Pour elles, ça avait
un sens?
Et moi, je me situe où?
Je suis la rupture
d'un patrimoine culinaire
ou
son
réceptacle?

Si l'ère digitale avait battue son plein à mes 20 ans, j'aurais filmé Eugénie et Élisabeth dans leur cuisine. On aurait eu un épisode sur la soupe aux légumes. Un autre sur le gâteau au café, la tarte à la farlouche et le sucre à la crème. Pis sûrement un sur la sauce à spag. Et les mini-tourtières!

Mes Bubbe auraient été les plus belles et les cuisines du monde entier plus riches. En commençant par la mienne. Parce que cristie, je ne sais même pas faire leur sucre à la crème...

*soupir*

Madeleine, on fera de très chouettes Bubbe dans 50 ans.

dimanche 7 février 2010

L'éléphant et la protéine

Regardez bien cet animal.
Avec ses 4 mètres et ses 7,7 tonnes, l'éléphant d'Afrique est le plus gros mammifère terrestre. Il croit avec une diète uniquement végétarienne en dévorant en effet jusqu'à 200 kg de plantes par jour.

Cet éléphant ne vous semble pas dubitatif? Ouais. C'est parce que lorsque le photographe l'a croqué, il était en train de se demander:
- Avec ce que j'ai mangé aujourd'hui, aie-je une protéine complète?
Non. Bien sûr que ce n'est pas ce à quoi il pense. Plus futé que nous, le pachyderme sait bien que cette histoire de protéine complète est en fait un mythe qui, bien que n'ayant aucune base scientifique, perdure.

Depuis que nous en sommes à quatre repas végétariens par semaine, cette question de protéine complète commençait à me tarabuster. Vingt ans de métier ne sont pas sans laisser de traces, il fallait que je remonte aux sources.

Dans son livre La Grande cuisine végétarienne, Vicky Chelf Hudon nous informe de la complémentarité des protéines.
Tous les aliments classés dans le groupe viande et produits laitiers constituent une source de protéines complètes, c'est-à-dire qu'ils contiennent les huit acides aminés essentiels. Les aliments des autres groupes contiennent des protéines incomplètes, donc déficientes en ce qui regarde certains acides aminés. Pour obtenir des protéines complètes, on doit donc combiner dans le même repas des aliments appartenant à deux groupes différents.
Ce principe de la complémentarité des protéines est d'abord exposé par Frances Moore Lappé, dans un bestseller publié en 1971, Diet for a Small Planet. Or, Frances Moore Lappé n'était ni nutritionniste, ni médecin. Ses observations se basaient plutôt sur des recherches du XIXe siècle. Malgré tout, le National Research Council et l'American Dietetic Association endossent son point de vue en affirmant à leur tour que les protéines végétales seraient inférieurs et auraient besoin d'être combinées.

L'American Dietetic Association entreprend des recherches et fini par rapidement abandonner la prise de position initiale.
Vernon Young and Peter Pellet published their paper that became the definitive contemporary guide to protein metabolism in humans. And it also confirmed that complementing proteins at meals was totally unecessary.
- Susan Havala Hobbs, Ph.D, R.D, American Dietetic Association
De son côté, en 1981, dans une réédition de son livre, Moore Lappé admet son erreur avec grâce en écrivant:
En voulant défaire un mythe (celui de l'impossibilité d'éliminer la faim dans le monde), j'en ai créé un autre - celui de la complémentarité des protéines.
Plusieurs autres suivent la voie:
It was once thought that various plant foods had to be eaten together to get their full protein value, otherwise known as protein combining or protein complementing. Intentional combining is not necessary to obtain all of the essential amino acids.

Malgré tout, près de 30 ans plus tard, le mythe tient bon!

  • L'American Heart Association continue d'avancer que les protéines végétales sont incomplètes (ou moment où la consommation de viande est liée à une augmentation des maladies coronariennes);
  • Le prestigieux Harvard School of Public Health affirme que les fruits et légumes sont plus propices à contenir des protéines incomplètes;
Certains mythes ont la vie dure, très dure. Même si le chercheur sur lequel l'American Heart Association s'appuie pour défendre sa position affirme:
Contrary to general opinion, the distinction between dietary protein sources in terms of the nutritional superiority of animal over plant proteins is much more difficult to demonstrate and less relevant in human nutrition.
- Millward DJ
Rien n'y fait, l'Association persiste et signe: les protéines végétales sont incomplètes.

Là bas dans la savane, l'éléphant n'en a rien à foutre de ces débats d'experts. Il sait bien lui qu'il atteint ses 7 tonnes et demi seulement en se nourrissant jour après jour des mêmes plantes. D'ailleurs, si vous le croisez, il pourrait fort bien vous citer ce qu'il a lu dans Veganomicon.
Next time people ask you the million-dollar question, "But where do you get your protein?" ask them wich essential amino acid they are the most concerned about.
Comme on dit, ça ne trompe pas.

vendredi 5 février 2010

Très cher Antoine-Augustin


Hé! Parmentier
Dites-moi
D'ici à ce que je passe de vie à trépas
Combien de maudites patates j'éplucherai?

La pensée qui me traverse
Quand je pose le geste
C'est que, aïe! peler sans fin
Tel sera mon destin.

Vous le saviez n'est-ce pas?
Je l'entends votre rire gras
Que pour le soldat et la ménagère
Ouf! ce serait un véritable calvaire?

Patates par ci, patates par là
Oh, les chéris, ils aiment tellement ça
Alors vous murmurez: "Enweye épluche!"
"Encore et encore ma nunuche"

Ah! Ce n'est pas parce que je suis mère
Que ça m'empêchera d'être vulgaire
Ainsi lorsque je vois ce tubercule
Sachez monsieur que je vous encule.

mercredi 3 février 2010

Mode survie

Est-ce que parfois tu fais semblant que tu n'as pas à faire l'épicerie?

Dans ton frigo, il n'y a presque plus de fruits, presque plus de légumes, surtout pas de fromage, et certaines denrées essentielles commencent à manquer et pourtant, tu t'obstines à ne pas faire l'épicerie. Ça t'arrive?

C'est mon cas depuis... le mois de décembre.

Rassures-toi, je n'affame personne. Je vais bien de temps en temps À l'épicerie, mais je ne FAIS PAS l'épicerie. À l'occasion, j'achète des fruits et des légumes frais. Quand certaines denrées essentielles s'épuisent (des oeufs, de l'huile, du sucre) je note sur un carnet et j'attends d'avoir une petite liste, puis j'y vais. Mais sinon, c'est le statut quo.

J'attends. J'hiberne. Je décongèle.

Parfois, on me demande des comptes. "Y'a rien à manger, maman!" et je me montre évasive "Oui, je sais. Il faut que je fasse l'épicerie bientôt." Pour éviter les vives protestations, je fais diversion: je cuisine des gâteaux blancs, des biscuits à rien, je sors des compotes de pommes du congélo. Sinon, je vis d'inventivité, de répétitions, de simplicité. Et puis, je vide. N'aie-je pas fait des réserves cet automne justement pour pouvoir paresser cet hiver?

Ce n'est pas que je n'ai pas envie de cuisiner, au contraire, je ne veux simplement pas me rendre à l'épicerie: les produits sont moches, trop chers, viennent de trop loin. Je n'y suis pas attachée. Ça ne me dit rien.

J'aimerais beaucoup que ma famille se satisfasse de rien. "Qu'est-ce qu'il y a pour souper m'man?" "Des graines de tournesol, et des amandes, de la compote de pommes, et des patates." Je ne sais trop pourquoi, ils protestent.

Malgré tout, je continue de procrastiner. Encore du temps, un peu de temps, je vais bien finir par me ressaisir.

Il le faut d'ailleurs. Dans le congelo, plus de viande. Si, dimanche, je ne sers pas à mon homme sa seule et unique (et insuffisante) ration hebdomadaire de viande rouge, j'ai bien peur qu'il se trouve une autre famille. Et puis, je veux pas. Je préfère qu'il reste. Je le trouve plutôt chouette.

**********

Évidemment, mon mode de survie n'a rien à voir avec le leur.

L'aide alimentaire vient de débuter à Haïti. On donne les aliments aux femmes en priorité. Parce qu'elles sont plus calmes, dit-on dans l'article. Peut-être aussi parce qu'on est plus certain que la nourriture qu'elles iront chercher ira à leurs enfants. En donnant à une mère, ne nourrit-on pas une famille? Et en nourrissant des familles, ne nourrit-on pas une communauté?

C'est comme ça que, petit à petit, se rebâtit un pays.

mardi 2 février 2010

Plogue de blogues

Madeleine et moi sommes relativement nouvelles dans la blogosphère.

Au départ, on regarde l'eau en ne sachant trop si on va plonger. On s'en parle, on a des idées, on hésite. Quel bout on trempe en premier? Et si c'est trop froid, ou trop chaud?

Puis tant pis et on essaie. L'orteil qui fait des cercles dans l'eau. Puis les chevilles. Et l'eau nous semble bonne et déjà nous y voilà jusqu'à la taille.

Depuis que les (feu, snif) Deux soeurs nous ont plogué, on réalise que ma foi, on y est maintenant. Déjà plus confortables dans l'eau. Et on s'aperçoit qu'il y a toutes ces nageuses, certaines très habiles et depuis longtemps dans le couloir "rapide".

Quel est notre apport? Qu'est-ce qu'on doit dire? Pourquoi on le fait? Comment on le fait?

Au fil des entrées, on trouve un ton. La couleur qui est la nôtre sort de mieux en mieux. On aime ça finalement! Et de vraies personnes lisent. Reçoivent et s'y plaisent aussi. Et nous invitent chez elles. Et nous font même une fleur en nous trouvant une petite place dans leur blogroll.

À notre tour de vous amenez voir la visite! Trois blogues aux valeurs soeurs.

Arrêtons-nous d'abord chez Manon. Déjà, le titre de son blogue résonne fort, fort: Savoir faire à conserver. On aime. Ensuite, ça fait du bien de voir quelqu'une de plus hallucinante que nous dans la voie de l'autarcie culinaire. Allez juste faire un tour sur les réserves qu'elle s'est fait pour le mois de janvier.
Manon, j'ai faim!

Daiva aime les livres et la bouffe presque végé. Déjà tout pour nous plaire! Un sous-titre irrésistible: Attention: ce blogue ne contient que 61% de contenu végétarien, qui fait qu'aussitôt on est fan. Ben oui quoi, pourquoi est-ce que le tofu ne pourrait pas se marier au rôti de boeuf?
Presque végé nous aussi, alors si on marchait ensemble sur la même route?

M comme Maman, ça nous ressemble. Elle en a trois et elle en profite. Depuis le temps qu'on se dit que le savoir vivre des mères à la maison devrait être chéri et partagé. Ben, c'est ce que M fait avec classe avec mille et une couleurs.
Le rendez-vous des familles joyeuses!

L'eau est bonne finalement. On se dit qu'on est prêtes pour le speedo super seyant et les goggles bien ajustées.

Le cass' de bain par exemple nuirait à notre image. Alors on va laisser faire.