jeudi 30 décembre 2010

Cuvée 2010

C'est le temps de l'année
où on peut jeter un oeil dans le rétroviseur.
Pour finir l'année, un toast à ce qui nous a touché, fait rire ou pleurer. Une occasion de relire ou de découvrir.

La vie touchante des mamas
Ouais, ouais. Juste ça. Une petite sauce à spagh de rien du tout.
Cette phrase, j'avoue que parfois, elle me tue.
Parfois, après souper, mon homme nous emmène tous jouer au baseball au parc derrière la maison.
Dimanche, il pleuvait. C'était gris. C'était frais.
Éloi! Tape là-dedans.

Les mamas réfléchissent
C'était samedi soir. J'apprêtais une vraie belle pièce de saumon, Albi grimpé à mes côtés qui touchait la chair crue de temps à autre avec son petit index. Puis, très sérieux "Pourquoi ils ont tué le poisson?"
Elle n'aimerait pas notre blogue. Au contraire même.
J’ai pris connaissance de la lettre que vous avez glissée dans le cartable de mon aîné.
"Maman j'ai faim", pour nous au fond, ça ne voudra jamais rien dire tu vois.
Avoir des enfants ne rend pas plus heureux, au contraire même.

Les mamas délirent
Hé, Parmentier! Dites-moi...
Ça y est, Annie. On connaît nos adversaires. Il faut passer à l'attaque pour aider nos Glorieux. On ne peut pas se laisser faire.
Mon fils Achille, quatre ans, est obsédé par le Canada. C’est une simple question de hockey.
C'était la fête d'Ulysse et un petit ami est arrivé avec un poisson.


jeudi 23 décembre 2010

Noël

Je te jure que
ça sentait bon dans la maison!


La langue me brûle, mais je ne peux pas te dire ce que je faisais. Nope rien. Et tu ne devineras pas de toute façon! Mais c'est clair que je vais venir le raconter ici plus tard. En tout cas, la seule chose que je vais te demander c'est...


AS-TU ÉTÉ SAGE CETTE ANNÉE MADELEINE?



Bon ben, si j'arrive à tout faire d'ici la prochaine heure, on devrait partir d'ici. Pour là-bas. Manger de la tourtière tsé :)


On se revoit de l'autre côté? Autour de l'agneau de St-Ambroise?


Joyeux Noël!
***********
Madeleine ajoute:
Oui, à l'année prochaine Annie!
Je quitte moi aussi pour quelques jours de vacances avec la famille.
Des vacances bien méritées.
Je ferai le plein:
de bouffe
d'amour
de famille
d'air frais
de rire
de bécots de mon Léopold
de mon Achille
de ma Rosanna
et peut-être aussi de mon Victor
De retour l'année prochaine avec encore plus d'inspiration pour le blogue.
Un joyeux temps des fêtes à tous nos lecteurs!

mardi 21 décembre 2010

La tourtière

Comment tu fais?
N'est-ce pas une question que tu entends souvent Madeleine?

Comment tu fais pour avoir 4 enfants?
Comment tu fais pour arriver à faire ton pain?
Comment tu fais pour travailler à temps plein?
Comment tu fais pour réussir à t'entraîner?

Comment tu fais pour en plus faire de la tourtière à Noël?
YYYYY

Pour la première fois sur nos ondes,
voici enfin révélé le secret de...

Voici comment je fais pour
en plus
faire de la tourtière
- en 5 étapes faciles!

1ere étape
Le vendredi avant-midi, achetez 2kg de viande à tourtière au marché avec l'intention de faire de belles tourtières pour Noël.

2e étape
Le samedi, travaillez. Ensuite, faites luncher les enfants. Dormez un peu, allez jogger, préparez votre fils pour son match de hockey auquel il ira avec son père pendant que vous ferez le souper. Vers 19h00, soupez en famille. En vous endormant, dites-vous que vous aurez tout le temps voulu demain de faire cuire la viande à tourtière.

3e étape
Le dimanche, travaillez. Revenez à temps pour le brunch pendant que votre père est au hockey avec votre fils. Après le bruch, laissez un de vos fils chez son ami et l'autre chez ses grand-parents pour son 2e match de hockey de la journée. Quittez ensuite avec votre homme et vos deux petits pour St-Ambroise-de-Kildare chercher votre
agneau. Revenez en ville chercher votre fils chez son ami puis allez souper chez vos parents afin de récupérer votre joueur de hockey qui vient d'en gagner 2 de suite (Go Braves go!). Revenez tard et subitement, souvenez-vous de votre 2kg de viande qui repose au frigo. Couchez les enfants et revenez faire cuire votre viande avec les épices de circonstance + quelques légumes râpées pour plus de smootchetée lors de la bouchée. Réservez la viande dans un immense plat au frigo. Couchez-vous en vous demandant à quel mausus de moment vous arrivez à faire votre maudite pâte à tarte avant le départ pour la campagne jeudi!

4e étape
Le lundi, levez-vous. Préparez les enfants pour l'école et allez les mener. Revenez déjeuner avec les petits, puis allez les reconduire à la garderie. Faites votre magasinage des fêtes puis filez au bureau. Travaillez. Revenez à la maison. Vers 21h, enfilez votre tablier et sortez votre bac de farine. Si votre chum vous demande voulez ben me dire ce que vous faites là avec votre farine?!? souriez et dites simplement: la pâte à tarte pour les tourtières de Noël, chéri. Rapellez-vous pourquoi vous l'aimez alors qu'il vous sert un gin tonic et reste à vos côtés à vous observer. Faites votre pâte, divisez là en deux grosses boules et placez au frais. Allez vous coucher en vous demandant à quel cristi de moment exactement vous ferez bien cuire les tourtières...

5e étape
Le mardi, levez-vous. Préparez les enfants pour l'école tout en roulant votre pâte à tarte. Avant qu'ils ne se brossent les dents, foncez vos plats à tarte puis garnissez-les de viande cuite. Commencez à vous dire que ça pourrait faire un chouette billet de blogue. Programmez votre four et allez mener les grands à l'école. Revenez déjeuner avec les petits et avant de siroter votre première gorgée de café, ouvrez la porte du four, puis célébrez. Vous le valez bien!


Tu trouves ma vie folle Madeleine? Bah, t'as peut-être raison. Un peu. Mais c'est comme ça que je l'aime et c'est celle que j'ai choisie.

Et puis le soir du 26 décembre, au creux d'une forêt, une famille de 6 sera réunie autour d'une table dans une vieille maison de briques à manger de la tourtière de Noël.

C'est comme ça que je fais et je ne ferais pas autrement.

dimanche 19 décembre 2010

Le pouding du non chômeur

Tout bon Québécois connaît le pouding chômeur.
Traditionnellement, la recette se fait avec de la cassonade et un peu de sirop.

Pas la mienne.
Oui madame.
Tout un carton de crème 35% et toute une boîte de sirop.

En tout cas. On n'a plus les chômeurs qu'on avait, crieront les puristes.

Quoiqu'il en soit, pour un dessert festif, facile à faire et prêt en un tour de main, faut miser sur celui-là. Parfait pour les grandes tablées puisqu'un petit morceau rempli son homme, sa femme et leurs enfants.

Depuis des années, je prends ma recette chez chez Di Stasio. C'est tellement miam et je mets au défi quiconque de ne pas goûter au mélange crème et sirop en le préparant.
Pouding de la classe moyenne élevée
Environ 8 à 10 portions

18 oz de sirop d’érable
18 oz de crème à 35 % de m.g.
1/2 tasse de beurre à la température ambiante
1 tasse de sucre
2 oeufs
2 tasses de farine
2 c. à thé de poudre à pâte
1 pincée de sel
1/2 tasse de lait


Préchauffer le four à 200 °C (400 °F).
Dans une grande casserole à fond épais,
porter à ébullition le sirop d’érable et la crème
en surveillant pour éviter tout débordement.
Laisser bouillir de 3 à 4 minutes puis retirer du feu.

À l’aide d’une mixette,
battre le beurre et le sucre.
Ajouter les oeufs
et battre environ 2 minutes.
Mélanger la farine,
la poudre à pâte et le sel.
Incorporer les ingrédients secs à la préparation aux oeufs
en alternant avec le lait.

Verser la préparation
dans un moule rectangle de 32 X 23 cm ( 13 X 9 po).
Couvrir de la préparation de sirop d’érable
et cuire au four pendant 30 minutes.

(conseil: placer le plat sur une plaque à biscuit
pour éviter les débordements
le four est déjà assez sale comme ça)

mercredi 15 décembre 2010

Le comptoir

Dis-moi,
qu'est-ce qu'on trouve
sur ton comptoir de cuisine?


Chez nous, le plus souvent,
on y trouve une petite fille.


Petite, je l'avais dans les bras,
même en cuisinant.
Devenue trop lourde,
je la posais là
pour souffler un peu.


Depuis, toujours la même histoire
"Maman, veux m'asseoir ici!"
Alors, les poignées de tiroirs
elle se sert comme d'une échelle
et pendant que je cuisine
la voilà sur le comptoir
à faire ses choses de petite fille

Toujours.
Même quand elle est malade

et qu'elle veut faire un petit dodo

Mademoiselle accorde aussi des audiences.
De temps à autre ses frères
elle invite près d'elle
pour la distraire un peu.


Des heures elle peut y rester.
Bien sage à me regarder.

Je suis peut-être la reine du foyer
mais le comptoir est son royaume.

dimanche 12 décembre 2010

Gâteau aux fruits

Déjà Noël.
Chez nous, les mêmes recettes qui reviennent chaque année.

Je pensais à ça Madeleine, nos vies semblent bien loin de celles de nos grand-mères. Nous sommes dans l'abondance alimentaire, dans le royaume du tout préparé, dans l'accessibilité ultime. Nos horaires sont chargées par bien d'autres choses que l'intendance d'un foyer ou la survie alimentaire.

À mon épicerie par exemple, je pense qu'on trouve cinq marques différentes de gâteaux aux fruits. Chaque rayon est occupé par différents plats et préparations de Noël.

Pourquoi alors est-ce que je ressens quand même, dans le tourbillon de ma vie, ce besoin de cuisiner ces recettes pour la fête?

Est-ce à dire que même si la nécessité n'est plus, persiste l'importance du geste? Du savoir-faire? D'une transmission qui s'est faite envers et contre tous?

Le fait-maison a encore un sens pour bien des familles. Un sens qui marque le temps qui file, qui fait que l'on se retrouve une fois par année autour de ces ingrédients là à cuisiner pour les nôtres.
C'est comme ça que vendredi, après du temps supp. pour un reportage à venir, j'ai mélangé mes fruits pour mon gâteau. Que hier, en revenant du boulot et avant d'envoyer ma fille à la sieste, j'ai ajouté aux fruits, farine et oeufs et que j'ai enfourné.

Mes gâteaux aux fruits sont prêts.
Rangés et emballés pour dans deux semaines.

Ça fait maintenant 3 ans que je prends ma recette du côté de chez Katia. Je la transcris ici, mais t'iras faire un tour chez elle; un blogue hallucinant!

Gâteau aux fruits de Noël
8 petits gâteaux ou 2 gros gâteaux

2 lbs (900g) de fruits confits
(des vrais fruits, pas un vulgaire mélange de rutabagas!)
2/3 tasse de raisins secs Thompson
2/3 tasse de raisins secs dorés
2/3 tasse de canneberges séchées
1 tasse de noix de coco râpée non sucrée
1 tasses de dattes dénoyautées, séchées
2 tasses de noix mélangées non salées
(grenoble, brésil, pacanes et cajous)
3 c. soupe de jus d'orange
3 c. soupe de Grand Marnier
1 tasse de confiture aux fraises
1/4 tasse de farine

Hacher les fruits confits, les dattes et les noix.

Dans un grand bol, mélanger le jus d'orange,
le Grand Marnier
et la confiture à l'aide d'un fouet.
Verser sur le mélange de fruits et bien mélanger.
Couvrir et laisser repose toute une nuit.

Saupoudrer la farine sur les fruits et bien mélanger.
Réserver.

2 1/2 tasses de farine
1/4 c. thé de bicarbonate de soude
1 c. thé de cannelle moulue
1 c. thé de piment de la Jamaïque moulu
1/4 c. thé de macis moulu
1/4 c. thé de muscade moulue
2/3 tasse de beurre mou
2/3 tasse de cassonade
5 oeufs
1/3 tasse de mélasse

Grand Marnier en quantité suffisante si on décide d'arroser d'alcool
(je ne le fais pas avec les enfants)

Graisser les moules,
les chemiser avec du papier parchemin
en laissant dépasser le papier des deux côtés.

Dans un bol, mélanger la farine,
le bicarbonate de soude
et toutes les épices.
Réserver.

À l'aide d'un fouet électrique,
crémer le beurre
puis ajouter la cassonade
et fouetter
jusqu'à ce que le mélange soit léger et mousseux.
Ajouter les oeufs un à un
en battant après chaque ajout.
Incorporer la mélasse.
Réduire la vitesse du batteur
et ajouter le mélange d'ingrédients secs
un peu à la fois.

À l'aide d'une cuillère de bois,
bien mélanger la pâte
et le mélange de fruits.
Verser dans les moules.

Déposer un grand plat rempli d'eau
sur l'étage du bas du four.
Mettre les gâteaux sur l'étage du centre
et cuire 1h30 à 275°F
(ou 2h pour les gros gâteaux).
Retirer le plat d'eau
puis cuire pour 30 à 60 minutes de plus,
toujours à 275°F,
jusqu'à ce qu'un cure-dent ressorte sec.

Laisser tiédir les gâteaux
puis les démouler.
Les laisser complètement refroidir sur une grille.

Si on décide d'ajouter de l'alcool
Badigeonner chaque côté (dessus et dessous inclus)
avec du Grand Marnier.
Envelopper les gâteaux de deux épaisseurs de papier ciré
puis d'aluminium.
Conserver au réfrigérateur jusqu'à Noël
(environ 2 mois)
en badigeonnant de Grand Marnier
à toutes les semaines.
Changer le papier ciré
à quelques reprises
durant cette période.

samedi 11 décembre 2010

La Révolution du goût

Vive la diversité!
Le Point du 9 décembre offre tout un numéro sur la France Gourmande.

Paysans et consommateurs se révoltent contre l'industrie agro-alimentaire et la grande distribution. Un peu partout en France, une nouvelle génération d'agriculteurs ressucite des races anciennes d'animaux et des varités de légumes oubliées. L'objectif de ces pionniers?

Remettre du bonheur, de l'inattendu, des saveurs dans l'assiette.

Une petite révolution, le Slow Food. Un mouvement international qui réunit plus de 100 mille personnes dans 163 pays, les sentinelles du goût.

Il ne s'agit pas de mettre des aliments sous cloche, mais de relancer
des productions pour faire vivre des paysans.


La surabondance des grandes chaînes d'épicerie nous donne l'impression d'une diversité alimentaire jamais atteinte. Illusion. Dans son livre L'alimentation durable, Christian Rémésy révèle les dérives de l'industrialisation alimentaire.

Derrières la dizaine de milliers de références, on retrouve les même
produits industriels, fabriqués avec une dizaine d'ingrédients de base
seulement.


Des milliers de produits différents donc, fait avec les mêmes dix ingrédients de base. En fait, la diversité alimentaire mondiale est aujourd'hui réduite à une douzaine de plantes et à environ 14 animaux.

Alors quand une poignée de paysans sauve une varité de vaches, comme la bretonne pie noire, on ne peut qu'applaudir. 70 producteurs de lait qui ont opté pour cette vache rustique, dont le troupeau compte 1600 têtes.

On n'est ni des passéistes, ni des hurluberlus. Nous montrons qu'une
autre agriculture est viable.

Viable chez nous aussi, dans les campagnes, dans les marchés et sur nos tables. À la veille du temps des fêtes, pourquoi ne pas partir à sa découverte?

Nous en tout cas en fin de semaine, on s'en va chez Desneige chercher notre agneau!

jeudi 9 décembre 2010

Cheap labor

J'ai déjà raconté comment j'ai réglé mon problème de lunchs.

J'ai aussi réglé mon problème de plancher en céramique blanche qui se salit en moins de deux.


Je déteste mon plancher de cuisine passionnément.

Mais bon. Si je peux avoir de l'aide, c'est quand même moins gossant.

Ils ont pas l'air trop malheureux, non?


Et puis, ça sert à quoi les enfants, han?

Moi je dis que le travail, ça forme la jeunesse.

mardi 7 décembre 2010

La visite

Ça commence.
Demain première heure,
ils viennent à trois
prendre les mesures de la maison.
Toutes les mesures:
dehors,
en avant,
en arrière,
sur le côté,
en-dedans,
les chambres,
la salle de bain
les escaliers.

La c.u.i.s.i.n.e.
Ma
c
u
i
s
i
n
de rêve

Ça ben l'air que...
...c'est parti mon kiki.

lundi 6 décembre 2010

Dans ma petite cour du 514
en ce moment, il neige.

Avec mes deux poussins à mes côtés, j'attends mes gars qui doivent entrer de l'école d'une seconde à l'autre.

Je suis en congé.

Et ce matin, je suis allée faire le plein de vrac chez Tootsie. Ça faisait un an que je n'y étais pas allée. Ça me manquait tellement que... j'ai eu un rabais sur la quantité. En plus vendredi, je cuisine mes gâteaux aux fruits.

1kg de fruits dans chaque gâteau, ça c'est du vrai bon stock madame. Aussi bien profiter du rabais.

Alors en regardant la neige qui floconne, je range mes provisions un peu partout dans mes armoires de cuisine trop petites. Je me sens riche.

Je pense que je vais me faire un thé.

dimanche 5 décembre 2010

Le matin quand tu te réveilles...

Party de bureau.

J'ai eu la mauvaise idée de boire deux cosmos bien fort sur un estomac vide.

Mauvais plan.

Après, c'est un peu flou. Je sais que mon verre se remplissait tout seul. Je sais que je l'ai vidé quelques fois. Je sais que j'ai peu mangé au final. Je sais aussi que je suis rentrée très tard.

Mauvais, mauvais plan.

Après une courte nuit de quatre heures, entrecoupée par les réveils de mon enrhumé de Léopold, il fallait déjà que je me lève. Ma fille a eu la bienveillance de mettre la table toute seule et de sortir les céréales. Ils se sont tous attablés comme des grands. De bons enfants.

"Je ne peux pas me lever." ai-je dit à mon homme en gémissant. "Peux pas."

"Les enfants, venez voir votre mère." a-t-il lancé, moqueur, en m'apportant un grand verre d'eau, un bol de céréales et des analgésiques. "Elle a pris un coup hier!"

Habile manoeuvre.

Il y a une loi non écrite entre parents: Si tu te sens tout croche parce que tu as abusé la veille, assume.

Alors j'ai assumé. Je me suis extirpée du lit. J'ai titubé jusqu'à la salle de bains. Une bonne douche chaude. Ça allait un peu mieux.

Pas grand chose à faire contre la gueule de bois. Bien s'hydrater. Grignoter toute la journée. Dormir. Alors c'est ce que j'ai fait.

En traînant une bouteille d'eau, j'ai exécuté mes tâches tant bien que mal: un peu de lavage, un peu de ménage. Quand mon homme est parti au hockey, j'ai couché le petit et j'ai planté les plus grands devant un film pendant que je m'éclipsais dans la chambre, au noir, sous la couette en remerciant le ciel d'avoir des enfants si sages. En ayant une pensée aussi pour tous ces enfants qui grandissent dans des familles ou les parents cuvent leur vin chaque jour.

La journée a été ni plus longue, ni plus courte que d'habitude. Interminable.

C'est la dernière fois que ça m'arrive. On ne m'y prendra plus. Les fêtes commencent, je sais, mais je serai sage.

Promesse d'ivrogne, comme dirait mon père.

samedi 4 décembre 2010

Olé, olé!

Les films.
Voilà ce qu'il y a de bien avec l'avion lors d'un long voyage.

Cependant, j'ignorais que les compagnies aériennes projettaient des films aussi cochons. Issshhh.

Oui, avec des gros plans et tout. Qui font monter le désir et nous trémousser d'envie toute seule sur notre siège trop petit. Qui nous gavent d'images les plus obscènes les unes des autres. On en a pour des semaines à fantasmer ensuite.

Par exemple celui-ci, avec tout cela qui entre dans la bouche de la comédienne. Ou celui-là, où les mains de l'actrice sado maso écartèlent ces corps nus.

Alors j'ai vu Mange Prie Aime. Issshhh, cochon. Javier Bardem m'a laissé de glace. Julia Roberts aussi, évidemment. Mais je me suis liquéfiée devant ce spaghetti qu'elle mange en plein air et sur ces artichauds servis sous les arbres.

J'ai aussi finalement vu le film tiré du blogue de Julie Powell. Julie & Julia. Une tarte au chocolat coulant. Une sole meunière qui se détache toute seule. Des gros plans sur du beurre qui fond. Issshhh cochon.

Je te jure Madeleine, tu as une panne de désir? Rien de mieux que quelques films pour le raviver.

Depuis que je suis revenue, je suis une bête insatiable.

mardi 30 novembre 2010

TGIF

Vendredi dernier, je suis sortie.

Pendant que les enfants mangeaient des restants de la semaine et que j'attendais mon homme, je me suis préparée. Quand il est entré, vers 19h, on s'est tapé dans la main et je suis partie.

Dans l'auto, j'ai écouté le Sportnographe. C'était agréable d'être seule et de rouler dans le noir.

Premier arrêt. Il n'y avait pas grand monde, mais la musique était amusante. Des oldies des années 80. Il y a eu Girls just wanna have fun de Cindy Lauper, entre autres. Ça m'a rappelé le lipsinc que j'avais fait au centre des loisirs du quartier en 1984 environ. J'ai aussi entendu un remix de Like a virgin. Madonna, Cindy Lauper. C'était pas facile de prendre partie. J'aimais secrètement Madonna même si je préférais affirmé que j'aimais seulement Cindy. J'aurais voulu avoir ses cheveux.

Après avoir fait tout ce que j'avais à y faire, j'ai quitté cet endroit pour un autre.

Cette fois-ci, c'était bondé. C'est ici qu'on veille, me suis-je dit. Mais pour l'ambiance, c'était zéro. Une lumière blastée, un décor trop jaune, un look entrepôt. Pour la musique, je ne m'en souviens plus. J'étais trop occupée à me faire un passage entre les gens. Il faut dire qu'ils avaient complètement reconfigurer l'espace. Je ne me retrouvais plus. Et puis, j'ai commencé à me sentir fatiguée. J'ai décidé de rentrer.

Dans l'auto, la fin du Sportnographe. J'ai ri en écoutant des clips audio de commentateurs qui se mêlent dans leur passé simple. Les rues étaient tranquilles, enfin, pour ma ville. Elles étaient mouillées, aussi. Je ne le savais pas encore mais, le lendemain, elles seraient couvertes de neige.

À la maison, mon homme m'attendait. Il a ouvert la porte avant même que j'aie le temps de glisser ma clé dans la serrure.

Il a tendu les bras vers moi.

Je lui ai tendu les sacs d'épicerie.

********

Comme il y avait du hockey, et comme la soirée était encore jeune, j'ai décidé de repartir, à pied cette fois.

J'avais un dernier endroit à visiter. Une soirée privée. Fallait sonner cette fois.

Mon amie Amélie m'a ouvert la porte dans son leggings et son gros chandail. On s'est assises au comptoir déjeuner qui nous servait de bar. Elle m'a versé un verre de Lanlande Pomerol. On a jasé. J'ai fouillé un peu dans sa garde-robe à la recherche d'une tenue pour mon party de Noël. Entre deux périodes, son homme est venu nous versé un autre verre de vin. Puis on a parlé encore. On a ri aussi, bien sûr.

Vers 22h40, on a toutes les deux baillé. En bas, son homme ronflait devant les nouvelles.

Alors, j'ai avalé ma dernière gorgée, j'ai mis mon manteau et je suis partie.

Dehors, il faisait frais, c'était un peu glissant. Je ne savais pas encore que le lendemain j'aurais à mettre mes bottes d'hiver.

Mon homme, cette fois, ne m'a pas accueillie. Il ronflait lui aussi devant la télé.

J'ai tamisé les lumières du salon, j'ai mis mon pyjama et je me suis glissé dans notre lit.

Dieu merci, les vendredis.

samedi 27 novembre 2010

Émilie Tremblay

Je m'en vais Madeleine.
Au nord du 60e parallèle à 6 000 kilomètres d'ici. On appelle ça le Yukon. Ouais.

La femme que tu vois ici, c'est Émilie Tremblay.
Elle est né au Lac Saint-Jean en 1872 et a été la première femme blanche à traverser le fameux col Chilkoot, situé à la frontière de la Colombie-Britannique et de l'Alaska.

Le col était utilisé par les Indiens Chilkat et plus tard par le personnel de la Compagnie de la baie d'Hudson. Pendant les 3-4 ans de la ruée vers l'or, de 20 mille à 30 mille personnes traversent ce col qui s'élève à 1067 mètres.

Pas vraiment une partie de plaisir traverser le col Chilkoot. Le voyage était long et ardu. Les voyageurs devaient marcher et utiliser des animaux ou des traineaux pour transporter leurs vivres. Bien que les autorités exigeaient que les voyageurs apportent avec eux des provisions pour un an, la faim et la malnutrition étaient un réel problème.

Le froid était un autre adversaire coriace. En montagne l'hiver, les températures montent rarement au-delà de -20 degrés Celsius. Les pionniers pouvaient au mieux compter sur une tente pour passer la nuit.

Émilie elle, traverse le col Chilkoot pour la première fois avant la ruée vers l'or, pendant son... voyage de noces. Malgré les privations et les difficultés du voyage, "après avoir marché, ramé, couché à la belle étoile et sous la pluie, dans de petits campements de fortune ou sous des tentes, sur des lits de branches de sapin, elle ne peut pas dire qu'elle a été malheureuse" (M. Bobillier).

Les tourteraux décident de s'installer dans la région et cette année-là, Émilie envoie des invitations écrites sur écorce de bouleau à tous les mineurs de la région pour les inviter à partager le repas de Noël.

Au menu : lapins farcis, rôti de caribou, haricots bruns bouillis, sardines du Roi Oscar, pommes de terre évaporées, beurre et pain sourdough, pouding aux prunes et gâteau. La table est recouverte d'une jupe découpée qui sert de nappe, mais chaque invité doit apporter ses ustensiles.

Au printemps, elle et son mari font un jardin sur le toit de leur cabane et récoltent radis et laitues à profusion. La pente du toit permet un bon drainage et la chaleur et les longues heures d'ensoleillement favorisent la croissance du potager.

Ainsi allait la vie des femmes blanches du Nord. Seules dans le silence. Dans des conditions extrêmes et étrangères à tout ce qu'elles connaissaient, elles avaient la mission de garder le foyer et de maintenir vivantes les conventions et les rites de leur culture.


Je dormirai à l'hôtel, mangerai au restaurant et ce sera en avion que je travserserai le col Chilkoot. Quand même, pendant une semaine, je serai tout là haut à marcher là où elles ont marché et je m'imaginerais être l'une d'entres elles.

Alors je m'en vais. Garde le blogue au chaud Madeleine, je vais essayer de faire la même chose de mon côté...

vendredi 26 novembre 2010

Traîneries

Je n'ai pas de ficher excel,
mais j'ai aussi revu ma façon de faire pour me simplifier la vie.
Ce qui m'a aidé?
Laisser traîner.

Yep. Un midi, j'avais laissé sur la table quelques livres de recettes que j'avais reçus au travail. Au retour de l'école, en prenant la collation, voilà que mon difficile de fils me lance: "Heille maman, j'aimerais avoir ça comme lunch!"

Qu'était-ce que ce "ça"?
Un sandwich aux légumes et au pesto. Ouais, légumes comme dans courgettes.

Fiat lux!

Sautant sur son intérêt, j'ai demandé à mon 9 ans de choisir une autre recette. J'ai préparé les deux garnitures à sandwich le dimanche après le brunch et voilà le travail! Avec comme bonus un fils très fier d'avoir choisi ses menus... et un autre très intéressé à choisir à son tour.

Alors maintenant, ils s'impliquent. Ils doivent s'entendre entre eux et me présenter deux recettes par semaine. On a eu: pitas à la grecque, boucles aux jambon, salade de couscous, baguels à la goberge et paninis à l'italienne. Facile comme ça. Pis bon.

Sandwich au pesto de Marie-Claude Morin
Pour 4 sandwichs
4 muffins anglais
fromage à la crème
pesto
huile d'olive
1/2 tasse d'oignon haché finement
1/2 tasse de courgette
1 tasse de carottes râpées
1 c. à soupe de tournesol
Dans une poêle, faire revenir l'oignon dans l'huile d'olive.
Ajouter la courgette et les carottes.
Laisser ramolir à feu moyen.
Incorporer les graines de tournesol et réserver.
Séparer le muffin anglais en deux.
Étendre le fromage à la crème sur une partie et le pesto sur l'autre.
Déposer le mélange dans le sandwich.


C'est bien beau l'ordre et le rangement, mais c'est ma mère qui sera surprise d'entendre que mes traîneries m'aident à m'organiser...