jeudi 15 septembre 2011

15 minutes pour sauver le monde

"T'aurais pas mieux fait de rester là-bas? m'a fait remarqué mon homme alors que je revenais d'aller reconduire Victor chez l'orthopédagogue. Faut déjà que tu repartes."

C'était lundi. Ou la journée où j'ai compris que la routine école-hockey-piano-orthopédagogie-natation venait de reprendre ses droits. Le souper avait été chaotique parce que j'avais oublié que ma fille avait un cours de piano. Oublié aussi que mon fils allait pour la première fois chez une nouvelle orthopédagogue. Pis, tant qu'à faire, je m'étais aussi donné la peine d'oublier que mon homme avait une réunion le même soir.

Je m'étais subitement rappelé de tout ça entre 17h04 et 17h05, soit au moment où je commençais tranquillement un souper qui se voulait délectable: une sauce maison avec des tomates du marché, des boulettes et du spaghetti, le tout accompagné d'une bonne salade verte et disposé avec élégance sur ma table rouge dans ma cuisine bleue.

Finalement, à 17h34, j'avais garoché des assiettes sur la table et on avait mangé une sauce tomate pas assez mijoté dans laquelle j'avais jeté une canne de fèves blanches avec pas de salade verte.

À 17h52, j'étais dans l'auto en train d'expliquer à mon fils pourquoi il y était assis, qui il allait voir et dans quel but parce que si j'avais oublié le rendez-vous, j'avais évidemment surtout oublié d'en discuter avec lui.

Heureusement, l'orthopédagogue est charmante et compétente. Si, à 17h17, je m'étais brièvement demandé s'il ne valait pas mieux tout annulé, au moment précis où j'avais traversé le pas de sa porte, je savais que la décision était bonne. Mon fils, Annie, mon brillant de fils, il aura toutes les cartes dans son jeu pour s'épanouir comme il l'entend.

Parle, parle, jase, jase, je suis repartie et suis arrivée à la maison à 18h32. Me restait exactement 18 minutes avant de repartir à nouveau.

"T'aurais pas mieux fait de rester là-bas?" m'a donc dit mon homme. Il n'avait même pas fini sa phrase que j'avais déjà enfilé mon tablier et mis mes mains dans l'eau de vaisselle en me disant que 15 minutes, c'était toujours bien 15 minutes. Et que parfois, c'est tout ce que ça prend. Trois casseroles plus tard, je lavais la table et y mettait les assiettes du déjeuner, je remplissais la bouilloire et démarrais le lave-vaisselle. Après quoi, j'ai fait les lunchs et plié une brassée de serviettes qui traînait depuis la veille sur mon lit.

Et je suis arrivée 3 minutes à l'avance chez l'ortho.

15 minutes. C'est beaucoup dans le fond.

Bon. Je n'avais pas réglé le sort du monde.

Mais tsé.

Quasiment.

9 commentaires:

Andréane la banane a dit…

wow ;)

Annie a dit…

Wow mets-en.

3 minutes d'avance?!?

Mais imagine un peu tout ce que tu aurais pu faire DE PLUS.

Caroline (La Belle) a dit…

L'art d'optimiser son temps! J'aimerai avoir un cours pour sauver le monde ;-)

Marie-Josée a dit…

WOW! Ça m'encourage drôlement.

Madeleine a dit…

C'est pas un concours, mais bon, je me trouve quand même assez hot moi aussi. Heureusement, quand même, que c'est pas tous les jours pareil!

Sylvie a dit…

Wow!!!!

Marie-Claude a dit…

Impressionnant! Je pense que vais devoir prendre des cours ;)

Éphée Lafée a dit…

Quelle mère de famille nombreuse ne se reconnaîtra pas dans ce récit!
Je ne sais si je dois en rire ou pas, mais je voir trop bien le topo! ;-)

Madeleine a dit…

Vous avez bien raison Spécialiste de l'éphémère (j'adore ce titre). Parfois, je repense à moi, avant, et je n'en reviens pas de tout ce que j'arrive à accomplir dans une journée. Je la termine le plus souvent fatiguée, oui, mais oh combien satisfaite!