lundi 12 septembre 2011

Jour 29

J'avais de suuuper belles photos du jour 29 à te montrer Madeleine.

Les solives du toit sont arrivées. Pis ils ont strippé la maison sur deux côtés pour tout monter l'étage et le raccorder à la maison. Ils ont travaillé comme des damnés, du bel ouvrage.

Mais tu les verras pas mes photos.
Nope.
À place, tu vas voir elle
Pis elle.
Pis celle-là aussi tiens.

Y'a-tu plu hier soir dans Rosemont?

En tout cas, nous autres à l'heure du souper, on a eu un méchant orage. Éloi a même ouvert la porte d'en avant pour me dire que la pluie tombait "comme ça", en mettant sa main bien à plat dans les airs. On mangeait de la pizza et tout ce que je souhaitais, c'était qu'il ne manque pas d'électricité, comme l'autre soir. Le soir d'Irène.

Après le souper, j'étais relaxe à table à feuilleter des magazines de décoration parce que tantôt, je m'en vais acheter de la céramique. Les enfants quittaient la table pour disparaitre un peu partout dans la maison et j'entends Ulysse qui s'exclame en descendant dans la cave.
- Voyons maman, y'a de l'eau près de la porte!

- Bin oui, c'est ça mon loup. Mets le tapis par-dessus, ça va l'essuyer, pis continue de disparaître que je fasse mes choses importantes.

- Mais mamaaaan, ça cooouuule!
Alors je me lève de table et plus je marche vers l'entrée de la cave, plus j'entends comme des gouttes.

Tsé, comme un bruit de douche qui coulerait sur un tapis gorgé d'eau?

Y'avait de l'eau partout Madeleine. Qui coulait tout le long du haut de la porte jusque par terre, sur le tapis. Et dans les escaliers.

Alors on a couru comme des poules pas de tête dans toute la maison et on a trouvé de l'eau qui coulait le long du mur de l'établi de mon chum et le long du mur du garde robe sous l'escalier.

Oui, oui, en plein là où je garde plein de boîtes de carton de vêtements 0-82 ans pour les enfants.

Et ensuite, ça s'est mis à couler le long de ma fenêtre de cuisine et déborder sur mon comptoir.
- APPELLE L'ENTREPRENEUR! hurle mon chum après que je l'eus hurlé, lui.
Cherche le numéro de l'entrepreneur. Compose...
- Oui?

- Euh, entrepreneur, c'est moi (rire idiot). C'est que, y'a de l'eau qui coule pas mal partout. Dans la maison, genre.

- Beaucoup?

- Bin... un peu comme une chute là.

- [voix très sérieuse] J'arrive.
En attendant, on essayait de palier au plus pressant: la chute au-dessus de la porte. Ça coulait de partout. Alors on épongeait et on changeait les bacs et on épongeait encore.

Finalement l'entrepreneur arrive. Évidemment personne n'était trop calme dans la maison surtout pas Blanche qui faisait le bacon toute nue parce qu'elle voulait prendre son bain. Chic vision, heureusement que je n'ai plus aucun orgueil familial. Faut dire que, un peu à la façon de Jean-Guy Rochette, en vrai professionnel, l'entrepreneur est resté coi sur le sujet. De toute façon, c'est un homme de peu de mots.

Il s'est contenté d'observer les dégâts et de décréter:

- Je vais aller colmater dehors, vous autres, videz l'établi et le garde-robe. Faut tout éponger et mettre des ventilateurs.

Euh... c'est que l'établi là, tsé quand on est déménagé y'a 10 ans? Bin y'a des tas de boîtes qu'on a sacré là. Dans le fond de l'établi je veux dire. Pis qu'on a plus jamais retouché depuis en se disant que ça ferait de chouettes fossiles pour les générations futures d'archéologues.

Pis y fallait vider ça? Là?

Ouin fallait. Faque on l'a fait.
Quatre giga sacs industriels à déchets qu'on a quand même sorti de la maison. Pis je soupçonne que mon chum (puisque c'est lui devra tout remettre en place que j'ai décidé), va en sortir quatre autres quand viendra le temps de tout ranger. En plus, j'ai retrouvé un vieux cadre que je cherchais depuis au moins l'époque où je n'avais que deux enfants, c'est te dire...

Alors là c'est ça, je t'écris du sous-sol, mais je t'entends pas très bien avec les bruits de quatre ventilateurs et d'un déshumidificateur.
L'entrepreneur a cloué des bâches pendant 1h30 partout à l'étage de la nouvelle partie de la maison. L'eau ne coulera plus qu'il a dit.

Je le crois.
- Quand j'ai vu la pluie pis que le téléphone a sonné, je me doutais que...

- Ouan (rire gêné). Merci d'être venu en tout cas.

- Je suis désolé. La pluie... on pensait pas... (rire gêné). Bon bin, à demain.

- Oui, c'est ça à demain. Jour 30.



8 commentaires:

Madeleine a dit…

Quel bordel. Mais ton texte, lui, est pissant.

Annie a dit…

Pissant, pissant... Tant que tu veux, pourvu que ça coule pas dans le sous-sol.

Une femme libre a dit…

Wow! Vous l'avez le moral, vous! Ce n'est pas tant ce qui arrive qui importe mais la façon dont on y réagit (je suis en train de lire ça dans mon livre sur le bonheur).

Annie a dit…

Ah bien ça, c'est une remarque qui me fait plaisir Une femme libre. Oui, la façon dont on réagit... Remarquez, y'a pire qu'un dégât d'eau. Mais quand même, j'ai eu bien du fun à penser, puis à rédiger ce billet.

... Je sais pas si ça se "programme" des réactions. Des fois j'ai l'impression que des gens sont doués pour "prendre la vie du bord" et que d'autres n'y arriveront jamais.

En même temps, c'est dur de savoir. Des petites niaiseries m'ont déjà foutu à terre sans trop que je sache pourquoi.

En passant, il pleut en ta là, pis ça coule pas :))

Caroline (La Belle) a dit…

Ouf! Heureusement qu'il est venu!!

Au moins il est honnête ;-)

Andréane la banane a dit…

Ah, une anecdote comme il fait bon en lire!!!

Avais-tu eu le bonheur de lire l'histoire de l'oisillon recueilli par mes enfants pour un sauvetage? Ça se pouvait tellement pas qu'on dirait que c'était des menteries, un peu comme, on sait que Blanche fait le bacon tu-nue devant un inconnu, on se dit c'est pas possible tous ces enfants, tout ça, une gigue en bobettes ou sans, mais on sait que c'est vraiment arrivé, et que c'est presque plate d'être tout seuls pour voir un si beau bordel. As-tu pensé inviter tes voisins pour partager ces beaux moments?

Andréane la banane a dit…

belle évolution du libellé, en passant ;)

Annie a dit…

Oui Andréanne, j'espérais que quelqu'un le remarque ahaha!

Non, je n'ai pas lu l'histoire de l'oiseau, dis-moi c'est où!!

Sinon, tu saisies bien ce qu'on essaie de faire chacune à notre façon je pense avec ces blogues: voir les petits moments de surréalisme à travers l'universel du quotidien, hein.

Avoir une famille, c'est tout sauf plate - en tout cas, la plupart du temps ;)