jeudi 7 avril 2011

La Cabane

Nous sommes partis ce matin dans l'air frais d'un printemps qui tarde. Vers là-bas, un peu plus au nord que les pommes. Juste au début de la forêt en fait. Là où poussent les arbres qui font le délice du début d'une saison.


C'est ici. Cet endroit d'où nous sommes. Seul petit coin de planète avec ce bruit. Arbres qui coulent et tubulure bleue qui circule jusqu'à la cabane au toit de tôle rouge qui chauffe. Y'a qu'ici qu'on l'entend. Comme un choeur. Le cœur d'un pays au temps des sucres.


Petites bouches qui goûtent l'érable. Mes enfants qui goûtent le pays. La petite cabane sert ce repas mille fois servi. C'est bon. Maison. La soupe est chaude et l'omelette dans une poêle en fonte si lourde qu'on doit la tenir à deux mains. On voit les cuisiniers rire et les grand-pères sont apportés par une mamie.



La chorégraphie est connue. Hier j'avais 5 ans. Aujourd'hui elle en a deux. Mais où sont passés ces temps des sucres? Joués chaque saison depuis longtemps par les gens de chez nous. Parfois on s'en lasse ou pire, on s'en moque. D'autres on tente de changer la partition.

Moquez-vous. Servez-nous du foie gras sur nos omelettes si cela vous chante. Peu importe. Assise sur le banc à l'intérieur de la petite cabane rouge, je suis apaisée par tout ce qui passe et qui s'arrête, le temps des sucres. Le temps de sentir l'hiver qui fuit et que nous, nous sommes encore ici.



4 commentaires:

Rosemarie a dit…

Un beau texte. Je suis toute nostalgique de mon Québec même avec son printemps qui tarde.

Madeleine a dit…

Merci Annie!

Manon a dit…

La cabane...

oui moi je n'aime pas les tablés de 1000...

c'est juste parce que j'ai connu la cabane familliale de terre battue, pas de bécosse, avec les chaises tressées en babouche, la table à carte et les toasts sur le poêle à bois de l'évaporateur et toute cet air humide sucré qui sent l'érable partout ;)

Oui j'aime la cabane!

Andréane la banane a dit…

justement, demain, on s'en va s'épivarder à la minicabane familiale de chez mon chum, à Sorel, où on entaille (900) et on recueille à la mitaine, question de faire le sirop pour tout le monde, pour toute l'année, sans restriction...
Jamais je n'ai autant de joie qu'en regardant mes enfants participer à ce processus divin! On se sent revivre, dans le bois, et tout le monde s'unit pour arriver à tout faire, car c'est tout un hobby de faire rouler la cabane en faisant 40 heures de bureau, pour les quelques semaines que ça dure...
Bouillir de longues heures en surveillant le feu, la température...
Magique.
Finalement, dans ces traditions de chez-nous, tout le monde retrouve, pour des raisons plus ou moins différentes, ses racines...et les bons sentiments qui nous donnent l'élan pour l'été!