vendredi 20 mai 2011

Les bonbons du vendredi

Le vendredi, mes garçons arrivent en autobus. Ils viennent tout juste de rentrer là. Et le vendredi, je les attends avec des bonbons. De toutes les couleurs et de toutes les textures. À l'épicerie, je choisis mes bonbons et j'imagine la tête qu'ils vont faire. Ça me rend heureuse.

Les bonbons du vendredi.





Quand j'étais enfant, ma grand-mère gardait ses bonbons dans une immense jarre. Dans mon souvenir, la jarre avait la forme d'un ourson. Brune. Très lourde. Elle la rangeait dans le garde-manger. Juste au milieu, sur la tablette la plus haute.

Le dimanche lorsqu'elle sortait la jarre, tous ses petits-enfants tournoyaient autour d'elle. Elle nous la tendait et on y plongeait notre main à la recherche de la plus grande quantité possible de bonbons.

Ça semble mignon comme ça, mais c'était la guerre. Parce que j'étais parmi les plus jeunes. J'avais les plus petites mains. Et j'étais la seule fille.

Mes cousins les plus vieux n'avaient aucun scrupule à écraser les petits et encore moins les filles. Avec leurs grandes mains, ils raflaient les meilleures prises. À moins qu'une tante n'intervienne, nous les petits, on était pris avec les clannedacks.

La jarre de bonbons de ma grand-mère, ce que j'en ai rêvé. J'ouvrais le garde-manger à son insu, je gravissais les tablettes et je plongeais ma main dans cette jarre. Seule. Tous les bonbons du monde dans cet ourson.

Aujourd'hui je pense plutôt à ma grand-mère. J'aurais aimé la voir acheter les bonbons à l'épicerie. Si ça la rendait heureuse: "Ah tiens, des suçons. Et des rockets, ça fait longtemps! Est-ce qu'il me reste de clannedacks pour les petits?".

J'aurais voulu l'observer ensuite pendant qu'elle les plaçait dans sa jarre. Je me demande si elle le faisait en pensant à nous, ses petits-enfants. À moi, sa petite-fille aux petites mains.

Parce que moi, quand je sers les bonbons du vendredi, c'est immanquable: je pense à elle.

5 commentaires:

Manon a dit…

Ça me rappelle les "marlot" à mon grand-père! Tu sais ce que c'est?

Joëlle Lemire a dit…

"Je me demande si elle le faisait en pensant à nous, ses petits-enfants. À moi, sa petite-fille aux petites mains."

J'ai les yeux tout embués... Aimer voir l'autre s'émerveiller, c'est magique et plein d'amour.

Moi, c'est ma tante Lise. Elle remplissait son comptoir-lunch de toutes sortes de bonbons et ce, durant toute la période des Fêtes. Ce qu'il y avait de magique, c'est qu'on pouvait en manger quand bon nous semblait et la quantité qu'on voulait, on se sentait libres!!! Donc très jeune, j'ai compris c'était quoi des "vacances": avoir le droit de tout faire, de se gâter, sans que personne nous casse les pieds!!!

Crispi et Djo a dit…

Tu te demandes si elle pensait à vous? À qui crois-tu qu'elle pensait? lol

Une vraie bonne grand-maman, à mon avis à moi.

De mon côté, mon grand-père est mythique car il était épicier et le seul du Vieux-Québec à vendre des bonbons «à la cenne». Mais il est mort alors que j'avais 1 an donc... pas pu bénéficier. Mais tous les boomers de mon quartier le voient comme le dieu des bonbons.


Djo

Sophie Legendre a dit…

Moi aussi j'avais une grand-maman qui avait un grand plat de bonbons. Des jujubes en forme de dé à coudre couverts de sucre, depuis je suis encore une fan de jujube de toutes sortes mais je n'ai jamais retrouvé ceux que ma grand-mère avait, et qui fera toujours partie de mes souvenirs d'enfance.

Annie a dit…

Les vieux, c'est très bonbon finalement!

J'adore vos histoires :-) Je veux aussi être une vieille à bonbons!!!