samedi 11 juin 2011

La tradition

Hier, c'était le souper spaghetti de l'école de mes fils.
Depuis que mon aîné est à la maternelle, chaque mois de juin ramène cette soirée bénéfice. Un grand chapiteau dans la cour de récréation et le gym peuplé de tables habillées de nappes à carreaux rouges et blancs.

Il fait toujours trop chaud. On est toujours mal assis. Le chapiteau toujours trop plein. La file toujours trop longue avant de pouvoir emplir nos assiettes. Le stress toujours trop présent d'avoir à servir 4 enfants (surtout quand le chum est en retard).

C'est étonnant quand même comme du spaghetti, ça peut être bon dans toutes les circonstances. As-tu déjà pensé à ça Madeleine?

Bon c'est vrai que, quand j'étais enfant, mon frère et moi, on s'était fait garder quelques fois chez une dame qui faisait son spaghate comme ça: elle cuisait vraiment très longtemps les pâtes, ensuite sans les égoutter tout-à-fait, elle les plaçait dans nos assiettes pour finalement les arroser de soupe aux tomates Campbell.

Je te jure.

Un de mes meilleurs souvenir de spag est lié à l'hiver. Chaque année, avec la grande famille de ma mère, on se retrouvait dans un immense chalet pendant tout un weekend. On avait toujours au menu un souper spaghetti. Chaque famille apportait sa sauce à spag congelée et on les mélangeait toutes dans un immense chaudron. Comme ils étaient onze enfants du côté de ma mère, je te dis pas le mélange des goûts et des saveurs. Super spag.

Encore aujourd'hui, chaque fois qu'on part en vacances, on se planifie un souper spaghetti. Vite fait, simple, facile à partager, aimé par tous et en plus, la sauce gelée aide à garder la glacière fraîche et le plat de sauce vide fait toujours un bon contenant pour les restes.

Il y a aurait toute une sociologie du spag à faire, tsé. On devrait écrire un livre là-dessus Madeleine.

Maintenant, le spaghetti, c'est un peu la fin des classes. Jaser avec les parents des amis des garçons, visiter l'exposition de leurs oeuvres d'art, prendre des nouvelles de leurs anciens profs, se marrer devant un match de foot pères-enfants.

Quand on voit la feuille bleue d'invitation arriver dans le sac à dos des garçons on se dit: "Quoi?!? Déjà le souper spaghetti!" En secret, on hésite toujours un peu à y aller, mais devant l'insistance des gars, comment résister?
- Le souper spaghetti maman, c'est la tradition, a décrété mon fils.
Après tout, le spag est bon pour vrai et la salade césar contient du vrai bacon. Hier, une fois sustentés dans la chaleur, le stress et le manque d'espace, on s'est retrouvé sous le chapiteau avec des parents qui pourraient être nos amis dans la vraie vie. On a partagé nos bouteilles de vin, on ne savait plus où étaient nos enfants et on a discuté solide sous le soleil couchant de juin.

Tchin guys. Une autre année qui se termine.



6 commentaires:

Andréane la banane a dit…

Vraiment, dit comme ça, j'aurais aimé! Je n'ai, honte à moi, jamais répondu à l'appel, jusqu'à présent...et à bien y penser, je suis certaine que j'aurais vraiment aimé.

Annie a dit…

Alors chère banane, c'est une invitation sous le chapiteau pour l'an prochain? :)

Andréane la banane a dit…

Je crois bien que oui!!

Michèle a dit…

Moi, j'adore l'odeur du spag en camping. Tu te promènes sur l'heure du souper, coupe de vin à la main, yeuxtant les organisations de tentes des autres, ça sent les pâtes qui cuisent. Ça sent l'été. Ça sent la nature. Ça sent le spag de camping!

Sophie Legendre a dit…

Ça me fait penser... Il ne me reste qu'un tout petit pot en plastique de sauce à spag congelée. Juste assez pour nourrir 2 enfants un soir où papa et maman sortent. Faudrait bien que je profite du prochain dimanche de pluie pour refaire mes provisions.

Madeleine a dit…

Quand j'étais petite, mon père m'a raconté que sa mère faisait des pâtes exactement comme tu les décris: trop cuites, flottant dans l'eau, avec une mauvaise sauce. C'était comme ça aussi qu'elles étaient à la cafétéria de mon école secondaire. On les appelait les "spaghetti aquatiques". Mon père m'aimait pas les pâtes. Puis un jour, m'avait-il raconté, il était allé dans un resto italien. Des pâtes qu'on lui avait servi, al dente cette fois. Révélation.

Mon père, d'ailleurs, c'est aujourd'hui le meilleur faiseur de pâtes. Toujours parfaitement cuites, pleine de beurre, et agrémentées d'une sauce parfaitement assaisonnée.