Je suis (presque) végétalienne depuis maintenant quelques semaines. En fait, pour être franche, je devrais dire flexitalienne. Sauf que comme ce dernier terme me semble un peu imprécis et fourre-tout, je préfère dire "presque végétalienne".
Qu'est-ce que cela signifie concrètement? Que je mange une alimentation végétalienne au moins les 3/4 du temps. En fait, je ne suis pas végétalienne quand:
- je suis invitée chez des gens
- j'invite des gens
- j'ai envie de manger de la viande (ce qui arrive de moins en moins fréquemment)
- je vais au resto et je n'ai pas d'autres choix (et je vais très rarement au resto)
Il y a deux facteurs déclencheurs dans ce choix: la découverte du livre Veganomicon et mes difficultés à gérer ma glycémie. Ok, si je suis franche, il y a aussi une question de gestion de poids: depuis que j'ai eu des enfants, mon poids a grimpé de 5 à 10 livres sans que je fasse de si grands excès. Prenons les choses dans l'ordre:
- Veganomicon est un livre de recette fabuleux. Je l'ai découvert alors que j'allaitais mon gros Popold qui semblait faire une intolérance aux protéines bovines. Je me cherchais des recettes sans lait. J'ai finalement acheté le livre. Il a poireauté assez longtemps sur mon comptoir avant que je commence vraiment à l'utiliser. Révélation! Les recettes sont simples et délicieuses et très satisfaisantes. Quand j'ai commencé à cuisiner avec ce livre, je me suis dit: Oui, c'est possible.
- J'ai du mal à gérer ma glycémie depuis que je me souviens. Je suis du genre à faire une chute soudaine et à avoir besoin rapidement de manger. Mes difficultés avec ma glycémie se sont accentuées avec l'âge mais aussi avec la course à pied. À force d'essais et d'erreurs, j'ai fini par parvenir à la contrôler assez bien, sauf que... j'ai pris 10 livres! On me disait de manger plus de protéines, mais ça ne fonctionnait pas. Puis, au printemps, j'ai réduit considérablement mon entraînement. Les choses allaient mieux. Au même moment, j'ai commencé à adopter une alimentation de plus en plus végétalienne. Mes problèmes de glycémie étaient presque disparus. Je ne savais pas si c'était la baisse d'entraînement ou l'alimentation mais lorsque j'ai repris un entraînement sérieux, je n'ai pas ressenti de problèmes de glycémie. Au contraire, je la trouvais plutôt stable pendant l'entraînement et je récupérais plus rapidement après. Surtout, je ne me réveillais plus vers 4h du matin affamée!
- L'expérience me semblant concluante, j'ai poursuivi sur cette voie. Et, grand dieu, j'ai perdu du poids! Alors qu'une alimentation traditionnelle sans excès me permettait d'atteindre un poids parfaitement santé mais au-dessus de mon poids ALE (avant les enfants), une alimentation (presque) végétalienne m'a permis d'atteindre ce poids mythique! Je n'ai pas faim, je mange beaucoup, souvent, je ne mesure rien (je ne fais simplement pas d'excès de sucre). Si la tendance se maintient, je serai bientôt au poids du début de la vingtaine: un poids parfaitement santé pour ma taille soit dit en passant. J'avoue que ce dernier fait a achevé de me convaincre. J'avoue même que si j'avais pris du poids, j'aurais tout lâché... Je suis de même. Une vraie vaniteuse. J'aime ma taille de guêpe et je tiens à la conserver le plus longtemps possible.
Je vous invite à lire le récit de Sylvie si le coeur vous en dit et surtout si vous avez quelques problèmes de santé qui pourraient être potentiellement réglés par un changement d'alimentation. Sylvie fait de la haute pression depuis la vingtaine même si elle a un poids santé, elle est sportive, elle mange bien et elle est jeune. Elle a adopté le végétalisme il y a maintenant un mois, et, pour la première fois depuis fort longtemps, sa pression qui était limite haute malgré les médicaments, est maintenant limite basse.
Je suis profondément fascinée par cette capacité que nous avons de gérer notre corps, d'en influencer le fonctionnement. C'est surtout cela que je retiens de toute cette aventure.
Et pour terminer je précise que:
- mes enfants ne sont pas végétaliens
- si vous m'invitez à souper, je n'ai pas besoin qu'on fasse de chichi pour moi! Je vais me démerder et je mangerai volontiers un peu de viande...
Annie ajoute:
Je ne suis (presque) plus végétalienne.
Pendant presqu'un an, j'ai eu une alimentation composée à 75% de repas végétaliens. Une réflexion sur l'éthique de la viande, des préoccupations économiques et la découverte du livre Vaganomicon ont fait en sorte que j'adopte de plus en plus ce style d'alimentation.
L'hiver dernier, le vent a tourné.
J'ai toujours des réflexions éthiques sur la viande (que j'ai quand même affinées), mes préoccupations économiques sont plus présentes que jamais et j'ouvre encore avec plaisir mon livre Veganomicon.
L'affaire, c'est que je ne me sentais pas bien. Et que, si je suis franche, il y a eu une question de gestion de poids: en quelques mois de régime végétalien, j'ai pris 15 livres sans que je ne fasse d'excès, une totale incohérence pour moi qui a toujours fait des excès sans aucun effet sur mon poids.
Cette prise de poids rapide a été mon wake up call.
L'an passé, j'ai été souvent fatiguée, empâtée, j'ai eu du mal avec mon fer et j'avais toujours faim. En faisant lectures et recherches, je me suis aperçue que l'alimentation végétalienne contenait trop de féculents et trop de glucides pour mon métabolisme.
Féculents et glucides en plus grandes quantités sont liés chez moi non seulement à une prise automatique de poids, mais aussi à la non atteinte de la satiété. Ce qui fait que j'ai toujours cette impression de faim.
Depuis l'été, mon alimentation végétalienne a été réduite à 20% de mes repas. Un peu comme Manon, j'adore le fait qu'elle agrandisse la palette du possible, mais en petites quantités ou alors en accompagnement de viande.
De faite, j'ai perdu 10 livres depuis l'été, mon énergie est meilleure et surtout je n'ai plus constamment faim. Plus besoin de supplément de fer. J'ai l'impression de m'être retrouvée. Avec un repas de viande, j'ai besoin de manger beaucoup moins pour obtenir l'énergie optimale et atteindre ma satiété.
En plus, j'aime ça la viande, ça tombe bien.
Je suis aussi fascinée par cette capacité d'influencer le fonctionnement de notre corps. Je me rends aussi compte en vieillissant de ce formidable -et cruel- pouvoir de notre corps à influencer sur notre vivacité et notre esprit. Je retiens surtout, encore une fois, que toute la vie se trouve partout, sauf dans les dogmes nutritionnels.
Nos deux histoires sont tout sauf contradictoires. Elles expriment que l'important au fond, est de rester le seul et unique souverain de son propre corps. Une possibilité que donne de moins en moins cette société qui entretient un rapport si malsain avec le geste de se nourrir et tout ce qui l'entoure.
9 commentaires:
J'aime bien les gens qui ne sont pas fascisants-pour-le-bien, qui ne sont pas simplificateurs, mais dont les remarques sont ancrées dans leur expérience, laquelle est souvent bien plus complexe que les théories. Et malheureusement, cette modération est bien rare dans notre ère post-chrétienne altéro-christianisé-cheapette.
En somme, j'aime bien ce texte. J'ai même décidé de ne pas manger de steak ce midi. C'est dire...
Mais je ne promets rien pour le souper.
G
Super texte Madeleine. Merci d'en parler. C'est rafraîchissant d'entendre la voix nuancé de nos choix. Et en passant, j'ai commandé des livres en fds et celui dont tu parles en fait partie !!! Vraiment hâte d’essayer la moussaka !!
Merci Madeleine pour ce texte! Sans être végétalienne je me retrouve dans ton propos.
Car sans être végétalienne, végétarienne ou quoique ce soit, je multiplie sans cesse le nombre de recettes provenant du répertoire dit "végétalien et/ou végétarien".
Moi ce que j'aime c'est la variété tout simplement!!! C'est plus ça qui me "drive" que tout le restant. Pour moi, c'est ça qu'il me dit mon corps dans le moment.
Bel ajout Annie! Quand on lit le récit de Sylvie, c'est ce qui me plaît le plus dans sa démarche: elle dit avoir peu lu sur la théorie, mais avoir suivi son corps, être restée le plus près possible de se qu'elle ressentait. J'ai fait pareil. J'ai lu un peu pour simplement constater qu'on dit tout et son contraire. F@&k off. Moi, j'aime les féculents, la viande, je suis capable de m'en passer. Et je me sens bien... Que dire de plus? On ravisera si jamais ça change...
Ça me fait tout drôle de vous lire parce qu'inconsciemment, je mange de moins en moins de viandes depuis quelques temps et je ne m'en porte pas mal.
Je dois juste tenter de trouver un équilibre pour manger les protéines que je n'ai plus.
Par contre, j'aime trop certains repas à viandes pour m'en passer complètement ;-)
Super intéressant!
Je suis une vieille végétarienne (ça fait 20 ans).
Presque tous mes enfants le sont (3 sur 4)... chacun avec des motivations différentes, et à un moment différent!
Nous voguons tranquillement vers le végétalisme.
Mon végétarisme n'est pas "nommé dans l'appellation" (hum hum! ça se dit ça???) de mon blogue parce que ça fait tellement longtemps, ça fait tellement partie de moi (de nous) que je ne le dis même pas; je le vis tout simplement.
Bon appétit!
Merci de l'ajout. En effet, plutôt que d'être contradictoires, vos textes sont des compléments. Et ce qu'il faut en retenir je crois c'est qu'il faut apprendre à se connaître et se respecter dans ce que l'on est. Le bien-être et le bonheur sont là dedans. :P
Annie, j'adore ton ajout. C'est rempli d'humilité et de sincérité.
Greaat post
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