“Trois hauts dirigeants de Cooke Aquaculture, plus grand éleveur de saumon du pays, font face à des accusations pénales. Ils sont soupçonnés d’avoir déversé un pesticide illégal dans les eaux du Nouveau-Brunswick pour lutter contre un parasite du saumon.”À l'automne 2009, des centaines de homards étaient retrouvés morts dans la baie de Fundy, entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.
Ces morts étranges soulèvent bien des questions. On finit pourtant par remonter la piste. Les pêcheurs de homards obtiennent pour la première fois des preuves de la présence d'un pesticide, la cyperméthrine, dans la baie. On soupçonne que ce pesticide, illégal au Canada, vient des élevages de saumons. Les industriels s'en servent parce qu'ils ont beaucoup de mal à lutter contre le pou de mer, un parasite qui s'attaque au saumon d'élevage.
De plus en plus de voix s'élèvent pour affirmer que l'aquaculture est une plaie et qu'il faudrait mieux réglementer les élevages de saumon. Je joins ma voix à la leur et j'ai pris la décision de ne plus acheter de saumon d'élevage.
***
Chaque dimanche, j'ai la chance de croiser deux philosophes et hier, ils se sont mis à discuter d'éthique animale. Ils m'ont appris par exemple que le dauphin est une personne non-humaine. Eh oui.
Bon, personnellement, j'ai toujours cru qu'il y avait nous, puis les animaux. Mais bon, qu'est-ce que j'en sais au fond, hein?
Selon l'un de mes deux philosophes, dans 500 ans, parce que nous mangeons de la viande, les hommes du futur porteront sur nous le même regard de dégoût que nous portons sur les hommes du 18e siècle qui avaient des esclaves.
On se disait qu'il n'avait peut-être pas tort. Pourtant, aucun d'entre nous n'étions végétariens, ni même n'avions le désir de le devenir. Il nous semblait malgré tout inévitable que, même s'il n'y a jamais eu autan d'être humains à nourrir, l'éthique animale finira par prendre de plus en plus de place.
Par exemple, pour revenir à la nouvelle de Marie-Claude Lortie, notre société ne trouve plus tolérable de tuer toute biodiversité marine simplement pour produire en grand nombre et à faible coût un saumon aux qualités de plus en plus douteuses.
Chaque dimanche, j'ai la chance de croiser deux philosophes et hier, ils se sont mis à discuter d'éthique animale. Ils m'ont appris par exemple que le dauphin est une personne non-humaine. Eh oui.
Bon, personnellement, j'ai toujours cru qu'il y avait nous, puis les animaux. Mais bon, qu'est-ce que j'en sais au fond, hein?
Selon l'un de mes deux philosophes, dans 500 ans, parce que nous mangeons de la viande, les hommes du futur porteront sur nous le même regard de dégoût que nous portons sur les hommes du 18e siècle qui avaient des esclaves.
On se disait qu'il n'avait peut-être pas tort. Pourtant, aucun d'entre nous n'étions végétariens, ni même n'avions le désir de le devenir. Il nous semblait malgré tout inévitable que, même s'il n'y a jamais eu autan d'être humains à nourrir, l'éthique animale finira par prendre de plus en plus de place.
Par exemple, pour revenir à la nouvelle de Marie-Claude Lortie, notre société ne trouve plus tolérable de tuer toute biodiversité marine simplement pour produire en grand nombre et à faible coût un saumon aux qualités de plus en plus douteuses.
Dans un même ordre d'idée, la façon dont certains porcs ou certains poulets sont élevés devraient nous en détourner pour toujours. Ce genre de choses, on s'en doute, mais on préfère ne pas les voir.
Comme l'esclavage, notre modèle alimentaire actuel repose sur l'élevage industriel des animaux. Bien sûr, de nombreuses personnes mangent une viande la plus éthique possible ou arrivent à s'en passer totalement et ne s'en portent pas plus mal. Reste qu'elles vivent en marge du système agro-alimentaire dominant. C'est un engagement qui prend de l'énergie, du temps et des connaissances.
Comme l'esclavage, notre modèle alimentaire actuel repose sur l'élevage industriel des animaux. Bien sûr, de nombreuses personnes mangent une viande la plus éthique possible ou arrivent à s'en passer totalement et ne s'en portent pas plus mal. Reste qu'elles vivent en marge du système agro-alimentaire dominant. C'est un engagement qui prend de l'énergie, du temps et des connaissances.
Cet automne par exemple, on essaie de rendre possible une livraison de poules avec une amie qui en élève, mais avec l'espace, les rénos et la distance, ce n'est pas simple. J'ai aussi fait une commande pour un porc bio, mais je n'ai pas de nouvelles.
Comme je le faisais remarquer à mes amis philosophes, parfois les arguments éthiques résistent mal au fait qu'il est drôlement pratique d'avoir une épicerie au coin de la rue. Acheter du boeuf haché un soir de semaine reste une avenue simple, économique, goûteuse et culturelle de nourrir une famille de six.
Rejeter le modèle alimentaire actuel n'est pas un objectif vers lequel je tends dans l'absolu. Par contre, y être infidèle de plus en plus continue de me séduire.