Tout a commencé par un vilain rhume/mal de gorge, puis j'ai eu mal aux oreilles, puis, en quelques heures, mon mal d'oreille s'est transformé en horrible double otite purulente. Deux tympans perforés. En langage médical, ça s'appelle: Ayoye. Appelle l'ambulance, je veux que quelqu'un me shoote à la morphine.
J'ai été alitée pendant plusieurs jours. J'ai passé encore d'autres jours à me déplacer péniblement de la chambre au salon, du salon à la chambre. J'ai dû entamer deux antibiothérapies puisque la première s'est avérée inefficace. Je suis devenue presque complètement sourde. À un moment, découragée, je me suis presque résignée. Coudonc, j'allais être le cas étrange de la fille qui commence par avoir un rhume et qui finit par en mourir.
Mais j'ai remonté la pente. Je ne suis pas encore complètement rétablie, mais il paraît que les choses suivent leurs cours. Si la tendance se maintient, je devrais retrouver complètement l'ouïe aux alentours de Noël.
Ce petit billet n'est pas pour que vous plaignez mon sort, il est pour dire merci. Merci à tous ceux qui m'ont écrit des courriels. Tous ceux qui ont osé appeler malgré ma surdité. Toux ceux qui ont apporté à ma famille des bons plats pas du tout végétaliens. Tous ceux qui en ont apporté des végétariens juste pour moi. Tous ceux qui sont venus faire un peu de ménage, ou aider avec les enfants, ou me tenir compagnie. Tous ceux encore qui ont accepté les retards dans mon travail, voire les annulations.
Je me savais aimée, mais pas à ce point.
Entendu pendant que j'étais sourde
On a tous su que j'allais mieux quand j'ai recommencé à rôder dans la cuisine pendant que mon homme cuisinait.
Ce qu'il a de bien dans la maladie, c'est que ça force à redéfinir les rôles. Tsé, c'est comme au hockey, au fond. Une famille sans mère, c'est quand même un peu comme une équipe de hockey sans son joueur étoile. Les Pingouins sans Sydney Crosby, tiens.
Au début, tout le monde capote. On ne sait pas comment on va faire pour se démerder. Puis, petit à petit, il y a des joueurs qui trouvent de la place pour développer des aptitudes jusque-là ignorés. On se resserre les coudes. On fait preuve d'un peu plus de patience, d'un peu plus de compassion, d'un peu plus d'ingéniosité. C'est pas parfait, mais on s'arrange. Le lavage se fait, la bouffe se prépare, les enfants sont en sécurité. On compte des buts, quoi.
Autrement dit, Annie, je suis en train de te dire que, comme mères, ben, finalement, on est pas indispensables...
Mais ça, on n'est pas obligés de le crier.
"Maman, me crie Léopold, C. elle a pris ton tablier!"
"C'est correct mon loup, elle a le droit."
Léopold tourne les talons, fait deux pas, et revient.
"Mais pourquoi C. elle prend ton tablier?"
"C'est parce qu'elle en a besoin." Regard interrogateur, vaguement inquiet. "C'est correct mon chat. Stp, peux-tu aller dire à C. que je lui prête mon tablier?"************
" Maman! On a plus besoin de toi dans la cuisine!" me crie fièrement Rosanna.
"Ah non?"
"Non. C. cherchait les tasses à mesurer, alors je lui ai dit qu'elles étaient dans cette armoire-là. Et puis, elle a regardé dans cette armoire-là, et elle les a trouvées. Alors on a plus besoin de toi dans la cuisine!"*************" Maman! me crie Victor. Veux-tu que je te prépare un bol de céréales?"
"Oui, merci mon loup. Et puis, veux-tu me dire quand la bouilloire va siffler, si je ne l'entends pas?"
"C'est drôle quand même de te crier après comme ça pour que t'endendes."
"Est-ce que tu vas être malade pour toujours?" me crie à plein poumons Achille, tellement qu'il a une veine qui lui sort du cou.
**************
On a tous su que j'allais mieux quand j'ai recommencé à rôder dans la cuisine pendant que mon homme cuisinait.
"T'as pas mis assez de sel dans ton eau. Pourquoi tu réchauffes ça au micro-ondes? T'aurais dû verser les nouvelles pâtes sur les pâtes froides pour les réchauffer. T'en as fait beaucoup, non? Pourquoi tu mets ça dans ce tupperware-là?"
"OK. Madeleine. Décampe. Vas te reposer, tu me déranges" de me crier mon homme.
**********
Ce qu'il a de bien dans la maladie, c'est que ça force à redéfinir les rôles. Tsé, c'est comme au hockey, au fond. Une famille sans mère, c'est quand même un peu comme une équipe de hockey sans son joueur étoile. Les Pingouins sans Sydney Crosby, tiens.
Au début, tout le monde capote. On ne sait pas comment on va faire pour se démerder. Puis, petit à petit, il y a des joueurs qui trouvent de la place pour développer des aptitudes jusque-là ignorés. On se resserre les coudes. On fait preuve d'un peu plus de patience, d'un peu plus de compassion, d'un peu plus d'ingéniosité. C'est pas parfait, mais on s'arrange. Le lavage se fait, la bouffe se prépare, les enfants sont en sécurité. On compte des buts, quoi.
Autrement dit, Annie, je suis en train de te dire que, comme mères, ben, finalement, on est pas indispensables...
Mais ça, on n'est pas obligés de le crier.
5 commentaires:
Malheureusement c'est lorsque nous sommes malade que nous voyons a quel point les gens ce fient sur les mamans pour tout!!
C'est terrible comme constat! Faut ce rendre pratiquement à la mort pour que le monde vois ce qu'il y a a faire hahaha!!!
C'est pareil comme les sorties. Mon chum quitte à chaque année pour une semaine, à la chasse...En 4 ans, j'ai été une fin de semaine à Toronto...Scandale...Qui allais s'occuper des petits???? Comme si mon n'homme était pas capable de rester 72 heures seul avec sa progéniture...Il est pas tarée hahaha!!Je vois pas ce qui dérange...Il me semble que, dans ma tête à moi, mon homme est aussi capable que moi de prendre soin de nos bambins!!
Mais j'espère que tout rendre dans l'ordre pour ton ouïe. Ça doit être asses désagréable!!!
Prend soin de toi!
Bon rétablissement!
Quand même, reste que quand la mama va, tout va.
FAIS BIEN ATTENTION À TOI, HEIN!
Chut on le dit pas trop fort ;-)
Bonne guérison ;-)
Je vais de mieux en mieux. Et l'ouïe s'améliore. Pour preuve, j'ai entendu le téléphone sonner alors qu'Annie m'appelait hier, et que j'étais dans le sous-sol. Célébrons!
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