vendredi 11 septembre 2009

Le plaisir de manger

Mon père n'a pas été étonné lorsque je lui ai dit que j'avais pris 10 livres au cours des 6 derniers mois. Ma sœur non plus. S'ils n'ont pas été étonnés, ce n'est pas parce que j'ai de mauvaises habitudes alimentaires ni parce que cela paraît beaucoup, mais bien parce qu'ils savent que je suis une bonne mangeuse. C'est parce qu'ils sont comme moi. Ou, en d'autres mots, c'est de famille. Ils ont eu, comme moi, à constater des prises de poids soudaines et à remettre à question leurs habitudes pour éviter que ça empire.

C'est bien ce qui m'arrive. Je mange bien, mais je mange trop. Apparemment, en tout cas, puisque j'ai pris 10 livres. Comme presque toute les femmes, je me préoccupe de ma ligne, mais je ne suis pas, il me semble, obsédée par mon poids. Cependant, 10 livres, c'est vraiment un trop gros bond. C'est signe qu'il faut agir.

Qu'est-ce qui a changé depuis 6 mois? Trois choses fondamentales: je n'allaite mon bébé que deux toutes petites fois par jour (ce qui est une dépense énergétique insignifiante comparé à un allaitement exclusif); j'ai recommencé le boulot et je bouge beaucoup moins que lorsque je me déplaçais de parc en parc avec les enfants en poussant ma grosse poussette double (aaaah... doux souvenirs!); et puis, j'ai obtenu mon permis de conduire alors je prends souvent la voiture au lieu de marcher ou de prendre mon vélo comme je le faisais avant.

Je dépense moins d'énergie, mais je mange autant qu'avant, donc je prends du poids. C'est mathématiques.

J'ai donc deux choix: manger moins ou bouger plus. Je pourrais bien tenter de bouger un peu plus dans mon quotidien, mais comme je m'entraîne déjà 3 à 4 heures par semaine à la course à pied, il est irréaliste de penser que je pourrais intégrer plus d'activités physiques dans ma semaine. Je dois donc manger moins.

Je refuse toutefois de compter mes calories. Cela m'ennuie et en plus, je crains de montrer cet exemple à ma fille. Ne dit-on pas que les jeunes filles sont de plus en plus obsédée par la minceur. Contradictoire n'est-ce pas dans une société ou l'obésité infantile fait des ravages?

Le problème est peut-être dans l'absence de plaisir réel, réfléchi, senti, goûté, vu. Une espèce de déconnexion corps/esprit. Serait-ce donc la clé? De prendre le temps? De savourer? Quand je mange un morceau de chocolat noir 85%, un morceau me suffit tant le goût est riche et satisfaisant. Et si je prenais le temps de goûter ainsi tout ce qui passe dans mon assiette? De célébrer le plaisir de manger? D'être reconnaissant de ce que j'ai devant moi au lieu de penser à ce qui vient? Je mangerais peut-être moins, non? Je veux bien tenter le coup.

En attendant, mon homme est loin de se plaindre. Il trouve au contraire que je remplis plutôt bien mes jeans, ce qui n'est pas pour lui déplaire.

Je vous laisse sur ce billet d'une populaire blogueuse américaine qui parle du plaisir de la vie, en général et de manger, en particulier.

6 commentaires:

Annie a dit…

Ce bogue dont elle parle, mais c'est le notre! C'est ce qui nous inspire, le plaisir quotidien de choisir, apprêter, partager et manger ces aliments mis à notre disposition.

... Autrement, 10 livres en 6 mois, il y a pire tu sais. 10 livres "de plus" oui, mais 10 livres "de trop"?

Ça me fait penser qu'il faudrait bien que je me pèse un de ces 4. Pour l'anniversaire de Blanche tiens! Juste avant le gâteau ;-p

Rosemarie a dit…

Ton billet pourrait se résumer ainsi: "Je prends le temps, crounch crounch, de savourer."
Inside de famille ici: il s'agit d'une phrase que la mère d'une amie de notre soeur aînée disait souvent, semble-t-il (peut-être était en réaction à l'appétit dévorant de notre soeur?). Ça nous faisait bien rire à la maison. Prendre le temps de savourer?? Mais pourquoi diable? Quand c'est bon, on mange, et vite! Mais, ça c'était quand nous avions des corps de jeunes filles qui grandissent constamment. Maintenant, c'est un peu moins drôle...

En fait, le problème, c'est quand on pense à la prochaine portion alors qu'on n'a pas encore entamé la première. Non, mais il reste que c'est arrivé encore et encore des gens qui mangent chez nous et qui ont à peine touché la première assiette alors que le reste de la famille termine sa deuxième!

Rosemarie

Madeleine a dit…

Oui Annie, t'as raison. Je n'ai pas 10 livres en trop... encore! Reste que je crois que je pourrais prendre une meilleure conscience de ce qui passe dans ma bouche. Le "mindless eating" c'est à ça que je veux mettre fin!

Crois-tu qu'on peut réclamer le 100 piasses à CJane pour notre blog?

Rosie: Tu décris exactement le problème. Dévorer son assiette comme un homme de cromagnon. Pourquoi pas ralentir un peu et goûter plus?

En tout cas, j'essaie.

Anonyme a dit…

Comme dit Rosemarie, le problème, c'est quand on pense à la prochaine portion quand on n'a pas encore fini, voire commencé celle qu'on a devant soi.

Je connaissais quelqu'un qui faisait ainsi: il pensait à son prochain repas pendant qu'il mangeait; il doublait son plaisir et son tour de taille.

Il reste que la tactique de base de Madeleine me semble la bonne: prendre le temps de savourer signifie en fin de compte miser sur le plaisir tout autant que sur la retenue.

Pourtant je crois qu'il y a un autre élément: nos vies sédentaires ne sont pas bonnes pour nous; il faut sortir plutôt que rester à l'intérieur, marcher plutôt que prendre la voiture, prendre l'escalier plutôt que l'ascenseur et ainsi de suite. La taille en tire profit, mais le cœur physique itou. Et pour ce qui est de l'âme... les bienfaits sont sans nombre.

Donc, et je résume, moins se soumettre à l'emprise de l'imagination; focaliser sur le plaisir, mais sans s'y perdre; aimer l'effort parce que lui aussi est plaisant. Tiens, on dirait le stoïcisme de Marc-Aurèle et Épictète. Vieilles croutes...

Madeleine a dit…

Anonyme analyse encore mieux que moi le problème.

Goûter véritablement au plaisir du corps pour finalement mieux jouir de la vie. Ouaip. Bien du bon sens.

glakz platakis a dit…

ouais, c'est comme hier avec des copains, on trimait du poivron pis a la pause on s'est grignoté des chips...

calisse : 30 chips = 240 calories

c'est qu'il fait environ 1500 a 2000 calories pour vivre dans une journée !

alors 30 chips ....

fiou !

;)

mp