lundi 13 septembre 2010

L'eau et le feu

Dimanche, il pleuvait. C'était gris. C'était frais.

J'ai donné un cours de lavage aux deux grands. Mettre les draps dans la cuve, verser le savon, tourner et appuyer sur les boutons, regarder l'eau tomber en chute. Sortir les draps mouillés pour les mettre à sécher. Un jeu d'enfants.

Gérer l'eau.

Après, on a fait des pêches dans le sirop avec trois derniers paniers de la saison dénichés au amrché du coin. Les enfants ont épluché les fruits blanchis, les ont coupés en quartiers, les ont mis dans les pots chauds et ont versé le sirop bouillant. Prudemment. Pendant ce temps-là, j'ai rempli des chaudrons, allumés des ronds, stérilisé avant d'enligner mes pots brûlants sur le comptoir.

Gérer l'eau, gérer le feu.

Quand les petits ont fait la sieste, j'ai préparé une sauce à spaghetti. Bien saisir tous les ingrédients mûrs d'automne avant de les jeter dans le gros chaudron. Laisser mijoter. Mijoter un peut trop fort. La sauce qui colle au fond et moi, comme une imbécile, qui gratte le fond bien comme il faut. Alors goût prononcé de fumée dans la sauce à spagh.

Gérer le feu.

Pendant que je pêchais tous les petits morceaux carbonisés qui flottaient à la surface, le soleil est revenu nous chauffer un peu. On va au parc! se sont exclamés les enfants. Alors on est partis. Le ciel s'est rapidement recouvert et quelques gouttes nous sont tombés dessus.

Au tournant d'une rue, trois beaux gros camions de pompiers nous sont apparus. Pas d'incendie à combattre, juste des pompiers qui avaient envie de se dégourdir les jambes au terrain de basketball.

C'est beau un camion de pompier. C'est rouge. On a bien observé celui avec la grande échelle, le boyau bien attaché en avant, prêt à cracher sur son ennemi. On a vu les impers jaunes à l'intérieur, les casques aussi. Il se trouve qu'Achille est exactement de la même hauteur que la roue d'un camion de pompiers. Victor et Léopold ont jasé un brin avec celui qui veillait sur le matériel pendant que Rosanna et Achille s'amusaient à se battre dans l'herbe mouillée et que moi, je regardais les collègues de l'autre jouer avec le ballon orange. Le soleil a percé un tout petit peu à travers les nuages.

Le feu, l'eau.

Finalement, on est rentrés sous un début de pluie, retrouver notre sauce à la fumée. En chemin, on a remarqué que les feuilles des arbres sur notre rue commencent à changer de couleurs. Bientôt, ils vont s'embraser.



J'ai mis de l'eau dans un chaudron et j'ai allumé le feu pour faire cuire les pâtes pendant que les enfants se baignaient dans l'eau chaude pour laver leurs beaux petits corps de la tête au pied, parce que, après tout, c'était dimanche.

L'eau.

Le feu.

L'automne.

4 commentaires:

Sylvie a dit…

Et des mots magnifiques :)
Belle tranche de vie. Un bonheur à lire!

Manon a dit…

J'adore!

...et j'ai fait crammer un truc dans mon chaudron moi aussi dimanche.

Rosemarie Allard a dit…

Une belle journée d'automne. Malgré la sauce cramée, on sent que la journée a été bonne.

Merci Madeleine pour ce beau texte.

Rosie

Madeleine a dit…

Vous êtes ben fines d'aimer ça. Un plaisir à écrire et une belle journée en souvenir.

Ma soeur parisienne, il va te manquer notre automne?