mercredi 20 juillet 2011

Quand il y en a pour six...

Il est 16h, je suis au bureau. Mon téléphone sonne. Mon chum.
- Ouan, on a pensé à quoi pour souper ce soir?

- Euh, J'AI, pensé à du boeuf à la citronnelle, pourquoi?

- Bien... tu te souviens de Ben?

- ...

- Bien oui, Ben! Tsé là... Ben?

- ...

- Je t'ai jamais présenté Ben? En tout cas, y'est dans le coin. Faque, on se disait qu'il me rejoindrait au centre-ville pis que je le ramènerais à la maison. Pour qu'il soupe avec nous autres tsé... T'en penses quoi?
Ce que j'en pense, c'est qu'il est 16h pis qu'il me ramène quelqu'un pour souper. Un mercredi de travail! Alors que j'ai du boeuf qui attend depuis dimanche après-midi pour que je le transforme en sauté à la vietnamienne avant qu'il ne se mette à sauter de lui même vers la poubelle. Mais comme ça a l'air que je l'aime, ça l'air que je sais aussi être conciliante.
- C'est le total bordel à la maison, tsé. Pis tout ce que j'ai, c'est du vieux boeuf de dimanche. Rien d'autre.

- Ça va t-être par-re-fait!
La cuisine familiale, c'est celle que tu peux allonger, right? Alors après le boulot, j'ai enfilé mon tablier et j'ai préparé mon boeuf à la citronnelle en pensant à toutes celles dans l'histoire qui ont un jour dit: "si il y en a pour six, bien il y en a pour sept!"

Mon chum et Ben sont arrivés. Avec de la bière bien fraîche. Ben et moi, on s'est présenté, parce qu'on ne se connaissait pas finalement. Les enfants étaient timides, donc calmes. En jasant avec enthousiasme, mon chum passait subtilement le balais et décrassait la table. Il est excellent dans ce genre de subtilités ménagères. Le souper était prêt en deux temps trois mouvements.

Le petit souper de semaine, quand tu y penses, c'est l'intimité totale. La famille se retrouve, on est là tel quel, on mange ce qu'on a sous la main, avec les humeurs du jour de tout un chacun. Ajouter une chaise au petit souper de semaine, c'est le partage au sens le plus pur: c'était pour nous, mais voici, y'en a pour toi, approche ton assiette.

Manger ensemble, ça rapproche justement. On a parlé du travail, de politique, de cuisine aussi, bien sûr. Les enfants ont quitté la table un après l'autre, poliment. Ben a demandé une deuxième assiette. Mon chum s'est aussi resservi.

La soirée avançait, Ben devait partir, les enfants êtres couchés.

On s'est levé de table et on l'a débarrassé ensemble. Mon chum se préparait à raccompagner Ben à l'extérieur quand celui-ci s'est tourné vers moi.
- Merci, c'était super bon. J'adore la coriandre en plus.
Bingo. Non seulement y'en a eu pour sept, mais le client était satisfait.




8 commentaires:

Caroline (La Belle) a dit…

Ça me fait tout drôle de te lire car ma mère a toujours préparer pour minimum 5 (mes parents + 3 enfants) et nous avions toujours ou presque des ami(e)s à souper.

Et maintenant que les enfants ont quitté le nid familiale, elle a garder cette habitude qui fait que lorsque nous passons sans avertir, nous pouvoir rester à souper, comme autrefois :-)

Caroline (La Belle) a dit…

Oups, je me suis relu trop tard j'ai fait des fautes d'orthographe... Tant pis, l'essentiel est dit :-)
J'suis désolé pour les fotes d'ortografe ;-P

Sophie Legendre a dit…

Chez nous la porte a toujours été ouverte à un ou 2 ou 3 personnes de plus.

Je garde toujours sous la main des truc qui permettent de rallonger la soupe. Boeuf à la citronnelle pour 6, hop, on rajoute du riz basmatiti et une entrée de concombres marinés dans du vinaigre de riz, 2 invité de plus on fait une soupe asiatique avec le bouillon de boeuf ou de poulet qui traîne et on ajoute des vermicelle et on l'a fait bien piquante, 3 invités de plus, on fait buffet chinois, boeuf à la citronnelle, on fait tofu carotte et brocoli avec sauce soya dans le wok, et on fait une soupe chinoise, bouillon, sauce soya, fish sauce, et quelques tranches champignons.

Plus on est de fous, plus on rit, et c'est vrai que ce sont souvent ces soupers qui sont les meilleures culinairement et personnellement!

Michèle a dit…

On se casse souvent la tête pour rien. Ce qui était un "stress" au début est devenu un beau petit repas convivial à la bonne franquette. Vous auriez invité formellement Ben samedi prochain que le souper n'aurait pas été plus apprécié.

Ce qu'il a sans doute aimé, c'est que c'était simple, naturel et authentique. Ça n'a pas de prix.

Andréane la banane a dit…

Une petite tranche de vie comme je les adore. Et moi, perso, je suis sensible au style, et que tu dises que tu sautes ton bœuf avant qu'il ne saute de lui-même jusqu'
à la poubelle, ben, j'aime ça ;)

Manon a dit…

"Quand y'en a pour 6, y'en a pour 7"

par chez nous c'était suivi par:

"ya toujours moyen de moyenner"

MJ a dit…

La preuve est faite: quand y'en a pour 15, y'en a pour 27 :-)

Anonyme a dit…

Ce soir, une amie me demande : "C'es-tu toi Ben qui est allé manger chez notre ami commun et qui aime la coriandre ?"

Non, mais comment peut-elle avoir eu connaissance de cet échange que j'ai eu ? Je la regarde interloqué... "oui, oui, c'est moi! Mais comment tu sais ça ?"

C'est alors que je prends connaissance de ce blogue. Encore merci pour le souper et j'ai eu la chance d'y gouter une deuxième fois en te lisant.

À un autre repas aussi sympa,

Ben