mercredi 7 juillet 2010

Le bonheur

Article majeur dans le NY Times magazine.
Avoir des enfants ne rend pas plus heureux. Au contraire même.

Année après année, c'est ce que montrent toutes les études faites sur le sujet. Dans certains cas (comme genre, en avoir plus d'un), ça rendrait même moins heureux.

Les mères sont moins heureuses que les pères,
les parents qui élèvent un enfant seuls sont les moins heureux.

Blanche pendant sa chouette période coliques

Comme l'explique la journaliste, avant l'urbanisation de la société, les enfants étaient perçus comme étant un actif pour leurs parents. Ils travaillaient aux champs à leurs côtés afin de leur permettre d'améliorer leur sort.

Avec l'économie du savoir, l'enfance est devenue un moment de la vie à chérir, à protéger, dans laquelle il faut investir. Non seulement les enfants sont aujourd'hui source de dépenses pour les parents, ils sont également des sujets qu'il faut sculpter, stimuler, instruire.

Si les enfants étaient autrefois nos employés, résume-t-elle, ils sont aujourd'hui nos patrons.

Cela est encore plus vrai chez les familles les plus scolarisées. Celles-ci passent en effet près de cinq heures par semaine dans des "activités organisées" comparativement à deux pour les familles les moins scolarisées.

Les enfants sont source de stress pour leur parents, d'angoisse, d'agressivité. Vrai pour le 0-4 ans. Encore plus vrai pour le 12-16 ans. Les devoirs seraient particulièrement générateurs de frustrations dans les familles (note à moi-même: merci mon dieu pour l'école alternative).

As-tu fait des enfants pour être heureuse Madeleine?

Paraît que c'est tabou de le dire, mais souvent, je ne suis pas heureuse avec mes enfants. Les nourrir, les ramasser, les discipliner, les laver, les superviser, les organiser, tout cela exige beaucoup de travail, de temps, d'énergie. C'est ma vie. Jour après jour après jour.

Bien sûr qu'il serait probablement plus agréable sur le moment de me trouver seule dans un spa à boire un Muscat plutôt qu'à ramasser la boîte de pâtes que Blanche a ouverte et renversée par-terre. Ou encore avec mon chum attablé à un grand restaurant de Nice ou de San Francisco plutôt que de faire l'épicerie avec deux zoufs qui courent dans les allées en hurlant. C'est pour ça mon petit sondage.

Est-ce que cela fait de moi une femme malheureuse? De ma vie un échec?

Comme on le lit dans l'article, être parent est une activité extraordinaire. Extra comme dans au-delà de l'ordinaire, mais aussi comment dans spécialement ordinaire.

C'est étrange mais le spécialement ordinaire me touche. Sacré-ment ordinaire. Un quotidien souvent plus grand que moi, sur lequel j'ai peu d'emprise et au fil des jours me voilà à élever mes oursons, à les préparer pour leur vie dans les petits gestes de la vie.

Rien de béatifiant à montrer à une petite fille de 21 mois à aller sur le pot ou à répéter pour la 5e fois à un enfant de 8 ans qu'il doit venir à table pour le repas. Les gestes ordinaire de la vie, entrecoupés aussi de câlins, de "je t'aime", de bouffée de chaleur à les voir si beaux entre deux catastrophe du quotidien.

En 1921, le psychologue Lewis Terman choisi 857 garçons et 671 fillettes qui seront suivis pendant toute leur vie. À la fin de l'étude, aucun des participants dit ne regretter avoir eu des enfants tandis que 10 affirmeront qu'ils regretteront de ne pas en avoir eu.

Devrions-nous plutôt valoriser le bonheur du moment ou l'évaluation en rétrospective de nos vies?

Est-ce que ce même bonheur devrait être l'unique mesure pour juger de la réussite d'une vie?

Je ne suis pas toujours heureuse avec mes enfants, sauf que ma vie n'a jamais eu autant de sens que depuis que j'en ai. Quatre même, depuis que j'en ai quatre. Un quotidien souvent tumultueux, bruyant, confrontant, mais qui fait que je me sens exister. Vivre.

Puis ça ben, la plupart du temps, c'est quand même pas désagréable. Tsé, tant qu'à être ici.

19 commentaires:

Andréane la banane a dit…

Nouvelle lectrice ici! Je me suis couchée à une heure pas possible hier pour tout lire, c'est très intéressant! Ce billet est super pertinent. Bravo!
Maman de cinq, je dirais que j'ai fait mes enfants dans des moments où je me sentais heureuse, et non POUR être heureuse...à ce moment-ci, en pleine crise existentielle je dois le dire, j'aurais envie de crier sur tous les toits aux jeunes de 20 ans qu'ils ne savent pas dans quoi ils s'embarquent s'ils projettent une vie de famille, mais je suis capable de me dire, paradoxalement, que c'est très bien qu'à 20 ans, on se fout de ceux qui nous tiennent un tel discours. Autant c'est difficile, autant je flippe! Dans toutes les familles il y des imprévus qui font baver, mais dans toutes les familles il y a le garçon de 7 ans qui montre à sa soeur de 18 mois à faire du sumo;) Les petits bonheurs du moment tendent à prendre de l'ampleur en rétrospective, ce qui nous permet de nous sentir globalement heureux, et de continuer!

Anonyme a dit…

Toutes ces réponses!


Djo

Anonyme a dit…

Presque toutes ces réponses.

Plus de difficulté à conjuguer bonheur avec sports... honte à moi!

Quant aux autres choix, il ne sont pas toujours totalement heureux ou malheureux. Heureusement d'ailleurs!

J'adore cuisiner mais parfois, ça me tue! Tout dépend du contexte. De pour qui - et pourquoi - je cuisine. Et du temps dont je dispose.

Des vacances en tête à tête avec mon homme? Ça fait un bien fou mais... parce que ce sont des vacances! À l'échelle d'une année, d'une vie? Ouf! Trop collés l'un à l'autre, nous n'aurions pas duré 25 ans!

Être avec mes cinq enfants, petits et grands? Parfois, c'est le comble du bonheur (comme ce soir quand ma petite dernière me tient par le cou dans la piscine et me dit et me répète avec une immense tendresse "je t'adore maman"). Parfois... c'est de la folie, je me sens comme un citron qui a été tellement pressé que je n'ai plus de jus.

Prendre du temps pour moi: que oui! Ça, j'ai découvert ça récemment, trop tard en fait! C'est je crois la soupape qui fait que je suis, finalement, très heureuse!

Plus heureuse, dans mon cas, que si je n'avais pas d'enfants.

Nathalie

Stéphanie a dit…

Moi je n'ai pas encore d'enfants, et je dois avouer que l'observation des gens qui m'entourent ne me donnent pas néssairement envie d'en avoir (au grand désarroi de ma mère). Je suis une fille de campagne qui habite en ville et je crois que je ne serais pas prête à élever des enfants en ville! Pour l'instant, mon amoureux me rend pleinement heureuse et nous aurons peut-être des enfants lorsque nous serons rendus à cette étape ensembles. En attendant, merci d'être positives sur la vie de famille et de partager vos moments de bonheur, ça me réconcilie un peu avec l'idée d'avoir des enfants ;-)

Lysalys a dit…

M'enfin, c'est quoi cette drôle d'idée ? Essaierait-on de nous décourager d'avoir des enfants? Il est vrai que nos enfants peuvent parfois nous soucier parce que nous nous tracassons pour eux, parfois nous donner un sacré boulot (c'est sûr que la période couches/tétées est une mangeuse de sommeil). En tant que maman instruisant ses enfants, je ne vais pas dire que je ne bosse pas. :) Mais quel bonheur ! Pour moi, il ne s'agit pas de les instruire, mais de m'instruire avec elles. :) La vie est tellement plus emplie avec eux. Et même dans les moments difficiles, je sais pourquoi je me lève le matin. Et puis, je suis tellement dégoûtée finalement que nous avons en ce moment une pensionnaire qui reste avec nous tout le mois de juillet. :)

Madeleine a dit…

Tout cela ne dépend-il pas de notre définition du bonheur?

Si je pense à ce qui me rendrait heureuse, à cet instant précis, ce serait sans aucun doute de partir en vacances seule avec mon homme. Nous en avons bien besoin.

Si je pense à ce qui me permet de garder le cap jour après jour, je pense au sport qui est ma planche de salut.

Mais si je pense au bonheur profond, au sens de la vie, à la satisfaction de sentir que je fais ce pourquoi j'ai été mise sur la terre, je pense à mes enfants. Même si ce matin je n'étais pas particulièrement heureuse de ne pas trouver le maillot de bain de ma fille qui l'a égaré je ne sais pas ou. Même si ce matin j'aurais préféré, oui, prendre un thé tranquille plutôt que de préparer le déjeuner et les lunchs.

N'avons-nous pas une idée un peu simpliste du bonheur? Pourquoi ne serait-il pas aussi fait de contradictions? Les montagnes russes: c'est ce que j'aime de ma vie avec les enfants. Sentir une seconde que j'ai envie d'en mettre un en adoption, puis avoir envie de le bécotter partout tellement il fait quelque chose de mignon.

Au fond, avoir des enfants, je ne sais pas si ça me rend si heureuse que ça (sur le coup, je veux dire), mais je sais que ça me stimule, que ça calme toutes mes angoisses existentielles, et je sais que ça fait de moi une femme et un être humain meilleur.

Annie a dit…

J'adore vous lire. Et bienvenue aux nouvelles lectrices!

Le petit sondage se veut un clin d'oeil à une étude faite au près de 909 mères du Texas à qui ont demandait de classer 19 activités quotidiennes allant de la plus agréable à la moins plaisante.

S'occuper des enfants s'est classé en 16e position, soit bien après cuisiner, regarder la télé, faire de l'exercice, parler au téléphone, faire la sieste, magasiner et même (!) faire le ménage.

C'est toi Madeleine qui a raison, qu'entend-on par bonheur? Comment le mesurer, par la gratification immédiate ou par le sens qu'il donne à l'existence?

Sur Twitter quelqu'un me faisait remarquer: comment quantifier l'odeur d'une petite fille qui dort?

Annie a dit…

Je suis étonnée quand même que personne ne passe de commentaires attendris sur la photo pleine de bonheur qui illustre cette entrée...

Ben voyez-vous, justement! Blanche a été mon nouveau-né la plus rock and roll. Et pourtant, me voilà à regarder cette photo avec plein de tendresse. Savoir que j'ai été avec elle à ce moment là m'émeut. Avec le recul, je ne souhaiterais pas avoir été ailleurs finalement.

Comme le dit Andréanne, le quotidien, même dans son côté difficile, qui se gonfle d'un bonheur certain en rétrospective.

Anonyme a dit…

Une bande de femmes qui parlent ensemble... DANGER! DANGER! DANGER!

Mais bon, je m'essaie quand même... Disons que j'assume mon côté féminin.

Une première remarque au moins... Me font suer ces journalistes sans éducation qui nous sortent la bonne vieille ritournelle «avant l'urbanisation de la société» pour expliquer tout, et son contraire. D'autant plus que nous autres au Québec, nous entendons toujours dans cette expression comme si elle disait «après la Révolution tranquille», et nous en concluons que nous avons bien changé et nous avons raison eu raison, bon, kay-là, tsé, yesss!

Je vais faire semblant que l'article de madame Senior se ramène à peu près cette idée... Ce n'est pas vrai, mais bon...

Madame Senior, deux cennes d'éducation empêcherait de sortir ce lieu commun en ce qui a trait à la natalité. Shakespeare, me semble, il écrivait avant l’urbanisation... Eh bien, lisez ses pièces, et vous entendrez parler de toutes sortes de raisons pour avoir des enfants, toutes sortes de plaisirs et de malheurs qu'ils nous causent (et de plaisir et de malheurs que causent les parents à leurs enfants, soit dit en passant), sans que les champs à planter et les récoltes à entrer et les vaches à traire ne soient jamais mentionnés, pas une seule fois.

Voici les grosses découvertes que nous propose la journaliste sans éducation, mais qui s'appuie sur des études scientifiques... Pour simplifier, disons qu'il y en a trois: 1. les enfants sont une cause de souci (beaucoup), tout en étant une cause de plaisir (un peu); 2. nous cherchons tous le plaisir et évitons tous les soucis. 3. sous le coup des soucis, nous râlons contre leurs causes, fût-ce des enfants, fût-ce nos enfants.

Je trouve que ce genre d'analyse, poltonne du fait de faire semblant d'être scientifique, rate l'essentiel. Tant qu'à faire madame la journaliste (ou monsieur le journaliste: soyons politiquement correct, et supposons que la facilité et la bêtise sont des possibles, voire des incontournables, pour les deux sexes)... Tant qu'à faire journaliste de malheur, parle d'autre chose: de la météo, tiens. Mais laisse les choses importantes tranquilles.

Pour oublier la journaliste et passer à un thème bien plus sérieux, le bonheur n'est pas fait que de plaisir atteints et de soucis évités. Le bonheur est une fonction de la vie: or vivre veut dire mourir. Nous ne voulons pas mourir. Mais nous mourrons. Ça, ça s'appelle une contradiction. Donner la vie est un truc biologique, psychologique, existentiel pour résoudre la contradiction. Il y en a d'autres: penser, prier, se doper, conquérir le monde, courir plus vite que toute autre personne... Aucun des trucs n'est satisfaisant à 100%.

(Si vous demandez à un coureur, mettons, s'il a plus de plaisir que de soucis à courir, il vous dira qu'il y a plus de soucis, mais que ça N'A RIEN À VOIR DANS SON CHOIX.) (Enfin, pas rien à voir, mais disons pas grand chose à voir. Je n'ai pas d'étude scientifique qui me le prouve, mais je devine.)

Moi, un mâle, j'ai eu tout plein d'enfants. (Sont tous en vie, ce qui veut dire que j'ai maintenant tout plein de petits-enfants.) J'ai eu un «fun» noir dans cette aventure, mais bien des soucis itou et moins de plaisirs. J'ai dépensé des sommes que j'aurais pu placer ailleurs sans aucun doute; j'ai sué et travaillé et mal dormi itou à cause de ma gang; j'ai perdu l'occasion d'avoir plusieurs plaisirs, dont certains me restent bien fichés dans la mémoire. Mais je n'ai jamais douté un instant que ça valait la peine.

Sauf quand Madeleine refusait de se coucher le soir venu et se levait 50 fois de suite. Là, j'ai douté...

Gérald, père de Madeleine, l'experte en boobs et en nutrition familiale.

Madeleine a dit…

Si je comprends bien, cher père, tu n'as pas apprécié le travail journalistique derrière le reportage?

C'est vrai que c'est un peu mince comme analyse.

J'aimerais aussi beaucoup regarder de plus près ces études scientifiques: quelles questions a-t-on posées pour évaluer le bonheur? Y avait-il même une définition du bonheur sur lequel on s'entendait à la base? N'y a-t-il pas une confusion entre plaisir et bonheur? Le plaisir est bien sûr nécessaire, il améliore le bonheur, mais en est-il l'équivalent?

Pour ma part, depuis que je "pratique" la résignation (je me résigne à passer le balai puisqu'il le faut, je me résigne à changer une autre couche puisqu'il le faut, je me résigne à laver la salle de bains, etc), je me sens plus heureuse. Ma vie n'est pas plus facile, les plaisirs ne sont pas plus fréquents, mais je me sens moins insatisfaite. Je goûte plus la vie, il me semble. Je me sens justement plus ouverte au bonheur.

Anonyme a dit…

Et puis quand rien d'autre ne fonctionne, il y a l'ALCOOL.

G

Anonyme a dit…

Votre texte, chère Annie, a été la lumière de ma journée, a littéralement agi comme une révélation et un réconfort. Il a jeté un regard neuf, nettoyé de ses (trop) nombreuses fatigues et exaspérations quotidiennes, sur la PROFONDEUR de ce que je vis auprès de mes deux petits, chaque jour. Une profondeur qui est, au fond, un privilège. Le sens d'une vie.
Je n'ai pas fini de faire circuler ce texte auprès de mes amies mamans en quête de sens, au coeur des tempêtes du quotidien..
Mille mille mercis encore une fois.

Anonyme a dit…

Je signale que votre sondage est sexiste. «Qu'est qui vous rend le plus heureusE? Franchement.

N'y a-t-il pas un organisme public qui protège le peuple québécois contre ce genre d'injustice sexiste? Le ministère de la condition de l'homme? Ou quelque chose du genre?.

J'ai répondu quand même: je me suis imaginé que j'étais une femme.

G

Annie a dit…

Ici, le féminin est inclusif.

Autrement, mais oui, vous avez raison. C'est un regard finalement assez creux qu'elle propose.

La preuve que les philosophes font de bien meilleurs interviewés que les psychologues.

Madeleine ouais, mettre la main sur ces études. L'évaluation du bonheur, ils doivent faire cela en servant de différentes échelles selon moi. Ça doit rester en même temps très cartésien et/ou subjectif - selon la culture et l'auteur même.

Quantifier le bonheur? Pensez-y! Très bon sujet de livre ça, non?

Merci beaucoup Anonyme de votre commentaire. Ça me touche parce qu'on se dit souvent Madeleine et moi que l'universel se trouve dans le quotidien. C'est ça qu'on tente de partager avec le blogue...

oknotok a dit…

D'abord, je dois dire que j'adore lire les commentaires sur ce blogue, ça donne toujours lieu à des réflexions, des échanges enrichissants.

Pour en revenir au sujet, c'est pas toujours facile les enfants. Mais est-ce que je suis malheureuse? Pantoute! Des fois j'ai des remises en question, me semble que je partirais pour un voyage solo quelque part de très loin, genre la Sibérie. Mais suffit qu'au matin, on se retrouve la gang de filles dans mon lit, à se coller et se raconter des histoires, pour me donner envie de les ammener avec moi ;)

J'ai longtemps dit que je n'aurais pas d'enfants, que je n'avais pas la fibre maternelle. Mais maintenant je ne vois pas ma vie autrement. Et quand je serai vieille et que mes filles vont venir me visiter , je suis pas mal certaine que mon indice de bonheur va être pas mal plus élevé ;)

Anonyme a dit…

Voici un vidéo qui montre le bonheur du point de vue mâle.

http://www.youtube.com/watch?v=fZa7hU6tP_s

G

Anonyme a dit…

Voici une pub qui montre le bonheur d'être un parent... C'est un char.

http://www.youtube.com/watch?v=T7KNjdHUMwk

G

Anonyme a dit…

Ou encore:

http://www.youtube.com/watch?v=Ra4JPZz3_Vo

Ma partie préférée: «Nous prenons soin de nos enfants. Nous les nourrissons. TOUS LES JOURS. J'ai une expression pour le dire: c'est la «donation».

G

MJ a dit…

Ma fille a changé ma vie. Avant elle, j'avais une carrière passionnante, j'ai voyagé le monde, j'ai eu la chance de faire la révérence devant le Prince Charles (si, si!), j'étais en plein contrôle de ma vie. Étais-je heureuse? Plus, moins? J'étais occupée. Je m'occupais jusqu'à ce qu'épuisée, je "m'éfouare" sur le divan pour 24 heures.
Depuis ma fille, je suis tout autant occupée. À autre chose. Suis-je heureuse? Je ne me suis jamais posée la question en ces termes. Pour moi, être mère est arrivé à un moment de ma vie ou j'avais besoin d'être autre chose qu'une carriériste hyper performante. Avoir merveilleuse merveille m'a groundée dans ce que je suis profondément.
C'est pas tout rose, loin de là. Parfois, j'aurais le goût de rendre mon tablier, de partir loin loin loin. Mais pour moi aussi, il suffit d'un "je t'aime" crié sans raison pour que mon bonheur soit tout là. Même si je ne contrôle plus grand chose...:-)