mardi 5 octobre 2010

Les créatifs

Voici une pub autralienne.
On peut lire que cette publicité vise directement "les parents qui continuent à nourir leurs enfants avec du fast-food tout en sachant les effets néfastes qu'il provoque".

Moi je dis: stop, ça suffit.

Encore une patente pour culpabiliser les mères. Comme si l'industrie agro-alimentaire n'avait rien à voir dans tout ça. Comme si les choix de société faits en notre nom n'étaient pas les principaux responsables de ce qui se trouve dans nos assiettes. Comme si les seules coupables du pourcentage de gras dans le corps des enfants étaient les mauvaises mères qui n'arrivent pas à les nourrir comme du monde.

Je ne sais pas pour toi Madeleine, mais les gros que je connais ne passent pas leur temps à manger du junk.

C'est ça mon champion. On va régler le problème de l'obésité en ne mangeant plus de burgers. Ma foi, c'est aussi con que de croire que les rations de l'UNICEF vont régler la faim dans le monde.

De toute façon, j'en ai marre qu'on me dise ce que mes enfants peuvent ou ne peuvent pas manger. Marre qu'on pointe d'un doigt accusateur leurs morceaux de chocolats et qu'on leur donne des pommes pour l'Halloween.

La révolution du goût, ça ne passe pas par les pseudos politiques alimentaires des écoles, ni par la pub, ni par l'ordre profesionnels des diététistes.

Des fois je te jure, j'aurais envie de leur foutre mon rouleau à pâte quelque part.

¡No pasarán !

12 commentaires:

Steph a dit…

Vraiment cette publicité est ridicule. Tout comme je trouve ridicules les pommes pour l'halloween. Je fais attention a la santé de mon garcon, mais franchement jamais au point de me sentir coupable si je lui offre une journée moins santé, ou des friandise a l'occasion. J'ai mon rouleau a pâte tout près si jamais il y a une manifestation :)

Muriel a dit…

Bonjour,

Je suis pasée ici par hasard, et je me suis arrêtée un bon moment... votre blog est vraiment super! je suis totalement fan!

Rosemarie Allard a dit…

Je suis d'accord avec toi, Annie: cette publicité est complètement ridicule. Elle est réductrice, culpabilisante, etc. Le problème ça n'est pas de faire manger un hamburger à nos enfants. Le problème ne se trouve pas non plus seulement dans ce que les parents donnent à manger à leurs enfants.

Mais, cela étant dit, ne trouves-tu pas que c'est en partie, et même en grande partie, la responsabilité des parents? Oui les instances gouvernementales sont aussi à blâmer pour des problèmes d'obésité, oui les compagnies qui veulent vendre leur merde sont à blâmer aussi. Mais il reste que ceux qui sont d'abord et avant tout responsable de ce que mangent leurs enfants, ce sont les parents. Et je dis bien responsable: pas coupable. Ça ne sert à rien de culpabiliser. Il faut toutefois responsabiliser les gens. Et dans le cas de la nourriture qu'ingèrent les enfants, les premiers à responsabiliser et les premiers responsables sont les parents.

La dernière partie de The Food Revolution m'a vraiment troublée: des parents qui refusent les bons repas du nouveau régime et qui donnent des chips et des bonbons à dîner pour leur enfant qui n'aiment pas ce qu'il y a à manger. Tu t'imagines? C'est qui qui est responsable de cela? Lays? Nestlé? Le gouvernement américain? Je ne le crois pas.

Célia a dit…

Je suis un peu d'accord avec Rosemarie. Je peux vous paraitre, certes, un peu fataliste, mais nous vivons dans une société comme ça: faites de monopoles agro-alimentaires ben trop forts pour que le moindre rouleau à tarte ne leur cause la moindre égratignure.

À moi en tant que parent de contourner le système, même si c'est de plus en plus difficile, que je ne suis pas comprise par bien du monde et que je redoute clairement le moment ou mon fils va être en mesure de se poser des questions à son tour sur mon mode d'éducation.

Je regarde ce que l'ON nous impose avec septicisme, méfiance et parfois dégoût. Mais cela ne m'empeche pas d'être heureuse car, pour faire écho au questionnement de Madeleine dans le précédent billet, je me couche chaque soir en me disant que j'ai essayé de faire mieux, plus, et différement toute la journée. Simplement, petitement, à mon niveau, mais bel et bien en harmonie avec mes valeurs.

En plus, ce que je trouve ridicule dans ce genre de pub à la noix, c'est qu'elles ont tendance à faire culpabiliser des mères comme nous, comme vous, Annie, qui nous posons sans cesse mille et une question pour le bien être de nos petits. On culpabilise, VOUS culpabilisez, Annie, alors que de tels messages ne passent même pas auprés des mères qui elles, auraient pourtant matière à culpabliser...et pas rien qu'un peu.

La preuve en est dans mon quartier ou la norme semble être la malbouffe à longueur de journée...Et encore...s'il n'Y avait que ça...

Anonyme a dit…

Et bien moi, je suis d'accord avec cette pub. Est-ce que mes enfants en mangent à l'occasion du fast food? Oui! Est-ce que je culpabilise, me sens visé ou suis-je offusqué par cette pub? Non! Pourquoi, parce que je sais bien que cette pub vise les parents qui nourrissent leurs enfants que de malbouffe et ce pour les 21 repas que compte une semaine. Je crois que oui, il faut les brasser ces parents et oui, la junk à tous les repas, c'est comme droguer son enfant.

Ça sert à quoi de critiquer une pub lorsqu'on sait très bien que le but n'est pas de culpabiliser les parents qui nourrissent bien leurs enfants... Qu'on aime cette pub ou non, le seul et unique but, c'est de sauver la santé et l'avenir de millions d'enfants. Oublions-nous et concentrons nous sur ces enfants.

Et nous, on peut faire quoi? On peut commencer par arrêter de dire que ces les grosses industries alimentaires qui sont la cause du problème, c'est faux, c'est la demande du public. C'est possible et même j'irais jusqu'à dire que c'est facile de se nourrir sainement avec un très petit budget, sans produits transformés et très varié. Faut changer radicalement nos habitudes et combattre cette épidémie.

Annie a dit…

Oh! Je vous rassure tout de suite Célia, moi perso, je ne culpabilise pas. Ce n'est pas trop mon genre en fait...

L'affaire, c'est que j'en ai marre qu'on nous parle comme si on était des tartes.

Brasser les parents, dites-vous Anonyme? Ben y'en a ras le pompon justement de voir que la seule chose qu'on trouve pour "brasser" le bon peuple, ce soit le simplisme d'un discours propagandiste. Efficacité: zéro.

Oui pour la responsabilisation, oui pour la prise de conscience individuelle. Sauf que la pauvreté, le manque d'éducation, l'effritement d'un tissus social, les politiques agro-alimentaires, sont tout autant au coeur du problème.

Les mères d'aujourd'hui ne sont pas différentes des mères d'hier. Tout le contexte autour, si.

Mais c'est tellement plus simple de faire tripper quelques créatifs en croyant faire avancer la bonne cause de l'intégrsime alimentaire.

S'il était si facile d'avoir accès pour tous en tout temps à des aliments sains et à une alimentation parfaite qui réglerait comme par magie tous nos problèmes de santé, ça se ferait.

Mais voilà, c'est beaucoup plus complexe. Welcome to the real world.

Annie a dit…

Bienvenue Muriel!

Le hasard sait provoquer de belles rencontres ;)

Fanny B. a dit…

Le problème, c'est qu'il y en a à la pelle, des faciles-à-culpabiliser (*lève timidement la main en rougissant de tomber si ridiculement souvent dans le panneau*)!
Et c'est là où ces formidables "créatifs" s'abreuvent, directement à la source de notre peur d'être de mauvaises mères, de mauvaises personnes.
Hier soir à la Vie en vert, on faisait le décompte des produits chimiques toxiques à l'intérieur-même de notre maison (produits de nettoyage, parfums, shampoings, plastique, même nos meubles sont toxiques!!). Seigneur, le coeur m'a arrêté en imaginant mes boys grandir dans le pur dépotoir chimique que semble être mon appartement (tout en grignotant leurs brownies pur sucre avec leurs petits doigts collants)... Et pourtant, je suis, au naturel, complètement bordélique!! J'ai désormais une gentille dame qui vient faire le ménage parfois à la maison, et la première fois qu'elle est venue, elle m'a demandé où je gardais mes sacs à balayeuse. Je lui ai dit qu'il en restait plus, trop honteuse pour avouer que je ne l'avais jamais utilisée.

En somme, Je dénonce cet impératif de perfection, de rectitude absolue, et pourtant je le nourris quotidiennement, avec mon insécurité, ma honte et mes complexes (et parfois, oui, mes achats. Vraiment conne).

La mère coupable ne gagne jamais, c'est sa fonction. Au grand bonheur de Cossette et Sid Lee!

Annie a dit…

Fanny B, j'adore ces lignes, vraiment. À travers elles s'expriment bien toute la richesse et la complexité et la fragilité et le vrai de ce que c'est d'être une mère. Merci.

Joëlle Lemire a dit…

Les gens qui mangent du fast-food vont enfin comprendre que le gras a des effets néfastes sur la santé.

Naaaah! je blague.

Nous avons été brainwashé pour la consommation après les années 1950, voilà le résultat. On consomme. Et ça rapporte. La cuisine maison, ce n'est pas payant pour l'industrie. Tant que l'industrie des aliments tranformée va nous vendre leurs produits, il y a aura des gens pour l'acheter. Et on va nous faire croire qu'il y a des vrais fruits dans les Fruit-o-Long, que le yogourt Activia va nous nettoyer l'intestin, et que les All-Bran c'est meilleur pour la santé qu'un gruau fait maison.

Hier, dans l'émissions "Les rescapés" à Radio-Canada... On montrait une jeune fille et un grand-père venu tout droit des année 1960, qui arrive en 2010 au supermarché... ils sont embêtés d'avoir à trouver de la farine et du beurre!!!!

Le vrai problème, selon moi, c'est la désinformation.

Joëlle Lemire a dit…

Je viens de voir le lien des pommes à l'Halloween! L'école dont il est question, je la connais très bien: ce fut notre première école qui a cru possible de servir autre chose que des frites et des hot-dogs dans le menu de cafétérias, puis que les enfants pourraient peut-être aimer ça!!! On se rapporte en 2002, dans les médias, on voyait des ados qui repoussaient leur assiette "santé" de la cafétéria pour aller finir avec le junk du resto, l'autre côté de la rue. Cette école a servi d'exemple à plusieurs autres de la région, ensuite pour toute la Commission scolaire, puis même que l'échos s'est fait entendre jusqu'à la Commission Marguerite-Bourgeois (Mtl), qui à son tour est maintenant devenue l'exemple à travers le Québec, on le sait, pour ses menus santés dans toutes ses écoles.

Je suis vraiment d'avis que les écoles ont l'obligation de servir à leurs élèves des aliments qui ont de l'allure... c'est non négociable. Les parents aussi ont cette obligation, ça va de soi. Par contre, je veux avoir la liberté de le faire à ma façon!

Belle coccinelle a dit…

Je trouve cette pub vraiment horrible! Ok pour les messages mais à bas la culpabilisation aux mamans.