vendredi 22 octobre 2010

Silence

Préambule:

Mercredi, j'ai affiché ce message au sujet d'un événement difficile vécu par ma famille. Quelques lectrices ont pu le lire même si je l'ai retiré 2 heures plus tard, jugeant que j'avais fait une erreur et qu'il était trop tôt pour écrire ce message. Avec l'assentiment de la principale intéressée, je le republie. J'ai choisi de fermer les commentaires. Quelques-unes avaient l'occasion d'en laisser un et je vous en remercie.

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J'ai été bien silencieuse ces derniers temps.

Travail. Provisions d'automne. Hockey. Manque de temps. Fatigue.

Mais il y a aussi ma soeur.

La dernière fois que j'ai parlé d'une de mes soeurs, c'était pour raconter la naissance d'une nouvelle nièce.

Cette fois, je parle d'une autre de mes soeurs pour parler de la naissance de mon neveu. Mon neveu Gabriel. Mort-né après 24 semaines de grossesse.

Après plusieurs heures d'angoisse à attendre des nouvelles de ce qui semblait inévitable, j'ai reçu l'appel fatidique ce matin, au bureau.

Éclater de sanglots dans mon cubicule.

Je me suis rendue auprès d'elle.

On a pleuré.

On a ri.

On a pleuré.

Puis, c'était l'heure du lunch. Elle a mangé avec appétit son spaghetti "presque pas trop cuit" qu'elle m'a dit, moi, des crêpes maison froides que j'avais pour lunch ce midi-là au bureau.

Après on a encore pleuré. Son homme aussi a pleuré avec nous.

Ensuite, je suis allée chercher un thé. Un English Breakfast. Parce que le thé, pour mes soeurs et moi, c'est toujours ce qu'il nous faut. Mille fois nous sommes-nous réconfortées autour d'un thé noir au lait.

Après tout ça, j'ai pu prendre mon tout mini neveu de deux livres et demi. J'y tenais. Pour qu'il soit bien réel pour moi comme pour elle. Un petit visage rabougri de nouveau-né mais en plus petit. Il était beau.

Le moment le plus émouvant de toute ma vie.

As-tu déjà tenu un petit de deux livres et demi dans tes bras Annie?

Étrange comme ça pèse, quand même.

Après, je suis partie, il fallait que je rentre nourrir mon monde.

Rassurants tout de même, ces gestes du quotidien. De la vie autour de ma table. Tellement de vie.

C'est injuste.

Gabriel. C'est bien le nom d'un ange, ça.

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