mardi 18 janvier 2011

Le petit garçon et le Ziploc

Avant Noël, comme toujours, j'ai fait des beignes avec ma mère. Des dizaines et des dizaines de beignes que l'on a ensuite séparés équitablement. Placés dans d'innombrables sacs Ziploc, ils ont été congelés amoureusement en prévision des vacances et des grands froids.

Chez nous l'hiver, on adore les beignes de Noël. Surtout Albi.

Ce 3e fils, Albert, est né une semaine avant la date prévue. Moi qui avait pondu d'énormes bébés, je le trouvais si fragile avec son minuscule 9 livres et 2 onces et si petit avec ses 54cm. Pendant les premières semaines de sa vie, on l'appelait d'ailleurs avec tendresse: notre petit prématuré.
Notre petit prématuré en mai 2006, le jour de sa naissance

Je n'ai jamais eu conscience de le nourrir plus que les autres mais reste qu'Albert a très vite montré de belles rondeurs. Alors on s'est mis à l'appeler amoureusement: notre petit dodu.

Depuis qu'Albert mange de la nourriture solide, il grignote. Toujours. Comme Alceste dans le Petit Nicolas, il a constamment de la nourriture dans les mains. C'est comme ça que je retrouve des pelures de clémentines dans les fentes du sofa, des coeurs de pommes dans son lit, des boîtes vides de biscuits plein mes armoires.

Ou bien des sacs Ziplocs dans le sous-sol.

À presque 5 ans, ses petites mains sont toutes rondes et l'on perçoit encore son bedon de bébé. Ce qui fait qu'aujourd'hui, on le surnomme avec affection: Chubby Bert.
Chubby Bert jouant sur la plage de l'Ile Verte, en 2009

Cet automne, Albi a été malade. Une grippe, puis une gastro. Je le trouvais chétif. À la garderie, jour après jour son éducatrice me confiait avec inquiétude: "Au dîner, il n'a demandé que deux portions!" Bon sang. Aussi bien dire qu'il n'avait rien mangé, pauvre petit chou! Il avait maigri, ça se voyait.

J'étais heureuse pendant les Fêtes de constater qu'il profitait bien, sans doute aidé par mon abondante et savoureuse cuisine maison.

Samedi, les gars sont allés patiner. En attendant leur retour, je me suis dit que de les accueillir avec un chocolat chaud et des beignes de Noël, cela maintiendrait mon image de mère aimante.

Prépare le chocolat chaud.
Allume le four pour réchauffer les beignes.
Descends au sous-sol chercher un sac de beignes.

Sauf qu'il n'y avait plus un seul beigne dans le congélo. Juste un sac Ziploc. Vide.

Confuse et horrifiée, je me suis alors souvenue de ce Ziploc trouvé sur le sofa. Puis de cet autre sac aperçu dans la poubelle de la toilette. Et de celui-là dans ma salle de lavage...

Chubby Bert aura été le seul à manger des beignes de Noël cet année. Paraît que pour les petits prématurés, c'est très fortifiant.

11 commentaires:

Caro a dit…

Hahahaha...J'adore!!

Lise a dit…

Trop mignon!

C.Olivier a dit…

Et ton plus gros, il pesait combien? Parce que ma plus grosse, elle faisait 9,4, et ça pas passé du tout!

C'était un vrai conte de Noël, Annie.

Jo-bine a dit…

Ça c'est trop adorable comme histoire :o)

Melissa a dit…

Ah comme c'est rafraîchissant:)

Annie a dit…

10 livres et 8 onces de grosse cocotte Caro. C'est elle mon poids lourd :))

Contente que cette histoire a pu plaire. Nous pendant ce temps, on n'a plus de beignes...

Dem a dit…

Craquant ce petit voleur de beignes. Il a su se regaler à l'insu des aines et de la benjamine(à moins qu'il y ait eu complicite...)

En tout cas,va falloir tripler la recette l'an prochain !

Andréane la banane a dit…

Je suis morte de rire!!

Envie de partager une anecdote conservée dans mes annales personnelles, avant la mode des blogues. Prémisse: Ma soeur, mariée à un agriculteur, nous fournit en viande sur demande.

"Nous avons trouvé un paquet de boeuf haché qui pourrissait sous notre lit.
C'est la vérité.
Nous sommes jeudi soir.
La reconstitution des événements nous permet de croire que Joséphine
l'aurait elle-même transporté jusque-là lors de la livraison de la vache de Marjolaine et Éric dimanche passé, alors que nous nous
concentrions sur la place à faire dans les congélos.
Avec le temps, ça devient vert.
Félicitations à la viande de M. et É. qui, comme nous le constations
dans des circonstances plus normales, se garde beaucoup plus longtemps que la viande de l'épicerie.
Une légère odeur nous avait mis la puce à l'oreille ce matin, mais
nous l'attribuions à notre mauvaise haleine. Nous avions fermé notre
porte après avoir ouvert la fenêtre. La suite nous rassura sur notre haleine matinale. Légère odeur, quatre jours plus tard. Wow."

Fanny B. a dit…

Extraordinaire!
Chez nous, les beignes de noël je les cadenasse presque - c'est une obsession familiale (même Polito est déjà addict et irrécupérable)...

J'adore ton histoire!

Annie a dit…

Andréanne! À mon tour de rigoler. Elle voulait se faire un bon tartare!

DEM! Ça fait longtemps, je suis contente de te lire. J'espère que tu vas repasser par ici. Es-tu toujours à T-N? Il se peut que j'aille dans ton coin au mois de mars :)

Fanny, le congélo cadenassé, j'en rêve.

Dem a dit…

Hein pour vrai une visite chez les Terre-Neuviens? Meme s'il y a peu de chance que tu viennes faire un tour sur notre peninsule(Burin),juste de savoir que tu viendras peut-etre te promener sur le roc me rend toute joyeuse !